Le télétravail : une occasion de travailler mieux, ... et moins ?

Moi j'adhère. Mais c'est au-délà du cadre de la négociation du télétravail, excepte pour les métiers qui ne peuvent pas bénéficier du télétravail pour qui une réduction compensatoire peut se proposer.

Comme l'écrivait Desnos à propos de sa fourmi de 18 mètres de long, "et pourquoi pas ?". Notre volonté de mettre en place le télétravail c'est bien de faire évoluer notre rapport au travail, de se mettre dans des conditions de travail le cas échéant plus efficaces, et de gagner du temps pour faire autre chose de nos vies. Poser dans ce cadre la question de la durée du travail pour la réduire me semble pertinente. Comme tu le dis, ça devient logique pour les métiers qui ne peuvent pas bénéficier du télétravail comme mesure compensatoire, mais on va alors rentrer dans une logique compliquée : qui y a droit, qui n'y a pas droit. Pourquoi pas alors gagner ce droit pour toutes et tous ?

C'est ce que je viens de faire. J'ai demandé un 32h depuis le 1er septembre, avec le mercredi comme jour de repos et je kiffe. Bon, mais ce n'est pas à salaire égal

Au départ quand j'ai lu le titre du groupe, je me suis dit "quand même faudrait pas abuser!". Mais en vous lisant et en y réfléchissant, c'est une excellente idée.
Aujourd'hui, on ne peut pas dire que l'augmentation du point soit au RDV, et c'est vrai que finalement être payé pareil mais en réduisant le temps de travail, c'est ressemble à une "augmentation" du salaire. Du plus, j'aimerai faire remarquer, AurélieC tu pourrais peut être nous en témoigner, qu'il y a beaucoup de personnes (dont je fais partie) qui sont par exemple passées à 80% et à qui on demande toujours la même charge de travail. Pour le CIRAD effectivement c'est tout benef, pour un même résultat, 20% de salaire en moins!!!

Et effectivement, lors de certaines taches nous sommes plus efficaces en télétravail que sur site à partager son bureau. Et pour ceux qui craignent les personnes qui "trichent" en télétravail, ce sont les mêmes qui trichent au bureau!

Moi aussi j'ai passé quelques années à 80% avec une production scientifique parfaitement inchangée... J'en tire le sentiment de m'être fait avoir par un système inadapté. Je n'avais pas besoin de travailler à 80%. J'avais besoin de souplesse dans mon emploi du temps. J'aurais dû pouvoir bénéficier d'une journée ou deux de télétravail à salaire égal. Cela aurait été plus juste.

Je suis totalement convaincue par la nécessité d'une réduction du temps de travail. C'est le sens de l'histoire, la reconnaissance des énormes gains de productivités réalisés ces dernières années et une nécessité écologique. Mais je crois qu'il ne faut pas mélanger les thématiques, surtout dans la mesure où chacune de ces thématique tend à hérisser les poils des managers de tous bord. Pour moi cela risque d'être contre-productif.

Associer télétravail et réduction du temps de travail c'est prendre le risque d'une confusion malsaine à mon avis. Il est préférable je pense de garder distinct ces deux sujets pour pouvoir s'exprimer clairement sur chacun séparément.

En quoi est-ce malsain ? Poser la question du télétravail, c'est poser la question des conditions de travail et du rapport au travail. Pourquoi alors ne pas parler du temps de travail ? Comme avancée pour toutes et tous, notamment toutes celles et tous ceux qui ne pourront pas télétravailler. Que ce progrès soit obtenu dans le cadre de la négociation sur le télétravail ou dans le cadre d'une autre, peu importe, tant qu'on fait avancer le débat et qu'on progresse sur la question.

Bonjour,
Je comprends le malaise. Disons que dans télétravail, y'a travail. Dans 32h au lieu de 35h, ben y'a tout de même 3h de moins de travail. Le risque est de laisser penser qu'en télétravail on travaille moins de temps (or il me semble que c'est l'inverse). On galère déjà à faire comprendre aux gens que les jours d'Artt, c'est pas des congés mais de la récupération, donc il faut faire attention effectivement à tout risque de confusion. Sans le Covid, le télétravail n'existerait toujours pas au Cirad.

Mais oui, la réduction du temps de travail va dans le sens de l'histoire et perso, je soutiens totalement cela. Mais c'est un sujet sociétal qui dépasse le Cirad et reste très politique.

Ce qui est à notre porté au Cirad en revanche, c'est d'améliorer le télétravail en augmentant le nombre de jour télétravaillés possibles. Et pour celles et ceux qui ne peuvent pas télétravailler (et même pour celles et ceux qui le peuvent) on peut discuter au Cirad de la répartition des 35h sur 4 jours de travail (donc 8h et 45 minutes par jour). Et ceci est à notre portée.

Après Thomas, si tu penses que notre Direction pourrait ouvrir une négociation sur la réduction du temps de travail au Cirad, je pense que toutes les OS iront avec plaisir aux négociations portées par une masse de salarié·e·s les soutenant, mais je rejoins Pascal, il ne faut pas passer par le sujet télétravail pour cela.

En effet le télétravail a été gagné au Cirad grace au Covid, durant lequel les agents ont bien montré leur sérieux et leur responsabilité, mais malheureusement ce télétravail forcé par le contexte et non la volonté est représentatif de la faible capacité de notre direction d'un "organisme de recherche" à lire les nombreux rapports et études réalisés sur le télétravail et à s'être enfermée pendant des années dans un a priori. Moins de temps perdu, plus d'efficacité, moins d'arrêt de travail, meilleurs conditions de vie...Il existe aussi des contraintes et des effets négatifs, mais ce n'est pas le télétravail qui fait que ceux qui ne veulent pas travailler ne travaillent pas, ils le font aussi bien au bureau !!. Bien sur toutes les fonctions ne permettent pas le même type de télétravail et tout le monde ne veut pas forcément télétravailler. Mais un télétravail adaptable aux nécessités et besoins des gens dans le respect des objectifs de production de l'équipe et de l'entreprise c'est réalisable dans un climat de confiance. Au cirad, bien qu'il faille faire un certain nombre d'heures, notre objectif, qui que nous soyons, est de produire un travail de qualité et dans une certaine quantité, ce pour quoi nous avons des rapports d'activité à remplir annuellement, des entretiens annuels pour faire le point et des évaluation individuelles et d''équipe. si avec tout cela l'administration n'est pas en mesure de savoir si un agent fait son travail ou non, que ce soit au bureau ou chez lui, cela pose un autre problème. Il existe encore une belle marge de progression au Cirad dans l'organisation et le degré d'adaptabilité du télétravail de même que du temps de travail à réduire ou à répartir différemment. Un grand merci à nos porteurs de négociation.