Posture des travailleureuses supports du réseau de la Compagnie des tiers-lieux vis à vis des personnes extérieures et des autres membres du réseau.

La Compagnie des tiers-lieux joue forcément un rôle de tête de réseau, ne serait-ce que par les postures, les interpellations et le comportement des autres acteurs qui ne connaissent pas d'autres modèles de réseaux.

De nombreux-euses membres de la Compagnie des Tiers-Lieux estiment qu'un bon nombre de têtes de réseaux desservent le développement du mouvement qu'elles sont censés soutenir (combien de membres ?). Cela à cause des nombreuses dérives qu'entraîne la concentration du pouvoir et le positionnement de ces structures dans le tissu socio-économique actuel ; captation de l'information et hégémonie dans la légitimité sur le sujet, donc captation de la valeur, des financements, et donc du pouvoir. A cela s'ajoute le fait qu'il s'agit souvent de structures associatives dont la configuration entraîne une lourde inertie et des modalités de prises de décisions dépassées.

Nous tentons donc de faire vivre autre chose. Nous cherchons à incarner ce que pourrait et devrait être un réseau du XXIème siècle. Pour parvenir à cela il faut changer nos repères. Il faut changer nos propos et nos réflexes.

Proposition

La Compagnie des Tiers-Lieux ce sont toutes les personnes et les organisations qui adhèrent aux principes d'ouverture, de gestion en commun et de distribution du pouvoir et qui souhaitent développer des réponses aux besoins non couverts des territoires au sein de l'association du même nom. S'ils sont membres de l'association du même nom c'est un vrai plus 🙂. Lorsque l'on parle de la Compagnie des tiers-lieux, on parle de la marque et du projet, pas de la structure juridique associative qui supporte ce projet.

Exemples :

La Compagnie des Tiers-Lieux ce n'est pas Nous. Ce ne sont pas les membres actifs-ves d'aujourd'hui. Cette dynamique collective ne nous appartient pas. Cette marque ne nous appartient pas.

La Compagnie des Tiers-Lieux peut vous aider. Non.
➡️ Vous faites partie de la Compagnie des Tiers-Lieux si vous le souhaitez. Vous trouverez des réponses et des opportunités dans ce réseau. D'autres membres peuvent vous aider. D'autres lieux mais aussi des travailleureuses impliquées pour soutenir le développement des projets de lieux.

Les personnes présentes en Meet-up et en Apéro peuvent déjà faire partie de la Compagnie des Tiers-Lieux. Si elles partagent ce qu'elles ont lu sur notre site et qu'elles ont envie de passer à l'action, elles sont déjà nos pairs, nous sommes à un niveau équivalent sur ce point, nous faisons réseau avec elles.

La Compagnie des tiers-lieux vous parle.
Nous sommes des membres de la Compagnie des tiers-lieux et nous souhaitons vous accueillir et vous guider au sein du réseau. Nous jouons un rôle de soutien en nous impliquant dans l'accueil.

Le séminaire de la Compagnie des tiers-lieux devient le séminaire des travailleureuses supports de la Compagnie des tiers-lieux
On pourrait organiser un vrai séminaire de la Compagnie des tiers-lieux, mais les soucieux supports parleraient peu, les lieux aurait la part majoritaire de la parole et fixeraient l'ordre du jour.

La Compagnie des Tiers-Lieux ce sont d'abord les tiers-lieux, c'est le cœur du sujet. Les membres actifs-ves d'aujourd'hui devraient être moins visibles qu'eux, les membres actifs-ves de la Compagnie ce sont juste de l'huile dans les rouages au service du développement des lieux des Hauts de France en particulier et plus largement des tiers-lieux libres et open source francophones. Nous devrions moins mettre en avant des travailleureuses de l'infrastructure (nous) que le cœur du sujet ; les lieux. Un.e bon.ne facilitateurice est un.e facilitateurice dont on a oublié l'intervention après l'atteinte collective des objectifs. Invisibilisons plus nos actions de supports au profit des actions des lieux.

En écrivant je me rends compte que le terme membres actifs-ves me gêne.

Les membres actifs-ves de la Compagnie des tiers-lieux ce sont autant les tiers-lieux adhérents que nous. Ils sont tout autant actifs vis à vis du projet de la marque, ils transforment leur territoire en prônant l'ouverture, la mise en commun et des modalités de prises de décisions et de distribution du pouvoir plus justes. Nous devrions arrêter de parler de membres actifs-ves. Il faut chercher un terme plus précis de parler de "nous" (huile dans les rouages, support, soutiens, travailleureuses au services des lieux, etc.).

Non mais c'est bien beau la théorie, mais ça se passe pas comme ça.

Bien joué Sherlock.
Oui aujourd'hui il y a un décalage entre ce discours et la réalité.
Autant parce que nous ne parvenons pas à incarner ce discours que parce que nos interlocuteurices nous piègent et attendent de nous que nous soyons un réseau dit classique.

A nous de décider si nous avons l'ambition de changer les règles du jeu ou si nous n'avons pas les épaules pour nous changer nous ainsi que nos interlocuteurices. Cette ambition est chronophage, énergivore et demande de la rigueur. Elle générera de la frustration et de la fatigue car c'est lent et laborieux de changer la culture collective. Mais si on y arrive on a gagné.

Si nous ne nous en sentons pas capables de maintenir ce niveau d'exigence :
Je préfère que l'on se dise que l'on met cette vision un peu en retrait pour l'instant. On l'a toujours en tête comme idéal inspirant mais on n'investit pas beaucoup d'efforts pour l'atteindre. Ce que je vois et que j'entends qui va à l'encontre de cette vision m'agacera moins.