Jarim Lafourche Wed 17 Jul 2019 9:07AM
Les causes sont-elles vraiment les psychotropes ?
J'ai envie de dire qu'ils ont bon dos. On dit que l'alcool est une circonstance aggravante, pas atténuante. J'ai envie de dire, que lorsqu'on est sous l'emprise de l'alcool (le seul que je connais de psychotropes), ce qu'on fait est un peu trop souvent mis sur le dos de l'alcool. En réalité, il a bon dos l'alcool, on reste maître de nos actes et de nos émotions, et c'est pas parce qu'on est sous son influence qu'on peut tout se permettre.
Marie Musicaa Wed 17 Jul 2019 9:11AM
donc zéro alcool si je te suis ... Je suis pas sure que la proposition soit largement entendue avec enthousiasme, d'autant que pour certains ( dont je fais partie ) LaboGN est une semaine de décompression ... où je m'autorise des choses que je ne peux pas faire tout le reste de l'année : parce que je conduis, que j'ai des gamins, que je suis prof : bref qu'il faut que je montre l'exemple d'une attitude irréprochable tout le temps , alors quand je suis dans un endroit où je n'ai pas à le faire, sans que ça soit la fête du slip , si je ne peux pas me détendre en profitant des joies de l'âge adulte - en dégustant un apéro par exemple, j'avoue que mes vacances vont me sembler tout de suite moins sympa ... Pour le coup l'an dernier je n'ai pas bu une goutte d'alcool et je ne dis pas que c'est obligatoire pour s'éclater ( le manque de sommeil et la bonne compagnie peuvent largement suffire ) mais le fait d'acter une interdiction me déprime un peu . J'entends que tu essaies de trouver des solutions, là , mais s'immiscer dans les comportements personnels de gens adultes me semble très paternaliste. L'intérêt de LaboGN est aussi cet espace de liberté. Si on suit ce raisonnement, la 2e proposition à acter , pour la sécurité des participants, c'est qu'on ne s'isole pas seul.e avec quelqu'un.e pour une discussion privée, un câlin ou + si affinité sans avoir prévenu un.e orga, pour être sur de se couvrir ... tu imagines ? Bref, toujours cet éternel débat de la liberté/vs la sécurité ...
Caro Thu 18 Jul 2019 12:16PM
"Si on suit ce raisonnement, la 2e proposition à acter , pour la sécurité des participants, c'est qu'on ne s'isole pas seul.e avec quelqu'un.e pour une discussion privée, un câlin ou + si affinité sans avoir prévenu un.e orga, pour être sur de se couvrir ... " > Euh, je vois pas bien le rapport...
"s'immiscer dans les comportements personnels de gens adultes me semble très paternaliste. L'intérêt de LaboGN est aussi cet espace de liberté." > Bah oui, mais dans ce cas j'ai envie de dire, laissons donc les adultes faire ce qu'ils veulent, et si y a des viols, bah tant pis, on va quand même pas s'immiscer dans leurs comportements personnels...
Liberté/sécurité, c'est très complexe. Si quelqu'un a une meilleure idée pour réduire les risques de débordements que la limitation des causes je suis pour, hein. Mais juste là je vois une solution possible, donc je propose.
Surtout que là on a parlé récemment de cas de viols ou le mec n'a pas su comprendre que le consentement en face n'était pas du tout enthousiasme. Sous influence de psychotropes, il devient très difficile d'être dans une écoute efficace, mais aussi de réussir à dire non.
Pourquoi pas dans ce cas un engagement à ne pas avoir de rapports sexuels sous influence, ou seulement avec un accord réfléchi et donné avant la prise de substances? (désolé, je réfléchis au fur et à mesure)
Leïla Wed 17 Jul 2019 10:03AM
De mon côté, la plupart des cas de violences sexuelles que je connais n'impliquent pas de psychotropes. Je pense que c'est une erreur d'en parler comme d'une "cause" des violences : cela peut les faciliter, amener les personnes qui subissent à être moins en mesure de s'exprimer ou de se défendre, mais ce n'est pas une "cause".
Je voudrais cependant tempérer ce que dit Jérôme : en termes de perte de contrôle, l'alcool est le pire parmi les psychotropes que je connais ; l'alcool est banal, et donc sous-estimé. Ce qui n'enlève pas aux gens la responsabilité de leurs consos, mais ça a quand même tendance à désinhiber tout en augmentant le fait d'être centré sur soi, et ça facilite clairement les violences de toutes sortes.
Bref, pour moi les causes sur lesquelles il faudrait travailler, ça passe vraiment par de la conscientisation (réflexions autour du consentement, des rapports de pouvoir, etc... et oui, ça inclut le fait de prendre en compte les états de conscience modifiés - qui ne sont pas dus qu'aux psychotropes).
Lucie Chpt Wed 17 Jul 2019 10:35AM
Je tiens à rappeler que la discussion vient du fait que quelqu'un, qui se disait attentif au consentement et à ses privilèges au moment des faits, a malgré tout violé quelqu'un. Qu'est-ce qui nous garantit, même en mettant en place des discussions sur ces questions que lui ou quelqu'un d'autre ne va pas agresser à nouveau quelqu'un à LaboGN, qui est un espace où l'euphorie, le manque de sommeil, les expériences émotionnellement fortes, etc. nous rendent plus vulnérables à faire de la merde ?
Leïla Wed 17 Jul 2019 10:37AM
Mais ?? RIEN. On ne peut pas avoir de garantie absolue, pour personne. On peut juste faire de notre mieux pour continuer le travail de conscientisation.
Et pour ce qui de notre cas précis et des décisions qu'il a prises, tu le saurais en lui demandant, par exemple.
Lucie Chpt Wed 17 Jul 2019 11:42AM
Il ne s'agit pas de garanties pour moi, mais pour l'association. Si le groupe estime que le participant doit être entendu (ce qui est le cas), alors il sera entendu, mais ça ne change rien au fait qu'il s'agit de quelqu'un qui se disait déjà attentif au consentement de l'autre et qui a violé quand même.
Leïla Wed 17 Jul 2019 11:54AM
Que ce soit pour toi ou pour l'association, ça ne change rien au fait que l'idée même de garantie n'est pas fonctionnelle pour ce genre de choses.
Quant au second point, pour moi ça implique que :
- se penser "safe" ou penser des personnes ou lieux comme étant "safe", de manière essentielle, est dangereux (pour soi et / ou pour les autres).
- il faut continuer la réflexion et ne pas se satisfaire de ce qu'on a actuellement
- l'incorporation en pratiques et en habitudes des savoirs et des discours est un point essentiel sur lequel on achoppe encore gravement collectivement
Jarim Lafourche Wed 17 Jul 2019 12:39PM
J'avais l'impression, à la lecture, que ces discussions ne sont pas nécessairement pour la personne en question, mais pour tout le monde, non ?
Caro · Wed 17 Jul 2019 8:48AM
Bon, et sinon on fait quoi concrètement pour assurer plus de sécurité aux participant.e.s ?
La majorité des témoignages de viols que je voie sont des trucs qui se passent sous influence de psychotropes (drogue ou alcool ou autres). Certes, travailler sur les gens c'est cool, mais gérer les causes ça peut être pas mal aussi.
Avez vous des idées vis à vie de ça? Des propositions d'actions?
Personnellement, je serais pour une interdiction pure et simple des psychotropes ( à titre expérimental ?) pour cette année.