Positionnement pour soutenir les candidats à l'AMI Manufactures de Proximité ?

L'ANCT a lancé un AMI sur les Manufactures de Proximité. https://mailchi.mp/francetierslieux/le-travail-en-tiers-lieux-13411043?e=6b364c9e38
Il y aura plusieurs vagues pour cet AMI. La question est de savoir comment se positionne la Compagnie :
lorsqu'un postulant sollicite une lettre de soutien de la Compagnie
lorsqu'un postulant souhaite que la Compagnie joue un rôle dans le projet, en tant que partenaire
lorsque les postulants souhaitent que la Compagnie joue un rôle dans le projet en tant que prestataire (ex:formation ou autre)
lorsque les postulants demandent à la Compagnie de jouer un rôle d'assemblier, animateur de coopération...
De Haas Mon 25 Oct 2021 2:49PM
Rappel sémantique. Les répondants sont membres de la Compagnie. Ils peuvent être la Compagnie. Donc quand il demande quelque à chose à la Compagnie faut leur rappeler qu'ils sont la Compagnie.
Capucine Deweer Fri 29 Oct 2021 8:29AM
Pourquoi pas créer process et une grille de contributions type ( adhésion, organisation d'un meet-up, animation d'un atelier, participation sur un chantier, ...) car pour le moment on leur parle de contribuer mais on a pas d'outil concret de proposition et de suivi... Exemple de règle :
lorsqu'un postulant sollicite une lettre de soutien de la Compagnie ? contribution minimale = adhésion et participation à un évènement dans l'année
lorsqu'un postulant souhaite que la Compagnie joue un rôle dans le projet, en tant que partenaire = si on est partie prenante pas de contribution (tout le monde est en risque)
lorsque les postulants souhaite que la Compagnie joue un rôle dans le projet en tant que prestataire = on est rémunéré pas de contribution (sauf s'ils nous rémunèrent en contrib....évaluer le temps de travail à la Cie, négocier une équivalence de temps de travail d'une de leur ressource sur un sujet/chantier concret ayant lieu dans l'année)
lorsque les postulants demandent à la Compagnie de jouer un rôle d'assemblier, animateur de coopération = on est rémunéré pour cette mission via le REACT non ? + contribution minimale = adhésion et participation a un évènement dans l'année.
AlexandreBV Sun 31 Oct 2021 9:45AM
Salut tout le monde et merci @PLIHON de poser le sujet.
Sémantique
À propos du rappel sémantique de @De Haas, on voit bien qu'il y a un intérêt à avoir une entité tiers "Compagnie" différente des lieux eux-même, qui peut jouer le rôle de tiers de confiance vis à vis des institutions.
Par ailleurs Benoit, je ne suis pas sûr que nous puissions dire que tous les lieux "sont la Compagnie" aujourd'hui. En revanche, nous pouvons leur demander : souhaitez-vous en être? comment comptez-vous contribuer ?
Positionnement stratégique : souhaitons-nous jouer ce rôle ? Je pense qu'il nous empêche en partie de réaliser des prestations pour les projet de manufactures (voir plus bas).
Lettre de soutien
Quelle que soit la situation, rien n'empêche la Compagnie de faire une lettre de soutien à un projet (avec POP Café, je le fais régulièrement sans me sentir comptable d'une quelconque "neutralité").
Tout dépend donc du rôle que nous souhaitons-nous donner vis-à-vis des institutions : rôle de tiers de confiance fédératrice ou partie prenante régionale classique. Gardons en tête que de toute façon l'État s'appuie sur les préfectures en relais et n'attend par forcément de nous ce rôle.
Si nous souhaitons jouer un rôle de tiers de confiance le plus objectif possible, il nous faut éviter de n'écrire des lettres de soutien qu'aux projets que nous connaissons bien, ce qui renforce l'effet "club" (qui nous nuit de toute façon). Il y a plusieurs choses dont nous pouvons attester de façon objective quand nous sommes sollicités :
le projet (ou le porteur de projet) est adhérents à la Compagnie : oui/non
le projet participe à la dynamique de réseau régional en s'investissant dans les événements ou en compagnonnant des tiers-lieux : oui/non
le projet utilise et contribue aux communs portés par la Compagnie des tiers-lieux : oui/non
Peut-être voyez-vous d'autres critères objectifs dont nous pouvons attester ?
Que faire si aucun des critère n'est coché, on ne donne pas de lettre ?
En ce qui concerne les partenariats/prestations
Déjà, quelles seraient les prestations que nous pourrions fournir aux projets de manufactures ? En ce qui concerne la formation je vois bien - et cette configuration existe déjà dans le cadre des Fabriques. Pense-t-on à de l'ingénierie ? Est-ce pertinent de faire concurrence à notre cercle des accompagnateurs ?
Par ailleurs, cette question est gênante parce qu'elle jette le soupçons sur la nature des projets que nous allons soutenir (forcément en priorité les projets dans lesquels nous allons intervenir). Rien n'empêche toutefois de prévenir dans la lettre de soutien que nous sommes partie-prenantes du projet, et même que nous valorisons ce projet justement parce qu'il fait appel au réseau régional et joue donc la carte du collectif.
Quelle publicité ?
Quel que soit le processus avec lequel nous sommes à l'aise, je préconise de l'écrire rapidement et d'en faire la publicité lors d'atelier Manufactures de l'événement ECTL.

PLIHON Mon 1 Nov 2021 5:32PM
hello merci @AlexandreBV pour ce long avis ! Je n'ai pas bien compris un élément, qui me paraît déterminant aujourd'hui dans le positionnement de la compagnie. C'est la tension entre "tiers de confiance régional" et "partie prenante régionale".
Si on tire vers la version "tiers de confiance", on pousse alors vers un réseau de tiers-lieux à vocation régionale. C'est à dire une structure dont l'objet est de représenter les tiers-lieux des Hauts-de-France. C'est le sens du travail mené ces derniers mois, avec les cercles territoriaux. Une étape importante ce travail serait de modifier les statuts de la compagnie pour afficher clairement cette vocation, et de retravailler nos instances de gouvernance pour qu'elles soient représentatives des tiers-lieux du territoire. On pourrait par exemple remplacer le collège actuel, qui est un collège de "fondateurs" par plusieurs collèges avec les 6 cercles territoriaux, les institutions, les usagers, mais aussi les réseaux thématiques (culture, fab lab etc...).Notre modèle éco serait aussi à questionner puisqu'il serait porté vers la subvention et des services à commercialiser en direction des lieux (des services pensés comme des communs bien sûr). Dans tous les cas, il serait compliqué de faire des prestations en direction des lieux car cela mettrait à mal le positionnement de neutralité. Je vois aussi un risque de diluer notre propos politique initial, qui promeut un modèle contributif et des modes d'organisation horizontaux, à moins de définir plus clairement la notion de tiers-lieux pour exclure de la gouvernance et du réseau les modèles de lieux plus institutionnels et/ou portés sur l'économie marchande classique.
Si on penche vers "une partie prenante", nous sommes plus libres de mener un projet politique en nous débarrassant du fardeau institutionnel de "représentant régional des tiers-lieux", vers lequel nous poussent les institutions avec les derniers appels à projet (AMI réseau régional, etc...). Nous pouvons choisir de travailler avec différents partenaires, dès lors que la question est débattue démocratiquement, comme on le fait aujourd'hui. Il serait bon de modifier notre gouvernance malgré tout, afin d'élargir le cercle de "fondateurs" à un cercle de contributeurs réguliers, qui se retrouvent dans nos valeurs et nos modes de faire. Il faudrait alors affirmer une vision politique plus claire, portant sur des valeurs et non pas sur une vocation à représenter l'ensemble des TL de la Région. Je note aussi que France Tiers-Lieux ne se revendique pas comme instance représentative des tiers-lieux en France, mais comme un outil au service des lieux qui s'en emparent, dont la vocation est de lever les freins (notamment les freins institutionnels, d'où le lobbying intense auprès des ministères) qui empêchent les TL d'avancer.
Dernier élément que je ne sais pas trop placer dans le schéma, c'est l'action en direction des porteurs de projets. On y consacre une énergie considérable dans un contexte de sursollicitation (on reçoit des demandes quasi quotidiennes qu'on met un point d'honneur à traiter). Cela permet de construire une offre économique mais aussi et surtout de diffuser une certaine conception des tiers-lieux. Mais cela nous a aussi empêché de penser notre relation aux lieux autrement qu'en disant "la porte est ouverte, les budgets aussi, venez contribuer". Résultats, beaucoup de lieux ne s'approprient pas la compagnie et la dimension collective et décentralisée fait encore défaut.
En mettant ces arguments par écrit, je sens bien que la position idéale se situe entre les 2. Je pense que le mouvement est trop jeune et les pratiques de coopération encore trop faibles pour revendiquer un statut de représentant régional. Dans le même temps, le positionnement "partie prenante comme une autre" n'est plus tenable car nous agissons comme un tiers de confiance pour de nombreux partenaires. Dans tous les cas, le débat doit nous permettre de ré écrire rapidement nos statuts pour revoir à la fois notre objet (ou notre vocation) et nos instances.
Muriel Wed 3 Nov 2021 8:50PM
Je suis en accord avec l’idée d’écrire un process à partir d’une grille de critères et de réciprocités qui permettraient à la Compagnie de se positionner de la manière la plus objective possible vis à vis du projet demandeur.
Que la demande concerne une lettre de soutien, de partenariat ou d’animation de coopération, il s’agit finalement de déterminer si le projet répond aux critères tiers-lieux et à la dynamique réseau que la Compagnie promeut - cf cas documenté de la demande de lettres de soutien des Pop Cafés de Péronne et Creil. Si la grille de lecture est suffisamment claire, il est plus facile de se positionner. Si les réciprocités sont pensées, on connait le niveau d’engagement à demander en retour. Attention effectivement à rester transparent dans le soutien aux projets dont un membre de la Compagnie serait aussi partie prenante.
En revanche, il me parait évident que les demandes de prestations soient redirigées de facto vers le cercle des accompagnateurs ou bien l’offre de formations, si on veut rester cohérent et si on ne refond pas la gouvernance et les statuts de la Compagnie avant de répondre à cette question.
A vous lire, il semble également important d’aborder ensemble la nuance entre les notions de ”tiers de confiance régional” ou ”partie prenante régionale”, soit le positionnement plus macro de la Compagnie vis à vis des institutions, avant même de répondre aux questions pratiques du soutien aux candidats. Je sens bien aussi la nécessité de repenser les statuts qui ne correspondent plus aux problématiques formulées ici.
De Haas Tue 9 Nov 2021 3:06PM
(on a basculé hors sujet sur la stratégie de constitution du réseau... on se fait plaisir on s'en fout des cadres et tout)
Pour moi ça me paraissait simple en théorie et la difficulté consistait à mettre en pratique notre blabla, ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui.
1. La marque La Compagnie des Tiers-Lieux est le réseau régional, le tiers de confiance, l'interlocuteur. Les acteurs du territoire peuvent rentrer dedans et se saisir du véhicule - ou pas. S'ils restent dehors cela ne les empêchent pas de bosser sur le sujet, cela les empêche juste d'influer sur la stratégie. En tant que GENTILS on indique à nos interlocuteurs (état, région, départements, epci, amis, amants, etc.) qui la marque fédère et quels sont les acteurs actifs qui ne sont pas dans la marque (afin de laisser l'opportunité à nos interlocuteurs de traiter en direct avec ces extérieurs à l'aventure). Nous pouvons même envisager de reverser 10% des fonds récoltés (valeur captée sur le sujet) aux extérieurs dans une optique de l'éthique de la tête de réseau qui envisage l’altérité et dispose ainsi d'un style hors du commun.
2. Il y a donc une gouvernance collective de cette marque. Y a-t-il besoin d'une structure ? Si oui pour quoi et pourquoi ? Peut-on se limiter à une instance (informelle) de rencontre trimestrielle des cercles territoriaux ? Cela permet de ne pas avoir de statuts en commun ni de budgets en commun. Cette instance décide du Cercle mandaté pour porter les budgets sur tel et tel sujet (les principaux budgets étant déjà fléchés vers le cercle de Lille...). Les référents des cercles rendent des comptent dans cette instance sur l'animation des budgets qu'ils hébergent pour le réseau (expertises et supports).
3. Les associations qui portent les budgets sont les cercles territoriaux, ils font tout le taff sur leur territoire et portent en plus des services ou expertises régionales à disposition des autres cercles dans un cadre codéfini de manière souple au niveau de l'instance informelle régionale et qui évoluera régulièrement en fonction des imprévus et aléas. Le cercle de Lille porte la formation et les communs, le cercle picard le foncier et la R&D etc.
Les cercles territoriaux peuvent fonctionner comme ils veulent. Le seul endroit où on doit se mettre d'accord c'est une instance de gouvernance commune au niveau de la marque - on peut essayer de pousser le consentement et sinon un cercle = une voix. Une rencontre par trimestre et basta, le reste ça se passe dans les projets et les actions et donc dans la collaboration entre cercles territoriaux. Certains cercles collaboreront à fond et d'autres s'ignoreront gentiment.
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Je pense que le pire choix c'est que notre cercle soit la structure du réseau.
Donc si on a pas de bonne raison de créer une structure pour le réseau régional on change juste notre nom en Cercle territorial Flandres MEL de la Compagnie des Tiers-Lieux et la marque devient un commun sans attache bureaucratique ! youhou, enfin.
Enfin je pense que notre blabla commence à se rapprocher difficilement mais sûrement d'un truc un peu plus vrai qu'il y a 6 mois avec les dernières travaux sur le fait d'avoir des soucieux (pilotes de pilotes de projet), sur le pilotage de projet et la capacité à aller chercher des budgets complémentaires, sur la posture et les pratiques de la personne qui ramène les budgets socles, etc.

PLIHON Thu 27 Jan 2022 9:31AM
le projet (ou le porteur de projet) est adhérent à la Compagnie ? https://www.helloasso.com/associations/la-compagnie-des-tiers-lieux/adhesions/adherez-a-la-compagnie-des-tiers-lieux
le projet participe à la dynamique de réseau régional en s'investissant dans les événements ou en compagnonnant des tiers-lieux de la Région
le projet utilise et contribue aux communs portés par la Compagnie des tiers-lieux : participation aux campagnes de cofinancement des communs et/ou aux groupes de travail autour des communs du réseau (DOKOS, MOVILAB, Foncière, cahier d'activités)
Le porteur a partagé son dossier à la Compagnie qui lui fait un retour sur la base des 6 critères suivants :
Ouverture à différents types d'usagers,
Ancrage territorial
Accessibilité (information, prix)
Équilibre économique (hybridation des ressources)
Centré sur l’usager (possibilité de faire évoluer le projet/lieu en fonction des retours des usagers, gouvernance multi parties prenantes)
Laurent C Fri 28 Jan 2022 8:11AM
y'a que 5 critères dans ce que tu proposes. sinon c'est très bien pour moi
De Haas · Mon 25 Oct 2021 2:48PM
Notre marque donne des lettres à tous les gens sympas sans contreparties. Est-ce pertinent ? Si on souhaite les embarquer dans la coopérations et les communs > une contrepartie permettrait-elle de les inciter à avancer ; cofinancement de communs, utilisations de ressources libres, leadership sur leur thématique de prédilection et documentation dédiée, etc.