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Se fédérer,se concerter, s'organiser pour agir ensemble

MM Mercier Monique Public Seen by 175

Proposition de réflexion collective sur la forme d'organisation et de fonctionnement futur du collectif "Se féderer"

MM

Mercier Monique Tue 16 Jun 2020 2:29PM

Peut-être faudrait-il poser la question sur "Où habitons-nous ?

LM

Lecolle Michelle Wed 10 Jun 2020 7:37PM

bonjour à tous-toutes

je ne sais pas si ça existe sur la plate-forme : un endroit d'accès simple où l'on rassemble les propositions de rendez-vous de "se fédérer". Voilà, c'est tout pour le moment.

MM

Mercier Monique Tue 9 Jun 2020 12:49PM

Comme suite à la demande d'Eldino voici le texte de ma proposition ci-dessous :

SE FEDERER, SE CONCERTER, S’ORGANISER pour DECIDER et AGIR ENSEMBLE..

 Proposition de réflexion collective sur la forme d'organisation et de fonctionnement future

 L’appel « Se fédérer » part d’un constat très clair :

. « Nous mesurons désormais que le capitalocène est bien une ère, destructrice et mortifère, une ère d’atteintes mortelles faites à la Terre et au vivant. L’enjeu ne se loge pas seulement dans un néolibéralisme qu’il faudrait combattre tout en revenant à un capitalisme plus « acceptable », « vert », « social » ou « réformé ». Féroce, le capitalisme ne peut pas être maîtrisé, amendé ou bonifié. Tel un vampire ou un trou noir, il peut tout aspirer. Il n’a pas de morale ; il ne connaît que l’égoïsme et l’autorité ; il n’a pas d’autre principe que celui du profit. Cette logique dévoratrice est cynique et meurtrière, comme l’est tout productivisme effréné.

 La suite dessine l’orientation qui découle de ce constat : 

Se fédérer, c’est répondre à cette logique par le collectif, en faire la démonstration par le nombre et assumer une opposition au capitalisme, sans imaginer un seul instant qu’on pourrait passer avec lui des compromis.

 On peut penser que nous, qui avons signé cet appel, adhérons à ce constat sans ambiguïté ainsi qu’aux orientations, en termes d’organisation et d’actions qui pourraient logiquement en découler. Pour autant pouvons-nous prétendre qu’imprégnés que nous sommes depuis des générations dans ce « tout global » que constitue le système politique– économique -social - culturel- capitaliste que nous en soyons vraiment complétement émancipé.e.s ? Non, un minimum de lucidité et de modestie nous oblige à constater que beaucoup d’entre nous n’ont pas encore renoncé à faire un inventaire de propositions d’amélioration du système, élément par élément. Or, ceux- ci sont constitutifs d’un tout qui répond à une seule logique, celle du profit. Cet inventaire détaillé devrait être d’autant plus rapidement passé par profits et pertes qu’on voit bien que chacun des thèmes examinés sont constitutifs d’un ensemble et que l’on on ne peut rien proposer d’autre qui en soit l’inverse sans s’attaquer au système lui-même, dans sa globalité et son intention fondamentale.

 Dans une démarche collective pour imaginer et construire l’après capitalisme, les façons de s’organiser, de fonctionner, de décider et d’agir devraient occuper une place centrale dans nos débats en tant que démarche constituante. Ces façons ne vont pas de soi car elles font partie de ces questions potentiellement conflictuelles notamment en termes de pouvoir. Elles posent entre autres la question souvent biaisée du rapport entre démocratie réelle et efficacité. Pour autant elles ne doivent pas échapper à une remise en cause radicale de l’existant. Sauf à de très rares et souvent courtes exceptions dans l’histoire, les systèmes d’organisation quelles qu’aient été les idéologies en cause, fonctionnaient et fonctionnent toujours selon le modèle pyramidal.  Celui-ci qui va de haut en bas et rarement dans l’autre sens, est cher aux militaires mais peut convenir en temps de crise à condition que celui-ci ne soit pas exagérément prolongé… Ce mode de fonctionnement s’accompagne du système électoral majoritaire et délégataire cher aux démocraties bourgeoises pour leur capacité à priver « ceux d’en bas » c’est à dire leurs électrices et électeurs de tout pouvoir sur leur propre vie...

 S‘émanciper de ces « modèles » exige comme il est dit dans l’appel que nous n’ayons pas « le fétichisme du passé » Inventons donc collectivement, une nouvelle structuration ou organisation et un mode de fonctionnement qui se distinguent radicalement des systèmes qui sont aujourd’hui, et à juste raison, honnis par les exploités.e.s que nous sommes. Soyons sans illusions cependant. Il n’y pas de systèmes parfaits. Ils deviennent ce que l’on en fait pour le meilleur et pour le pire, d’où la nécessité d’un dispositif de remise en question permanent.

 Parmi les personnes et les structures qui ont signé l’appel, nous l’espérons en connaissance de cause, existent de vastes savoirs historiques, politiques et parfois pratiques sur les thèmes de l’autogestion, de l’auto organisation et des savoir- faire, notamment associatifs et coopératifs qui pourraient concourir à cette démarche collective d’organisation et de fonctionnement. Il ne s’agirait pas de leur demander des « modèles » mais d’aider le groupe de ceux et celles qui souhaitent s’y investir y compris avec les tenant.e.s. s de structurations et de fonctionnement …classiques.                                                                                                                                                                                                                Monique Mercier

 

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D

Delerue Tue 9 Jun 2020 6:24AM

Merci Monique Mercier de lancer ce débat sur les formes d'organisation, ce qui me semble aussi important que les questions d'orientation. Mon avis est qu'une organisation de lutte contre le capitalisme doit tendre à fonctionner vers un modèle de société pour l'émancipation généralisée.

Je pars du constat du fonctionnement d'organisations que je connais ou ai connues. La plupart sont insatisfaisantes.

Dans certaines, il y a des chefs, des leaders (masculins ou féminins, mais le plus souvent masculins) et des adhérent·e·s qui suivent, du moins un certain temps, tant que la direction répond à un besoin. Les congrès et directions élues y sont inutiles puisque la direction définit les orientations et la manière de les appliquer et c'est aux groupes de base de mettre tout ça en musique. Les cotisations sont également inutiles si la direction bénéficie de financements autres.

Dans d'autres, c'est un peu le contraire : il y a des cotisations, des directions élues et des congrès et les différentes structures de base bénéficient d'une grande autonomie. Du coup, l'organisation est divisée et peu efficace, chaque groupe menant une bataille permanente pour diriger en fonction de ses propres orientations.

J'ai déjà pratiqué une organisation davantage basée sur le fédéralisme qui me semble le meilleur type de fonctionnement. Pas de chefs, mais des animateurs/trices tournant·e·s dont la fonction est de faire travailler le(s) groupe(s), de faire exprimer tout le monde, de proposer des synthèses et si ce n'est pas possible des votes contradictoires clairs. Ces animateurs/trices devront être formés et entrainé·e·s à ce genre d'exercices et être le plus nombreux, non permanents et être accepté·e·s par le groupe. Les débats peuvent être écrits ou oraux, mais doivent être principalement tournés vers l'action .Le groupe ne doit donc pas être un club de discussion. Cette organisation doit aussi se donner des moyens de fonctionnement, en locaux, en matériel et en communication ; des cotisations sont donc indispensables. Des cotisations dont une grande part va aux groupes de base ou locales et non à une direction nationale toute puissante. Des cotisations dont le montant est discuté dans les groupes de base en fonction des revenus, des charges et de la motivation des adhérent·e·s. Bien évidemment, pas d'organisation sans adoption de règles de fonctionnement écrites et largement acceptées.

AM

Alain M Sat 6 Jun 2020 6:59PM

Merci Monique pour ton texte qui souligne des choses importantes. En effet aller vers un monde sans capitalisme en tant que collectif exige de notre part de se questionner sur le "Comment faire ?" mais aussi "Comment nous nous instituons en tant que groupe ?", comment va-ton prendre les décisions, comment vont circuler les idées et comment on va décider de faire des choses ensemble (quelles choses et comment ?). Nous ne sommes pas hors du capitalisme, nous sommes traversés en plein d'endroits par lui, nous sommes façonnés en corps et en pensées en partie par lui. Je suis d'accord avec l'idée de l'action réflexive : avancer mais sans jamais renoncer à nous questionner nous même (autant sur la destination que sur les chemins que nous emprunterons). Etre exigeants mais aussi tolérants : il y a des choses qu'on fera super bien, d'autres où on se plantera. Il y aura des conflits et parfois des consensus. C'est pas grave, ce qui compte c'est de ne pas renoncer au voyage.

MM

Mercier Monique Sat 6 Jun 2020 1:56PM

C'est une proposition de réflexion collective sur la forme d'organisation et de fonctionnement future du collectif "Se fédérer" MM

DU

eldino Sat 6 Jun 2020 1:36PM

Merci pour ton document, ce serait plus facile de copier le texte plutôt que coller lie lien. Je ne vois pas trop ce que ce document amène en plus des réflexions déjà en cours, j'ai du passé à côté, tu peux expliciter ton idée?

MM

Mercier Monique Sat 6 Jun 2020 11:39AM

MM

Mercier Monique Sat 6 Jun 2020 9:37AM

Pour avis MM

MM

Mercier Monique Sat 6 Jun 2020 9:36AM