Le pétrole offshore en Guyane.

Le pétrole offshore en Guyane,
aujourd'hui en phase exploration,
Demain en exploitation ?

La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a annoncé par communiqué vendredi 8 avril 2016, un Moratoire sur les permis d’hydrocarbures en Méditerranée.
« Compte tenu des conséquences dramatiques susceptibles d’affecter l’ensemble de la Méditerranée en cas d’accident de forage pétrolier, Ségolène Royal décide d’appliquer un moratoire immédiat sur la recherche d’hydrocarbure en Méditerranée…”

Le problème du pétrole offshore, ce n'est pas le pétrole, c’est le offshore.
Aborder la question sous cet angle, c’est éviter de se faire piéger dans le débat sur sa nécessité, et ça permet d’amener notre vision de l'économie de la mer.

Les acteurs:
l'État, qui devient de plus en plus réticent à accorder des permis tant les enjeux écologiques et économiques à long terme se révèlent bien souvent très supérieurs aux enjeux d’une rentabilité rapide et contraire aux objectifs de décarbonatation de nos consommations énergétiques.
Les multinationales pétrolières, Esso, Shell, Total… Sous leur masque verdâtre, elles font du lobbying tous azimuts avec de gros moyens. Elles ont déjà investi des centaines de millions de dollars dans l'affaire, (250 M jusqu’en 2012), elles ne sont pas prêtes de lacher le morceau.

Les élus, qui ne parlent que de la manne. Ils négligent le risque majeur en se réfugiant derrière la stricte nécessité de respecter strictement les normes de sécurité. Si les normes et les lois étaient suffisantes, nous ne serions pas là à débattre. Ici, la loi et les normes ne suffisent pas à protéger notre patrimoine naturel et nos filières économiques de l'appétit féroce des multinationales. La population doit être consciente des enjeux, et les élus doivent changer leur fusil d'épaule. C’est la Guyane qu’il faut protéger, pas les intérêts des actionnaires de Shell ou Esso.

Les pêcheurs commencent à s'inquiéter du problème, surtout depuis que le plateau continental est convoité.

Quelques données élémentaires sur le pétrole en Guyane :
Proximité géologique ancienne entre la Guyane et le Golfe de Guinée en Afrique. D'où hypothèse de présence de pétrole.
Première phase des années 2000, sondages “sismo-écho-graphiques”.
Premières estimations 2010-2012: gisement de 300 millions de barils, 5 à 10 milliards d’euros d'investissements envisagés.
Depuis 2012, phase de sondage par forage.
Parmi les derniers résultats obtenus, certains ne seraient pas à la hauteur des attentes.

Les permis
Il existe des permis d'exploration et des permis d'exploitation
Les permis relèvent de l'État (la Deal les instruit)
Un permis d’exploration viennent d'être prolongé par la CTG: une nouvelle compétence
Le TA de Cayenne a accordé un nouveau permis et repêché 2 autres, contre l’avis de l'État.
Avec nous c’est limpide, comme un océan sans pétrole, nous n’accorderons plus aucun permis.

Des permis ont été accordés sur le plateau continental, d’autres en eaux profondes.
Sur le plateau continental :
À environ 200 mètres de profondeur
Biodiversité très riche
Ressources halieutiques abondantes
Pollutions chroniques liées à l'exploitation

En eaux​ profondes​:
À 2000 m de profondeur
Conditions de pression et de visibilité très contraignantes
Biodiversité et ressources moindres
Risques de marée noire majeure. (ex Deepwater horizon)

La manne:
6% (de la production) pour l’Etat
6% “” pour la Guyane
Des emplois

Une marée noire de grande ampleur, comme celles provoquées par la catastrophe de Deepwater Horizon au large des côtes américaines, ravagerait notre biodiversité et toutes nos activités côtières et maritimes.
Soyons responsables envers nos enfants,

Le débat actuel
Les tenants de la manne contre les défenseurs​ de l'environnement.
Ne surtout pas rentrer dans ce débat, on n’en sort pas gagnant.

Le débat à mener
Un modèle d’exploitation néo-colonial désuet et polluant contre une économie de la mer moderne et innovante.

Le modèle néo-colonial, c’est :
Des multinationales pétrolières avides
Des miettes pour la Guyane, (plus ou moins grosses selon les spéculateurs qui déterminent le prix du pétrole.)
Des emplois subalternes pour les guyanais
Une classe politique locale complice
La menace des marées noires

L'économie de la mer, c’est:
Un lycée de la mer, il en est prévu un dans chacun des territoires d'outre-mer. En étroite collaboration avec l'Université de Guyane, les organismes de recherche, les professionnels de la mer.
Coopération avec les pays voisins dans le cadre des associations d'Amérique du Sud et d'Amérique latine.
Des filières traditionnelles valorisées et modernisées: pêche, tourisme, transport,
Des filières innovantes: l'élevage (poissons et coquillages, notamment la filière ostréicole de Montsinéry), la culture des algues, domaine très prometteur !. Mais aussi l'énergie. La force des marées, la puissance de nos grands fleuves, voilà des dons de la nature inépuisables.
Des emplois durables pour la Guyane : des techniciens, des ingénieurs, des chercheurs,
Des pépinières d’entreprises innovantes,
Des ressources renouvelables
Une économie en harmonie avec la nature et les hommes

Vous voyez qu’il y a bien d’autres choses à faire de cette formidable biodiversité, plutôt que venir lui dresser une épée de Damoclès au dessus de la tête.

Méditerranée - Guyane, 2 poids, 2 mesures,
Quand Sego a annoncé le moratoire sur le pétrole offshore en Méditerranée, les élus de la côte d'Azur ne se sont pas offusqués.
Pkoi ce moratoire n’est-il étendu à la Guyane ? Les côtes guyanaises ont-elles moins de valeur que les côtes méditerranéennes? Ça sent encore le colonialisme, on se permet de mettre en danger le patrimoine de la Guyane et on protège celui des milliardaires de la côte d'Azur… c’est nauséabond.

J'ai l'impression qu'il y a un soucis, qu'essayais tu de faire?

Je voulais déposer le texte mais je travaille sur smartphone

En fait pour faire simple, je fais les fiches et je les transmets en pdf et .doc. Tu pourras ensuite les mettre sur framavox? Ca te dérange pas ?

David RODOREDA

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