Après le coronavirus...agir...voici des propositions
Morin Wed 10 Jun 2020 5:33PM
Oui, il y a aussi les 34 mesures de " plus jamais ça" qui méritent d'être examinées
FredPaschal Thu 11 Jun 2020 8:20AM
Sur le site https://changerdecap.net/ nous avons essayé de recenser les différentes propositions de chacun autour de 7 piliers. Il ne s'agit pas d'un programme mais d'une mise en débat ou les divergences et les approfondissements ont toute leur place.
Sophie Sainte-Marie Fri 12 Jun 2020 1:17PM
Bonjour, nous préparons, sur un autre groupe, un texte pétition ou tribune pour sauver l'école publique.
On aurait besoin d'aide pour modifier, corriger, faire des ajouts, ou reprendre à zéro. Est-ce que vous auriez le temps de lire et de me faire des retours ? (Il manque, entre autre, un passage sur la représentation professionnelle).
Merci d'avance !
Sophie Sainte-Marie-Heim
80% des établissements scolaires sont ouverts, mais 80% des élèves restent chez eux,
Mauvais parents, il faut les dénoncer ;
La continuité pédagogique est assurée, avec un enseignement à distance et en même temps en classe, pourtant
Les enseignants sont paresseux, il faut les sanctionner ;
Le protocole sanitaire est simple à mettre en place et efficace pour la sécurité de tous ; mais il y a des municipalités réfractaires ;
Des activités « 2S2C » vont permettre de promouvoir le sport et la culture, mais des professionnels de la culture sont réfractaires (encore) ;
Les directeurs d’école, très bientôt, seront augmentés (enfin), et bénéficieront de « décharges », pour ne plus cumuler heures de cours et fonction de directeur, une belle proposition de loi ;
Des enseignants, eux aussi, seront augmentés, pas tous, que veut-on de plus ?
Mais, en réalité,
les parents ont le droit de s’inquiéter, ils en ont même le devoir et la responsabilité. Et s’ils s’inquiètent encore, c’est qu’aujourd’hui, personne ne sait comment se déroulera la rentrée de septembre ou un prochain épisode de coronavirus. Nous sommes en juin !
En réalité,
les enseignants ont travaillé sans consignes précises de leur hiérarchie ou du ministère, regardant, comme tout le monde, le journal télévisé pour avoir, au jour le jour, des informations. Les outils qui leur ont été offerts pour un enseignement « distanciel » étaient inappropriés ou ne fonctionnaient même pas. Les programmes du CNED auxquels ils avaient accès ne comportaient que 4 semaines de cours, comme si toutes les classes de France en étaient au même point des programmes, les plateformes internet étaient saturées. Ils ont dû inventer, au fur et à mesure, des moyens de rester en lien avec leurs élèves. Ne donner ni trop ni trop peu de travail. Rester ludiques, si possible, mais avancer dans les programmes avec rigueur. Remplacer l’oral par l’écrit ou faire des sessions de visioconférences. Se poser la question des moyens financiers pour chaque famille, avec ou sans imprimante, avec ou sans ordinateur disponible, avec l’envie ou non de montrer à chacun son logement. Autant de besoins différents à mesurer, à soupeser. Ils l’ont fait.
En réalité,
le protocole sanitaire était non seulement difficile, voire parfois impossible à mettre en place dans les bâtiments scolaires, mais il a été élaboré dans l’urgence et mis en place grâce au dévouement de nombreuses personnes, directeurs et directrices d’écoles, chefs d’établissements, qui ne sont jamais payées pour leurs heures supplémentaires.
Les communes, pour les écoles primaires, les départements, pour les collèges, les régions, pour les lycées, sont responsables de ce que les bâtiments soient aux normes et salarient une partie des personnels qui travaillent dans les établissements scolaires. Dès lors, chaque territoire, suivant ses propres difficultés et ses moyens, a pris en charge comme il a pu, c’est une rupture de la continuité territoriale.
En réalité,
les professionnels du sport et de la culture ne sont pas des enseignants. Et, quand ils le sont, ils ont constaté que leurs postes, au collège et au lycée, disparaissaient et qu’on leur proposait, à la place, des missions mal payées plutôt qu’un salaire d’enseignant.
En réalité,
les directeurs d’école seront, si la proposition de loi est adoptée, nommés par le directeur académique. Leur emploi sera un emploi fonctionnel, c’est à dire un emploi temporaire. Les directeurs académiques pourront mettre fin à leurs fonctions. On ne sait pas comment ils seront évalués. Les directeurs d’école auront le droit de décider contre leur équipe, on peut craindre qu’ils en aient parfois même le devoir. Leur augmentation de revenus, probablement 200 € brut par mois, sera sous forme de prime qui ne comptera pas pour la retraite. S’ils seront déchargés de leur travail en classe, ils devront en revanche assurer une multitude de nouvelles fonctions.
En avril, les enseignants ont perdu, sans notification aucune, les primes auxquelles ils avaient parfois droit, comme celle, par exemple, pour l’enseignement dans des écoles difficiles dites en REP – Réseau d’Éducation Prioritaire. On peut donc craindre que de la même manière, les hausses de revenus prévues pour les enseignants en début de carrière, dans le but de rendre « le métier plus attractif », ne durent qu’un temps.
Il n’y a pas d’enfants heureux sans une école bienveillante envers les élèves, les membres de la communauté éducative, les parents.
Aussi, nous, adultes préoccupés par l’avenir des enfants et adolescents qui vivent dans ce pays, demandons que cessent les propos désobligeants, voire diffamatoires, à l’encontre des parents, des élus, des membres de la communauté éducative.
Nous demandons que cessent les menaces et les sanctions administratives.
Nous demandons qu’aucune arme ne puisse plus rentrer dans les établissements scolaires, fussent-elles portée par des policiers.
Nous demandons que plus jamais, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur d’un bâtiment scolaire, des élèves ne soient humiliés, mis à genoux ou fouillés.
Nous demandons que les salaires des enseignants et des membres de la communauté éducative soient enfin décents.
Nous demandons que ne soient pas amputées leurs congés.
Nous demandons que la formation continue soit possible, que la formation initiale soit plus complète.
Nous demandons que les représentants syndicaux soient remplacés quand ils sont absents de leurs classes. Leur absence est justifiée. Leur non remplacement ne l’est pas.
Nous demandons que, dans les écoles maternelles et élémentaires, il ne soit plus possible que deux enseignants stagiaires soient seuls en charge d’une même classe. Des classes avec deux professeurs, c’est déjà compliqué pour les enfants, mais deux stagiaires...
Nous demandons que les élèves en situation de handicap, pour qui la présence d’un ou d’une AVS (Assistant.e de Vie Scolaire) est indispensable, puisse bénéficier d’une aide à temps plein et non à temps partiel à cause d’un budget contraint.
Nous demandons que la médecine du travail soit effective pour toutes les personnes de la communauté éducative. Il ne peut être question de médecine du travail quand il n’y a qu’un médecin pour 20 000 agents fonctionnaires ou contractuels.
Nous demandons au Ministère de l’Éducation Nationale, le recrutement de médecins scolaires, de psychologues scolaires, d’infirmières et d’infirmiers scolaires, de personnes pour encadrer les tâches administratives et d’enseignants.
Nous demandons que l’État aident les communes, les départements, les régions, à fiancer les travaux des écoles, des collèges et des lycées, afin que les travaux qui s’avèrent nécessaires soient entrepris.
Nous demandons que les budgets affectés à l’achat de matériel scolaire soient enfin cohérents. Que chaque réforme des programmes puisse être, à minima, suivie de l’achat de manuels conformes, que chaque enfant puisse lire, en classe, des livres achetés par un autre argent que celui des parents.
Oui, nous sommes préoccupés. Nous ne voulons pas que l’école publique soit bradée, nous voulons encore la sauver.

Vincent Sat 13 Jun 2020 11:29AM
"Si ces mesures de bon sens ne sont pas appliquées à la rentrée 2020, les enseignants ne reprendront pas leur poste, les écoles ne rouvriront pas. Advienne que pourra."
25% de grévistes parmi les enseignants, ça va le faire vous croyez ?
Brarda Sat 13 Jun 2020 11:49AM
J'adhere aux differents textes.
Mais il me semble que pour mettre en application il faille déjà prendre le pouvoir donc renverser l’actuel!!!
Sophie Sainte-Marie Sat 13 Jun 2020 5:03PM
D'accord, mais on lance une pétition ou non ?
Molécule Sat 13 Jun 2020 8:44PM
@ FredPaschal : Chouette travail, merci
Sophie Sainte-Marie Sat 13 Jun 2020 8:56PM
Dites, on corrige le texte et on le met sur change.org ou on laisse tomber ?
Morin Mon 15 Jun 2020 2:51PM
Le discours d'hier apporte des éléments nouveaux( école obligatoire à partir du 22).
Je me demande s'il ne faudrait pas rendre le texte moins foisonnant( même si il répond bien à une large diversité de problèmes) et le centrer autour de points précis
l'impossibilité d'assurer la continuité scolaire pour de nombreux enfants en difficulté, et les propositions pour combler ce retard
le risque d'une extension de l'expérience de cours en télétravail( ce n'est pas de l'enseignement)
le refus d'embaucher des assistants ou contractuels non formés, c'est une dévalorisation du métier d'enseignant, qui n'a rien à voir avec parfois le niveau imposant de certains, mais n'en fait pas des pédagogues pour autant, et qui n'est pas en faveur d'une augmentation des salaires, largement revendiquée.Pour nombre d'entre eux, proposés par des boites privées, c'est une année dans un parcours qui n'aura rien à voir avec l'enseignement. ( privatisation insifieuse de celui- ci).
Je ne sais pas si c'est le lieu de revenir sur des réformes très contestées( bac, parcours sup)
Ce ne sont que des indications, j'ai demandé l'avis d'une enseignante, mais peut- être est- ce trop tard pour la pétition annoncée?
Sophie Sainte-Marie Mon 15 Jun 2020 3:07PM
Vous avez tout à fait raison ! Auriez-vous le courage et le temps de faire une proposition de texte modifié ?
FredPaschal Tue 16 Jun 2020 4:32PM
Dans la vision du réseau salariat (et B.Friot) le salaire à vie est vu comme un droit politique (idem droit de vote en quelque sorte). Donc 18 ans est un âge "cohérent". Il n'empêche que pour nourrir les enfants comme vous dites il peut exister d'autres leviers. ils travaillent aussi sur une sécurité sociale alimentaire ou tout le monde (mineurs inclus) se verrait verser 100 à 150 euros environ sur sa carte vitale voir ici reseau salariat
J'ai aussi découvert cette semaine Benoit Borrits un économiste qui pense que la tendance à une socialisation du revenu est inéluctable. (son livre: « Au-delà de la propriété »).
Molécule Tue 16 Jun 2020 5:03PM
Bonjour,
il y a un thread sur le Framavox à propos de la proposition de Sécurité sociale de l'alimentation : ici. Le texte est d'ailleurs mis au vote, donc n'hésitez pas à aller voir et à donner votre avis.
Par ailleurs, je voudrais souligner que pour le Réseau salariat (dont je suis membre), cette Sécurité sociale ne peut pas se limiter à donner une somme d'argent à chaque personne pour qu'elle se nourrisse. Partons sur 100 euros par personne mis sur la Carte vitale - pour les enfants, sur celles des parents. Tout d'abord, cette somme ne pourra être dépensé que chez des commerçants et/ou producteurs conventionnés. C'est comme pour la branche santé de la Sécu : quand Rika Zaraï nous propose de nous tremper le cul dans une bassine d'eau pour guérir du sida, elle n'est pas conventionnée, elle ne rentre pas dans les critères de conventionnement qui doivent assurer que les soins soient de bonne qualité (on peut discuter les critères, c'est pas la question). Eh bien, on pourra décider de critères de qualité des produits (agriculture biologique et/ou raisonnée, etc... là aussi, discussion sur le contenu des critères) mais aussi de qualité de la production/commercialisation (coopératives, entreprises familiales ou personnelles, etc...). Comme ça, on ne conventionnera pas Super U, Carrefour ou Auchan mais plutôt l'agriculture paysanne, les circuits courts, les biocoop et ce genre de choses.
Mais il y a aussi un second volet dans notre projet. Il faut le mentionner parce qu'il existe également une proposition de Sécurité sociale alimentaire par ISF/Agrista qui se concentre uniquement sur la consommation (assez semblable à ce que j'écris dans le paragraphe au-dessus), mais il nous semble, au RS, que ce n'est pas suffisant. On le voit bien avec la branche santé : nos cotisations servent à payer les médecines, les soignant.e.s et tout ce monde-là, ce qui est très bien, mais elles servent aussi à payer les médicaments, les appareils pour faire les radios, les scanners etc..., autrement dit, l'industrie médicale capitaliste. Elles assurent même de confortables profits aux capitalistes du Big Pharma qui peuvent fixer des prix élevés en sachant que leurs clients pourront payer. Par exemple, le prix des médicaments en France est nettement plus élevé que dans d'autres pays.
Intégrer le Big Pharma dans la Sécu, on sait que ça ne va pas être de la tarte. Et si on veut éviter ça pour l'agriculture, il faut subventionner massivement une production alternative de semences et de machines-outils. Pas de raison que nos cotisations se retrouvent dans la poche de Bayer, donc subventionnons des grainetiers socialisés. Pas de raison qu'elles finissent dans les caisses de Massey-Ferguson, donc subventionnons une fabrication socialisée de tracteurs. Avec toujours les mêmes exigences écologiques. Nous proposons alors que pour chaque 100 euros versé pour la consommation, 50 autres euros soient utilisés pour développer la production - exactement sur le modèle de l'implantation des CHU dans les années 60-70.
Au total, ça fera annuellement dans les 80 milliards pour la consommation et 40 milliards pour la production.
Morin Tue 16 Jun 2020 9:16PM
Je pense qu'il faudrait se pencher avec beaucoup plus de rigueur et de précision sur les choix du ministre et les réformes en cours.Ce serait l'objet d'un groupe de travail qui y consacrerait le temps nécessaire.
J'apprends beaucoup des analyses des différents contributeurs et des références proposées.
Merci à vous.
José Lefebvre · Mon 8 Jun 2020 9:17AM
Merci Régis pour ton ébauche de propositions programmatiques. Discutables, comme le dit le commentaire ci-dessus que j'ai approuvé. J'ajoute que le revenu minimum est une très mauvaise idée. Elle a déjà été proposée par la droite (y compris dure) et par la gauche (la molle, il y a plusieurs gauches). Généralisée, elle peut servir de prétexte à s'attaquer aux acquis sociaux. Et là, avec la remarque que tu viens de faire, ce minimum ne serait même pas universel, donc tu proposes le R.S.A. qui existe déjà. Même amélioré par nous, ce ne serait pas bon. Cela n'a rien à voir avec le salaire à vie de Bernard Friot qui elle, est une idée révolutionnaire et anti-capitaliste. Donc pour moi, je propose que l'on y fasse un rangement poubelle à ta proposition.
Autre idée, pourquoi pas, il existe des programmes politiques déjà bien élaborés, pourquoi ne pas partir de là. Ex. gilets jaunes, "l'avenir en commun" de la FI (écosocialisme), celui du NPA, etc., une réflexion sur leurs propositions. Enfin les trucs qui sortent de la droite, de la sociale-démocratie, ou des dits écolos compatibles avec ces "foncent droit dans le mur" (bien sûr ce ne sont pas les écolos de base, mais plusieurs dirigeants, pas tous, d'EELV). A voir comment partir de là ou arriver à ces niveaux de réflexion collective...