Constitution d'un groupe de travail sur les luttes transnationales

Contexte:
Du Chili au Liban, en passant par l’Équateur, Haiti, l’Algérie, le Soudan, l’Irak ou encore l'Iran, les révoltes populaires s’intensifient. Si les contextes sont différents, les mécanismes semblent les mêmes : accaparement par une oligarchie du pouvoir et des ressources, instauration de politiques néolibérales, à des degrés divers, qui ont marginalisé une large partie de la population, activation des identités religieuses et communautaires pour perpétuer les régimes en place, guerres et violences qui ont déstructuré le tissu social, dégradations environnementales majeures. Dans tous ces pays, la paupérisation, l’assassinat ciblé et l’exil des populations a permis le maintien et la reproduction des régimes corrompus, avec l’appui de puissances étrangères. Les luttes en cours s’inscrivent dans un contexte mondial de contestation des inégalités socio-économiques, du capitalisme et de rejet de l’ordre établi.

Comment faire pour donner à ces luttes une dimension transnationale ?

Nous proposons de constituer un groupe de travail pour réfléchir sur les moyens d'appuyer ces différentes luttes, peser sur la politique étrangère de la France et organiser des actions transnationales.

L'une des premières actions pourrait être de proposer la constitution d'un groupe de travail sur ces questions lors de la prochaine assemblée des assemblées.

La première rencontre informelle aura lieu le mardi 17 décembre après la manifestation inter-professionnelle, autour de 17h30 au bistrot Le Trappiste (4 rue Saint Denis 75001 Paris).

Proposition du collectif Gilets Jaunes Enseignement Recherche
Collectif de membres de l’Éducation nationale et de l’ESR créé en février 2019 pour prendre part au soulèvement des Gilets Jaunes

Liste des personnes à inviter avec leur contact (et qui les contacte)

Pour le Liban et le Soudan j’ai des contacts de collectifs actifs à Paris. Gilles en a pour le Chili. D’autres en auraient peut-être pour d’autres pays?

Lieu de la rencontre : je suis en train de voir avec le PCF s’il serait possible d’avoir la salle du siège, Colonel Fabien. Mais vous avez peut-être d’autres idées? Il nous faudrait une salle pouvant contenir au moins 200 personnes je pense.

Trois raisons au moins pour lesquelles il me semble important d’organiser cette rencontre dans le cadre du mouvement des gilets jaunes :

• Déconstruire la politique étrangère de la France et son rôle dans l’activation et la perpétuation des guerres et régimes corrompus : dans le cas du Liban par exemple, le gouvernement français a été l’un des artisans de la mise en place des politiques néolibérales (renforcée par la convention CEDRE de 2018) qui ont conduit à la crise économico-financière actuelle et continue à appuyer le gouvernement et le régime confessionnel, dont la France mandataire a aussi été la promotrice, et dont le peuple réclame la chute aujourd’hui.
• Le poids de l’armement dans la politique industrielle de la France : La France a vendu des armes pour 9,1 milliards d’euros en 2018, en augmentation de 30 % par rapport à 2017. Selon le rapport annuel du gouvernement au Parlement sur les exportations d’armement, rendu public mardi 4 juin 2018, le Moyen-Orient représente la moitié des ventes. Aujourd’hui, 13 % des emplois industriels sont dans le secteur de l’armement .
• La production d’un contre-discours par rapport à ce que j’ai entendu ces derniers jours dans les médias, véhiculé par des soi disant experts, chercheurs et journalistes « spécialistes » du Liban et certains groupes de la diaspora libanaise en France : appel à l’intervention de Macron pour régler la situation, minimisation de la révolte populaire et analyses biaisées de ce qui se passe sur le terrain, certains allant à se demander si c’est vraiment une bonne chose de mettre fin au système confessionnel.