Les enjeux des multinationales
Nestlé, Unilever, Coca-Cola, Kraft Foods, Mondelez… Les principaux acteurs économiques de l’agro-alimentaire sont en réalité peu nombreux. Économiquement parlant, ce marché est oligopolistique. Les impacts d’une telle situation sont nombreux et délétères : d’une part, considérant leur poids économique colossal, cela leur confère une influence politique qui leur permet, via un lobbying intense (ce qui passe par le financement de campagnes politiques), d’avoir suffisamment d’emprise sur les législateurs afin d’instaurer des barrières à l’entrée pour d’éventuels nouveaux acteurs ; il en va de la préservation de leurs intérêts économiques. D’autre part, leur hégémonie leur permet de financer de nombreuses études/colloques/programmes santé qui contredisent ou minimisent l’impact de leurs produits sur la santé ou encore, de bénéficier de la bienveillance des pouvoirs publics pour monopoliser des ressources naturelles aussi essentielles que l’eau. Le dernier exemple en date illustre parfaitement la collusion entre politique et intérêts privés : après six années d’interdiction, la vente de bouteilles d’eau en plastique a été de nouveau autorisée par l’administration Trump ; une décision qui survient trois semaines après la nomination de David Bernhardt comme secrétaire adjoint à l’Intérieur, lequel est un ancien lobbyiste de Nestlé Waters (qui possède pléthore de marques telles que Deer Park, Perrier, San Pellegrino…).
L’an dernier, le chiffre d’affaires de ce mastodonte de l’agroalimentaire était de presque 90 milliards de dollars. Derrière ce chiffre, des produits qui reflètent clairement leur appartenance à la maison mère (Nespresso en figure de proue) et d’autres que l’on soupçonne moins, à commencer par l’arsenal cosmétique de L’Oréal (dont Nestlé est actionnaire) ou encore les fameuses marques d’eau minérale du groupe Nestlé Waters.
Tout comme les serfs inféodés aux rutilantes capsules d’aluminium, j’achetais mes dosettes « Dolce Gusto » et en étais satisfait : on nous a habitués à être les fidèles clients d’une marque, à être enfermés dans un produit non-durable et dépendant de la volonté du fabricant. Las d’être le laquais d’une marque qui me tenait sous sa coupe, je me suis libéré de cette emprise (qui, en plus d’être nocive pour le consommateur, constitue un désastre écologique) pour passer au café en grains : il est en effet paradoxal de se réjouir qu’une multinationale sorte une énième « nouveauté » caféinée quand le café en grains vous offre à tout moment d’innombrables crus venus du monde entier et qui sont pour certains biologiques, équitables et issus de petites fincas.
Sur le plan éthique, le vénéfice est plus insidieux encore car s’introduit là où l’on s’y attend le moins. Ainsi, en 2011, Unilever a fini par cesser de tester son thé Lipton sur les lagomorphes. Si l’association PETA s’en est réjouie, il ne m’en faut pas plus pour balayer d’un revers de la main les produits appartenant au grand « U » (qui vont de Knorr à Sun en passant par Dove et Axe).
Afin de mener à bien ma sédition consumériste, j’ai (il y a quelque temps déjà) mis au rebut le dentifrice en tube (un marché dans lequel le néerlandais Unilever est présent avec Signal) au profit d’un dentifrice solide et zéro déchet de Pachamamaï, ma San Pellegrino a cédé sa place à une carafe filtrante, mon liquide vaisselle et mon gel douche sont respectivement un savon de Marseille et d’Alep, mon shampooing est une poudre nommée rhassoul et mon café, comme je le soulignais précédemment, est désormais en grains.
S’il est plus simple de fermer les yeux sur les pratiques de ces entreprises et sur les efforts qu’ils déploient pour pérenniser leur oligopole fructueux en nous disant que « De toute façon, moi, à mon niveau, que puis-je faire ? je ne vais pas changer grand chose » tout en continuant à acheter son cola tout de rouge vêtu, nous devrions remettre en questions nos actes d’achat et voir en chacun d’eux un geste citoyen. Cependant, il faudra aussi se souvenir que chez certaines personnes, rien ne saura les faire réagir : c’est ainsi, alors qu’une personne dénonçait le pillage de l’eau au Mexique, une autre personne « dégustant » son Coca-Cola a affirmé avec un dédain ahurissant : « Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre ? ».
Si d’aucuns pourront être surpris — en raison de mes idées libérales — de cette fronde envers les multinationales (les clichés ont la peau dure, je ne peux le nier), je leur réponds que le grand capitalisme fait quotidiennement le lit du réglementarisme et du monopolisme, deux freins majeurs au libéralisme qui, l’un comme l’autre, ne servent que les intérêts exclusif de ces titans économiques.
« Consommer, c’est voter. »
Marie Laure Fri 27 Sep 2019 8:39AM
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Marie Laure Fri 27 Sep 2019 8:41AM
Pourquoi Boycotter Nestlé voir la liste des produits en bas
Publié le 1 novembre 2010 Déja!!!!
Nestlé est une multinationale suisse…heu… etc. Pour en savoir plus, wikipedia est votre ami.
Il y a plusieurs raisons de boycotter Nestlé. Que les bonnes âmes charitables qui viennent chouiner pour les petits enfants ouvrent particulièrement bien leurs feuilles de chou. Bien que je doute fort que les pleurnicheurs qui sont venus s’offusquer publiquement de mon action barquette au nom des « pauvres petits enfants » aient la moindre chance de faire un jour quelque chose de concret pour eux, ne serait-ce que cesser d’acheter des produits Nestlé dont leurs placards sont probablement pleins à craquer.
Pour ma part, je boycotte Nestlé disons à 99%, et j’espère éliminer dans un proche avenir les 1% restants. Ce n’est pas évident de se passer de produits Nestlé, puisqu’il s’agit de la plus grosse boîte d’agroalimentaire au monde. A la fin de cette note, vous pourrez lire la très longue liste de produits appartenant à la multinationale Nestlé. Vous en achetez très probablement régulièrement, sauf éventuellement si vous mangez bio et/ou que vous êtes végétalien (et encore là c’est même pas sûr).
Alors, si c’est si difficile, pourquoi boycotter Nestlé?
1) La polémique du lait en poudre
C’est dans les années 1970 que la controverse a été rendue publique. Nestlé faisait alors la promotion de lait en poudre dans les pays du tiers monde, communiquant sur une prétendue supériorité du lait en poudre sur le lait maternel. La marque aurait distribué gratuitement, sous couvert d’aide humanitaire, des échantillons de lait en poudre dans les maternités, obligeant par la suite les mères ayant utilisé le produit à en racheter, puisque l’allaitement artificiel dans les jours qui suivent la grossesse, en interférant avec l’allaitement naturel, peut empêcher la mère de produire du lait par la suite. En claire, lorsque les jeunes mères quittaient la maternité, elles ne produisaient plus assez de lait, et évidemment, le lait en poudre n’était plus gratuit…
L’utilisation de lait en poudre dans ces pays posait plusieurs problèmes:
Le lait maternel, contrairement à ce que prétendait Nestlé, est bien meilleur pour la santé du bébé que le lait en poudre: composition nutritionelle, digestibilité, transmission d’anticorps… Sans parler des effets physiologiques de la tétée sur la mère et l’enfant. Protection des maladies, développement neurologique, réduction du stress (chez la mère également), et j’en passe. Les effets bénéfiques de l’allaitement naturel ne sont plus à prouver, en particulier dans les pays en développement.
Pour préparer du lait en poudre, il faut de l’eau. Eau souvent polluée dans ces pays, ce qui entraîne des maladies. Dont des diarrhées potentiellement mortelles pour les nourrissons.
Les instructions et les étiquettes n’étaient généralement pas rédigées dans la langue du pays où les substituts étaient distribués, d’ailleurs la population de ces pays état en grande partie analphabète, ce qui n’aide pas à comprendre comment bien préparer un biberon, le nettoyer, le désinfecter, etc. D’ailleurs, même les mères bien informées n’avaient pas toujours la possibilité de bien aseptiser les biberons.
Le lait en poudre, c’est cher, et les pauvres, bin, ils sont pauvres. Du coup, beaucoup de mères réduisaient la quantité de poudre dans les préparations, ce qui a eu pour conséquence la malnutrition de nombreux bébés.
Résultats: infections, maladies, dépenses inconsidérées, malnutrition du bébé et de la famille. Des milliers de morts.
En 1979, 150 organisations internationales fondent le réseau international pour l’alimentation infantile (IFBAN) afin de lutter contre ces stratégies de communication de Nestlé. Deux ans plus tard, l’OMS vote un code international pour la commercialisation du lait en poudre, qui interdit toute forme de publicité incitant à substituer le lait maternel par du lait en poudre. Ce code est signé par Nestlé encore deux ans plus tard, mais de 1974 à nos jours, la marque continue de le trangresser régulièrement (voir par exemple ici, là sur le
site de l’unicef, et ici en anglais).
2) La polémique de l’huile de palme
L’huile de palme est très utilisée dans l’industrie pour son rendement élevé et son faible coût de production. Outre qu’elle soit accusée
de favoriser les maladies cardio-vasculaires dans les pays développés, sa production est généralement une catastrophe écologique, entrainant entre autres conséquences désastreuses la disparition des derniers orang-outang sauvages. Greenpeace accuse Nestlé de consommer des quantités effroyables d’huile de palme et de contribuer, dans une grande mesure, à la disparition des forêts pluviales indonésiennes. L’huile de palme utilisée par Nestlé n’a aucune traçabilité.
3) Politique sociale, abus et magouilles divers
Les travailleurs indonésiens de chez Nestlé se voient refuser la négociation de leurs salaires, dont la firme tient les montants secrets. Une plainte a été déposée par les syndicats à l‘Organisation de coopération et de développement économique en 2008. (voir aussi ici).
En Côte d’Ivoire, Nestlé n’hésite pas à exploiter le travail d’enfants sous-payés et vivant dans des conditions précaires.
En 2002, Nestlé a encore fait étalage de sa politique en matière d’éthique, en réclamant des sommes astronomiques au gouvernement éthiopien, et également en réétiquetant 200 tonnes de lait périmé en colombie, dans le but de les revendre, sans se soucier plus que ça de la santé des consommateurs colombiens. Nestlé tente également régulièrement d’intimider ses détracteurs, notamment dans l’affaire des réétiquetages, mais aussi en réponse aux syndicats indonésiens. Voir également l’affaire Nestlé contre Attac...
Et puisqu’on parle d’Attac, lire aussi le dossier noir de Nestlé (pdf).
Et j’en passe.
Maintenant, après les mauvaises nouvelles, d’autres mauvaises nouvelles.
Voici la liste des marques à boycotter si vous voulez boycotter Nestlé (source: Wikipedia) mais vous pourrez également trouver cette liste dans le dossier noir de Nestlé.
Café
Nescafé, Taster’s Choice, Ricoré, Ricoffy, Nespresso, Bonjour, Bonka, Zoégas, Loumidis, Gold Blend, Blend 37, Alta Rica, Cap Colombie, Cappuccino, Decaff, Fine Blend,
Coffee Mate
Eau
Nestlé Pure Life, Nestlé Aquarel, Perrier, Vittel, Contrex, San Pellegrino, Acqua Panna, Levissima, Nestlé Vera, Arrowhead, Poland
Spring, Deer Park, Al Manhal, Ozarka, Hépar, Ice Mountain,
Zephyrhills, Quézac, Viladrau, Naleczowianka, Valvert, Ashbourne, Buxton, Vittelloise, Henniez, Cristalp
Autres boissons
Nestea, Nesquik, Nescau,
Milo, Carnation, Caro, Build-up, Elevenses, Flo-Mix, Libby’s C Drinks, Mix- O-Choc, Moonshine, Nescoré, Nesfit,
Slender, Superquik, Um Bongo, Aero, X-drink
Yaourt et autre produit laitier
Chambourcy, La Roche aux Fées, Gloria, Bären Marke, Sveltesse, La laitière, La Lechera, Ski, Yoco, Svelty, Molico, LC1, Chiquitin, Creola, Coffee mate, Disney, Fruttolo.
Glace
Frisco, Motta, Camy, Savory, Peters, Mövenpick, Schöller, Dreyer’s, Lyons Maid ice cream, Fox’s Glacier Minst, Extrême, Häagen-Dazs
Produit instantané
Nan, Lactogen, Beba, Nestogen, Cérélac, Neslac, Nestum, Guigoz, Good Start, Mousline, Nidina, Alete, SMA, Follow-Up, Follow-Up Soy, Alsoy, Nursoy, Nestlé Baby Cereal
Produit énergétique
PowerBar, Nesvita, Neston
Complément santé
Nutren, Peptamen, Modulen, SOPAD (Société de Produits Alimentaires et Diététiques), Healthy Balance
Condiments/Assaisonnements/Pâtes à tartiner/Autres…
Maggi, Buitoni, Thomy, Winiary,
Herta, British Shoyu, British vinegars, Cook-in-the-Pot, Dufrais, Sarsons, Branston Pickle, Gales honey, Holgates honey, Pan
Yan, Sun-Pat, Tartex, Vessen paté, Le Parfait
Surgelé
Maggi, Buitoni, Stouffer’s, Lean Cuisine, Hot Pockets,
Herta
Céréales
Chocapic, FIFA, Lion, Nesquik, Shredded Wheat, Shreddies, Cheerios, Apple-Minis, Cinnamon Toast Crunch, Cocoa Puffs, Crisp Rice,
Energen low calorie wheatflakes, Force, Golden Grahams, Honey Nut Cheerios,
Lucky Charms, Team, Robertson’s cornflakes, Sunny Jim, Wheatflakes
Chocolat et Biscuits
Aero, After Eight, Animal Bar, Baci (Chocolate), Baby Ruth, Black Magic,
Blue Riband, Breakaway, Butterfinger, Cabana, Cailler, Caramac, Caramel Wafer, Cello, Creamola, Crunch,
Dairy Crunch, Drifter, Eclipse, Festival, Fruit Pastilles, Frutips, Galak,
Good News, Gray & Dunn biscuits, Henri Nestlé collection, Jellytots, Karima, Kit
Kat, Lion,
Matchmakers, Milky Bar, Montego, Muchies, Novo, Nuts, Polo, Quality
Street, Rolo, Rowntree, RPC, Savana, Secret,
Smarties, Toffee Crisp, Toffo, Tooty Frooties, Violet Crumble, Walnut Whip, Weekend, Yes, Yorkie
Produit professionnel
Chef, Davigel,
Minor’s, Santa Rica
Aliment pour animaux
Friskies, Fancy Feast, Alpo,
Mighty Dog, Gourmet, Mon Petit, Felix, Purina, Dog Chow, Pro Plan, ONE, Beneful, Tidy Cats, Bonzo, Latz, Ralston, Go-Cat, Go-Dog, ALPO, Doko
Produit pharmaceutique
Alcon, Galderma, Bübchen
Cosmétiques (par l’Oréal)
Laboratoires Innéov, Bübchen, Biotherm, Guy Laroche, Matrix, Redken, Claudel
Lentilles de contact
Care, Alcon
Marie Laure Fri 27 Sep 2019 9:07AM
https://mensuel.framapad.org/p/s1y3jsqxmt?lang=fr pour pouvoir discuter tous ensemble sur le sujet rejoignez moi là qu on décide comment faire
Marie Laure · Fri 27 Sep 2019 8:24AM
combattre les lobbystes par qui commence t on ?
l’un des plus gros pollueurs de la planète, en termes de plastique. La semaine dernière, Break Free From Plastic, une coalition de 1 300 organisations du monde entier, révélait que sur les 180 000 déchets plastiques ramassés dans l’environnement dans 42 pays en juin et septembre, ceux produits par Danone figuraient en quatrième position, après ceux provenant de Coca-Cola, de Pepsi et de Nestlé. Danone fait aussi partie des 25 entreprises françaises qui épuisent le plus les écosystèmes de la planète, pointait l’ONG WWF en 2016.
on commence par qui?