Est il nécessaire de s'engager sur la démocratie réelle pour pouvoir se rattacher au groupement politique?

Pourquoi un engagement sur le démocratie réelle
Le Projet s'est défini comme neutre des le début en faisant confiance à une démocratie réelle qui s'enrichie des divergences d’opinions. Nous avions donc prévu logiquement que c’était un minimum idéologique (en opposition avec l'autoritarisme/totalitarisme) pour pouvoir se rattacher juridiquement au groupement politique.
Proposition alternative qui a emmergé à la dernière réunion
Cet attachement à la démocratie réelle peut paraître contradictoire avec le souhait de fonctionner en centre vide. La simple reconnaissance mutuelle des chartes de valeur des protagonistes pourrait suffire sans avoir besoin d'engagement supplémentaire. Une plateforme détachée du groupement politique pourrait référencer les candidats aux législatives qui s'engage sur la démocratie réelle (SD par Ex).
L'impact de cette proposition sur l'inclusion
Dans le cas de l'absence d'engagement sur la démocratie réelle à signer, il semble difficile de faire une acceptation des rattachements à posteriori et le rattachement ne serait validé qu'avec l'accord ce ceux qui constituent déjà le groupement politique.
Isabelle Piot Mon 5 Dec 2016 12:50PM
Ce soir lundi 5 décembre aura lieu une réunion SD - Législatives 2017 qui replacera un peu le contexte de cette question... En effet, l'objectif initial de la démarche que nous sommes en train d'élaborer ensemble était : "hacker les financements publics pour les réorienter vers les mouvements et associations faisant la promotion de (œuvrant pour...) la démocratie réelle.
Dans cette réflexion et cette élaboration collégiale se sont engagés des coorganisateurs de Synergie(s) Démocratique(s) (cad rappelons-le, principalement des mouvements).
Les personnes et mouvements motivés par ce thème nous ont rejoint. La trame de projet initial impliquait de facto la création d'un regroupement politique, une caisse (un contenant, pas une caisse de résonance !) pour faire entrer ces financements publics, et donc les faire sortir (une caisse de redistribution) vu l'objectif de départ. Un groupement politique doté d'un nom (= une étiquette) sous lequel des candidats (= individus, personnes morales uniquement) se rattacheront lors de leur candidature officielle en préfecture l'année prochaine.
LE SAUT LOGIQUE qui part d'une intention / un projet fédérateur entre mouvements (et non pas d'une fédération de mouvements)--> pour aller vers l'inscription d'un candidat individuel à cette plateforme de financement (l'adhésion à la caisse de récupération et redistribution) n'est pas facile à faire....
L'ensemble des travaux sur Loomio ou dans nos réunions téléphoniques et dans nos mouvements respectifs exige que nous arrivions à faire ce saut logique sans nous perdre dans l'immensité du ciel (j'ai regardé Gravity hier soir !) ou au fond d'un labyrinthe décourageant...
Si on décortique tout en process, ce que nous avons essayé de faire ce matin avec Simon, on arrive de façon logique à la nécessité que, le jour J date limite d'inscription des candidatures individuelles en préfecture, pour les Législatives, la plateforme de financement dispose d'un corpus de candidats rattachés à son nom, prêts à aller à la conquête de sa circonscription afin de fournir un maximum de financement à répartir pendant 5 ans.... Cela supposerait donc dans un sens une preuve que le candidat s'est rattaché sur la plateforme (appelons-là PF), et dans l'autre que la PF l'ait investi (pour bien comprendre, il y aura d'ailleurs des candidats qui pourront choisir notre étiquette de PF, et que nous n'aurons pas investis, d'où des sommes potentielles non affectées...).
Pour que la PF investisse ce candidat, il devra faire acte de candidature auprès de ladite PF. Nous sommes en train de valider COMMENT cette candidature sera "acceptée" pour faire ensuite l'objet de l'investiture définitive (soit, si c'est automatique, je pousse la démonstration à l’extrême, ce sera une date d'accusé réception d'un formulaire d'inscription du candidat individuel à notre PF, soit il y aura un ou des points de contrôle à l'entrée, voire, un process de choix).
Si nous sommes en centre vide complet, nous ne pourrions mettre que des points de contrôle factuels (exemple : casier judiciaire vierge fourni). Il y a encore beaucoup à dire sur le tout cela...
Excusez ce long préambule !
Revenons à nos moutons de cette question sur laquelle nous planchons : la question est ici de savoir si le candidat devra à titre personnel signer un document s'engageant à promouvoir la démocratie réelle, alors qu'en fait, c'est dans la nature intrinsèque de la plateforme (c'est inscrit dans son objet même, au service duquel sera le process que nous travaillons ensemble, et qu'il convient d'élaborer avec un soin de ce fait, EXTRÊME) que de MIEUX financer les mouvements promouvant la démocratie réelle. En final de l'élaboration des différents process pour mettre en place cette PF, il n'y aura aucun lien entre l'adhésion du candidat à une quelconque charte et l'attribution des fonds à tel ou tel mouvement. Si nous arrivons à définir par exemple que c'est chaque candidat ou les candidats de la PF réunis en collège qui décident de l'attribution des fonds, en tout état de cause, TOUJOURS l'argent reviendra à un mouvement ou association promouvant la démocratie réelle. Je ne sais pas encore comment une telle liste peut être élaborée, mais en tout cas, nous ne pouvons pas à mon avis faire un lien de cause à effet entre un engagement individuel au moment de l'inscription du candidat à la plateforme et la gouvernance interne d'une association / mouvement pour garantir que les fonds qu'il / elle recevrait seront dédiés à l’avènement de la démocratie réelle....
Donc, 1/ je repositionne le débat, pour des raisons différentes de celles de Mistral Oz : Etant donné que le groupement politique que nous constituons a pour origine et pour objet la volonté partagée d'orienter une partie plus importante des financements publics dédiés aux partis politiques vers des mouvements / partis / ou associations promouvant la démocratie réelle, est-il nécessaire que le candidat se rattachant au groupement politique ainsi constitué s'engage individuellement sur la démocratie réelle ?
2/ Je me positionne contre cette proposition reformulée, sachant que d'autres débats devront suivre sur la façon de "valider" une candidature individuelle...
Mistral Oz · Sat 3 Dec 2016 1:01PM
Je suis partagé pour le moment. Je ne crois pas que ce soit un problème de ne pas s'accorder sur tout mais il faut penser à la condition de sortie (que ce soit une exclusion ou une décision de partir). Le mécanisme de subvention fait que nous allons nous engager pour un contrat à durée minimum de 5 ans tous ensemble (une fois le nombre de voix décomptées, la subvention tombera chaque année pendant 5 ans, du moins pour la première moitié de la subvention : 1€/an/voix).
De ce fait, si on a dans nos rangs, une organisation qui :
- Fait des malversations (ou qui est mis en cause pour son absence de transparence)
- Distille un message politique nauséabond, par exemple sur l'écologie ou l'international
- Fait rupture avec les engagements de campagne (dans le cas d'un élu)
- Est mis en cause personnellement au pénal
=> Si l'une de ces situations survient, on sera tous éclaboussé. Chacun des partis prenants puisque notre rattachement au sein d'un même groupement politique sera publique (les journalistes ne feront pas le cloisonnement entre un accord technique et une alliance de valeurs).
Au Parti Pirate, en 2012, nous avons réunis 101 candidats. On a prit des très bons candidats mais aussi quelques rares personnes inconstantes dans leurs engagements ou dont les propos étaient choquants et vraiment très problématique. En 2013, j'étais secrétaire national et j'ai eu quelques situations délicate à gérer (y compris légaux). Ca nous a appris que nous devions être en capacité d'exclure des membres mais aussi de mettre des barrières à l'entrée pour éviter d'avoir ces soucis à survenir (car virer un membre est toujours très compliqué, surtout si comme ici il y a des histoires de sous). Nous sommes plusieurs à penser que pour cela, le plus simple, est de demander aux postulants de s'engager explicitement sur des valeurs (et des valeurs écrites à l'identique pour tous car il y a un risque sinon d'oublier des valeurs importantes non optionnelles).
Ici, on ne va pas aller jusqu'à une déclaration de politique générale car sinon on a plus besoin de nos partis politiques respectifs (et pour les non encartés, ce serait une trahison de leurs attentes). Néanmoins, quelques mots comme : humanisme, transparence, démocratie, rendre des comptes, écologie, ça ne serait pas très engageant. Ici, j'ose espérer que chacun y adhère. Peut-être avec des nuances. Par exemple on peut être pour la démocratie "réelle" mais contre une représentation directe (c'est pas notre cas mais ce n'est pas choquant). On peut aussi être pour la préservation de l'environnement mais ne pas forcement vouloir qu'on ferme les centrales dès 2018. Bref, il peut y avoir des grosses différences idéologiques mais si un postulant à la Donald Trump qui considère que les femmes représente une sous catégorie, ça va au delà du désaccord mineur et ça peut vraiment faire éclater notre groupement politique (pas mal d’adhérents préférerons sûrement quitter le groupe et ne plus toucher leur "rente" que d'être associé à ça).
Ne pourrait-on pas mettre quelques points basiques ? Ca tiendrait en une demie page :
- Respect et adhésion aux principes de la déclaration universelle des droits de l'homme
- Signature de la charte anticor
- S'engager à ne plus pouvoir affecter l'argent du collectif si un compte rendu publique de l'usage des fonds n'a pas été fait à l'année n-1 ou si le commissaire aux comptes n'a pas validé les comptes de la formation politique en question
- Acceptation de l'unanimité des participants (en cas de refus marginal, on pourrait proposer à celui qui fait blocage le choix de rester ou de quitter le groupe : tant que l'élection n'a pas eu lieu, on peut faire ça de manière très peu formelle)
- ...
PS: Je ne l'évoque pas ici mais dans une autre discussion à avoir il faudra savoir ce qu'on fait de fonds qu'on ne peut pas attribuer (suite à une expulsion, un gel des reversions, ou autre). Le partage de cet argent entre les participants restants posera un problème de conflit d'intérêt entre celui qui décide de l’exclusion et celui qui bénéficie de l'argent (ce serait donc à éviter).