légitimité, légalité : Table ronde performé
- Lettre à développer ? Qui m'a inspiré de vous proposer à constuire un débat ouvert à tous toutes. Mais au coeur de la table ronde Philosophie et Droit. A diffuser en streaming !
MY DARLING PARIS VIII
Lorsque "(…) un besoin indéniable de droits se manifeste partout, défie toute forme de répression, innove même la politique. Des pouvoirs privés forts et autoritaires échappent aux contrôles historiques des États et redissent le monde et la vie. Mais de plus en plus de femmes et d'hommes les combattent, dénoncent les inégalités, s'organisent sur Internet, défient les régimes politiques autoritaires. Leur action est une déclaration planétaire, quotidienne des droits, qui s'oppose à la prétention de tout réguler uniquement par le marché, met l'accent sur la dignité des personnes, fait ressortir des biens communs et se tourne vers un avenir où la techno-science est en train de construire une nouvelle image de l'homme. Une nouvelle idée de la citoyenneté est née, d'un patrimoine de droits qui accompagne la personne partout dans le monde." ( Stefano Rodotà, 2013 ).
L'occupation de Paris VIII, s'inscrit dans ce mouvement de pensée en action, qui s’oppose aux lois criminelles qui cherchent de contenir le flux migratoire. Elle est habitée par gens dépositaires de leur propre sagesse, et d'un courage, bien plus profonde que la raison d'État. Les Masri, les Danny, les Hussain, les Mohamed, les Hassan, les Jamel, les Adam, les Abdellah...., par leur présence parmi notre communauté, ils sont en train de nous apprendre comme les lois qui garantissent nos "libertés communes", elles même contribuassent à un écart entre humaines.
Dans ce contexte, nous devrions nous interroger, si est possible déléguer l'implication éthique qui comporte l'occupation de notre faculté, au plan de droit formel ? Un système dans lequel l’ensemble des normes obéissent uniquement à la logique juridique sans l’intervention de considérations extérieures au droit.
Si les lois permettent de stabiliser une société, car nous ne pouvons pas vivre dans l'agitation continue. Dans un pays qui se voudrait démocratique, les lois devraient être interrogé constamment. Et si elles produisent des inégalités entre être humaines, jusqu’à les mettre en danger de vie. Ces lois doivent être combattues.
C'est ainsi que le rapport de hiérarchisation entre Légalité et Légitimité, qui ne peut pas être réduite à une évidence, on devrait le concevoir comme une relation d’implication mutuelle, qui “nous apprend à connaitre et à agir en complexité”, à sortir des constates, les simplifications. Qui nous empêchent "d’affronter les défis sociaux et de freiner le dépérissement démocratique que suscite, dans tous les champs de la politique, l’expansion de l’autorité des experts et spécialistes de tous ordres, qui rétrécit progressivement la compétence des citoyens" (Edgar Morin ).
En relation à la franchise universitaire, cette loin parent de la "libertas academica", aucune autorité devrait réduire à l’ambiguité, un statut qui devrait garantir la liberté de pensé, l’autonomie institutionnelle et la responsabilité sociale.
Surtout car nous sommes devant une “intrusion” qui met au centre du politique et du savoir l’Humaine.
C’est ainsi que le rencontre avec nos amis, des individus bien avant d'être des exilé.e.s, oblige notre communauté se repenser, à retrouver sa identité, son âme, une éthique, un approche critique au savoir ( Qui agit le présent).
Car si « l’université représente tant de choses pour tant de gens différents qu’elle doit forcément partir un peu en guerre contre elle-même » ( « knowledge industry » ou « multiversity », Clark Kerr 1963 ), depuis le 30 janvier, nous sommes appelé, malgré les paradoxes de cette occupation, à une assomption de responsabilité, à activer un processus de changement en face à un système politique et économique qui annihile l’Autrui.
Entre autres, à faire faire face aux mesures de la nouvelle loi sur l’immigration 2018, qui ont été dénoncées par des associations telles que la Cimade d’une dureté « sans précédent ».
Dans ce contexte, My darling Paris VIII, "Désobéir" ( عصيان ) à lois criminelles et accueillir un réfugie de transition, signifie combattre le racisme, le fascisme que monte. Comme s’opposer au réalisme économique et académique qui voudrait te vider de sens. Condition nécessaire pour contribuer à construire des nouvelles valeurs et de nouvelles "obédiences à des lois futures et meilleures".
Car nous pouvons pas renoncer à un État de Légalité.
Université contacter ?
Etudiants Philosophie Droit Danse
🕬 Mobilisations dans les Universités
Université de Montpellier 3 : L’université est bloquée depuis début février.
Université de Toulouse : blocage revoté jusqu’au 30 avril.
Université Paris 1 : Le centre PMF (Tolbiac) est bloqué et occupé depuis le 26 mars. 1800 personnes en AG. Le
centre Saint-Charles (arts plastiques) est bloqué et occupé depuis le 10 avril (300 personnes en AG). Le centre René Cassin (droit) est bloqué. AG de 110 personnels a voté la grève jusqu’au 20 avril et le refus de faire passer les examens avant le retrait de la loi. Une autre AG de 60 profs de langue a voté la suspension des examens.
Bibliothèque inter-universitaire de la Sorbonne : fermée le 10 avril (trop de grévistes pour assurer l’ouverture).
Université Paris 3 : le blocage avec occupation est reconduit jusqu’au 16 avril.
Université Paris 4 : le site de Clignancourt est bloqué et occupé.
Université Paris 5 : suite au vote du blocage en AG le site de Boulogne est fermé administrativement.
Université Paris 7 : la police est intervenue le 12 avril pour débloquer les bâtiments.
Université Paris 8 : l’université est bloquée et occupée. 1200 personnes en AG.
Université Paris 10 : après l’évacuation violente par la police, une AG de 600 personnes s’est réunie le 10 avril et a voté le blocage et l’occupation. Les personnels et enseignant-e-s ont voté en AG le 20/20 pour toutes et tous.
Université Paris 13 : AG de 100 personnes, essentiellement personnels, le 12 avril. Grèves le 19 avril et le 3 mai. Plusieurs départements refusent de mettre en place les commissions de sélection.
EHESS : bloquée et occupée depuis le 10 avril.
Université de Strasbourg : AG de 1000 personnes (dont une centaine de personnels) le 11 avril, AG de 700 personnes le 12 avril. Le blocage du bâtiment de la présidence pour le lundi 16 avril a été voté. L’AG des enseignant-e-s de la faculté de Sciences sociales a voté la grève pour le 19 avril et l’exercice du droit de retrait en cas d’intervention policière.
Université de Rennes 2 : Près de 2000 étudiant-e-s en AG mardi 10 avril ont voté la grève et le blocage jusqu’à la prochaine AG lundi 16 avril.
Université de Bordeaux : occupation toujours en cours à Bordeaux 2 depuis la première intervention policière.
Université d’Aix-Marseille : des amphis sont occupés à Aix et Saint-Charles. Le site Saint-Charles était bloqué le 12 avril. L’AG des personnels de l’Université réunie le même jour a apporté son soutien aux étudiant-e-s mobilisé-e-s, acté la banalisation des cours, le refus de participer à la mise en place de Parcoursup. Elle condamne le conseil de discipline mise en place pour sanctionner un étudiant mobilisé : accusé d’avoir ouvert une porte sur le site très select du Pharo, et scandale supplémentaire, d’avoir sorti des chaises d’une salle de cours à Aix et demande l’arrêt des poursuites. Prochaine AG le 17 avril.
Université de Besançon : 8 départements pédagogiques de la fac des lettres ont décidé de ne pas former de commission d’examen des vœux
Université de Nantes : AG de 1300 personnes
Université de Lyon 2 : Occupation depuis le 9 avril expulsée par la police le 13 avril.
Université de Lille : Les enseignant-e-s ont voté la grève reconductible et le refus d’organiser les examens sans retrait de la loi. 600 étudiant-e-s en AG.
Université d’Angers : AG de 80 personnels le mardi 10 avril qui a voté à l’unanimité moins 2 abstentions la grève le 19 avril et le boycott des commissions d’examen des vœux.
Université d’Amiens : AG de 200 étudiant-e-s et personnels le 12 avril a voté la grève et le blocage pour le 19 avril.
Université de Limoges : occupation depuis le 3 avril qui continue malgré les vacances
Université de Metz : 350 en AG, Fac de Lettres, arts et langues bloquée.
Université de Nancy : 1500 en AG, prochaine AG le 19/04 à 11h, blocage et occupation votés.
Université de Rouen : 500 en AG, bâtiment bloqué et occupé.
Université de Grenoble : 500 en AG, fac de lettre bloquée.
Ce bulletin est incomplet. N’hésitez pas à nous écrire à fede@sudeducation.org pour le compléter.
Par ailleurs Solidaires étudiant-e-s met à jour une carte des mobilisations.