L'inéquité devant le télétravail est-elle forcément un frein majeur à son adoption?

cette notion d'inéquité liée au télétravail est une perception de quelques personnes au cirad qui sont peu favorables à ce mode de fonctionnement. Quelle équité y a t-il dans les métiers du cirad et d'ailleurs, que ce soit en terme de contraintes liées à l'expatriation (conjoints et enfants qui doivent s'assoire sur leur carrière, leurs amis et leurs activités perso), aux missions (nombre de WE passés en voyages, fatigue accumulée, risques sanitaires et sécuritaires…), à la recherche de financements, aux responsabilités, aux astreintes techniques, à la distance entre la maison et le bureau, à l'accès ou non aux transports en commun…..et surement bien d'autres éléments non "équitables". Chaque poste et fonction présente des avantages et des inconvients, des intérêts et des contraintes.Tout le monde ne souhaite pas ou n'est pas en mesure de pouvoir télétravailler efficacement, loin de là. L'expérience récente du confinement forcé à bien mis en évidence que certaines personnes n'étaient pas intéressées par le télétravail car ils ne peuvent pas ou n'arrivent pas à travailler chez eux. Ce n'est pas un avantage accordé, c'est une possibilité/opportunité d'un autre mode d'organisation de l'entreprise et de mise en œuvre du travail, car il s'agit bien de TRAVAIL, permettant de palier des contraintes rencontrées par certains, mais aussi de repenser l'occupation des locaux et le coût correspondant, ainsi que les déplacements (réduction des embouteillages, bilan carbone, coût, fatigue, stress, risque d'accident…).,

Peut-être en adoptant une éthique du Care, pour trouver des solutions adaptées aux situations de chacun. Certains ne peuvent pas télétravailler, d'autres peuvent mais par ailleurs sont souvent en mission loin de leur famille, se retrouvent à bosser chez eux les week-ends et pendant les vacances... certains habitent près du Cirad, d'autre plus loin voire loin (cas dedouble-résidence par exemple quand le conjoint a également un emploi qu'il ne peut pas exercer à Montpellier ou en expat...)

"Les éthiques du care mettent en question de façon inédite la conception universaliste de la morale et de la justice qui est devenue dominante dans le monde académique anglo-saxon depuis le début des années 1980. Les principes impartiaux et des règles générales, qui dans la conception dominante permettent de définir les questions morales et de trancher les dilemmes moraux, sont rejetés au profit d’une attention aux situations et aux personnes particulières, d’un engagement à répondre aux besoins concrets toujours liés à des circonstances spécifiques. Ces réponses ne peuvent donc être déduites de principes généraux et impartiaux puisqu’il s’agit à chaque fois de saisir en situation ce qui exige une réponse ajustée".

https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2011-2-page-189.htm

Une solution pour avancer sur cette notion d’iniquité, c'est d'en profiter pour gagner des droits pour toutes et tous. Le télétravail permettra à un certain nombre de gagner du temps, de mieux concilier sa vie professionnelle et personnelle, d'être plus efficace. Tant mieux. Accompagnons cela d'une réduction du temps de travail pour toutes et tous.

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