Les candidats proposés
J'ai annoncé en lançant l'initiative que tous les candidats "progressistes" seraient des options de vote. Et, à titre indicatif, j'ai listé Nathalie Arthaud, François Bayrou, Benoît Hamon, Yannick Jadot, Emmanuel Macron, Charlotte Marchandise, Jean-Luc Mélenchon, et Philippe Poutou.
Bien sûr, selon les opinions de chacun, certains de ces candidats seront considérés comme "hors du champ" du camp du progrès, car nos lignes rouges ne sont pas les mêmes et notre confiance dans le discours de ces candidats diffère aussi.
On peut donc ici argumenter et décider quels candidats seront proposés aux participants.
Jocelyn Etienne Fri 3 Feb 2017 8:43AM
Pourquoi j'ai proposé de ne pas inclure des candidats jugés "non progressistes" ?
A partir du moment où on reconnaît qu'il est difficile de tracer une ligne entre Hamon et Macron, entre Macron et Bayrou, où s'arrêter ? Je pense que cela doit reposer sur des questions de principes plutôt que de doctrine.
Par principe, j'entends par exemple :
- Les droits humains. Le candidat ou ses soutiens utilisent ils ou ont ils utilisé dans le passé le rejet d'une partie de l'humanité à des fins électorales ? Les droits fondamentaux tels que celui à l'IVG (que l'on doit au centre-droit autant qu'à la gauche) sont ils naturels pour eux ? La peine de mort (dont le rejet a été inscrit dans la constitution sous la présidence de Jacques Chirac) est elle clairement rejetée ?
- Une volonté de progrès social, même si les stratégies pour l'atteindre diffèrent.
- Une prise en compte des problématiques environnementales.
Cyprien Gay Fri 3 Feb 2017 9:16AM
Si le jugement majoritaire est choisi pour ce zéroième tour et si les votants en ont bien saisi le principe, la présence éventuelles de candidatures "non progressistes" ne nuirait en rien à l'expression des opinions sur les candidatures "progressistes". Les personnes voulant voter "progressiste" auront dans tous les cas sous les yeux une expression de l'opinion des votants sur les candidatures "progressistes" et pourront choisir sur qui porter leur vote le jour venu.
Autrement dit, la présence ou non de candidature "non progressistes" n'est pas si importante parce que ce zéroième tour est davantage un sondage qu'une primaire.
Jocelyn Etienne Fri 3 Feb 2017 9:26AM
Donc tu proposes d'inclure Le Pen, Dupont-Aignan et Fillon dans le zeroieme tour?
Je comprends l'argumentation concernant le résultat. Mais cela change le sens du projet : c'est faire à l'avance l'élection dans sa totalité, mais avec un mode de scrutin par "jugement majoritaire". Et ensuite essayer de reproduire le résultat dans les urnes. Est-ce qu'on va mobiliser des millions de personnes là-dessus ? J'en suis encore moins sûr que pour le projet "progressiste".
En tout cas, ton argument je pense vaut pour include dans le 0e tour les candidatures centre-droit ou extrême gauche, non ?
Cyprien Gay Fri 3 Feb 2017 9:37AM
En fait j'ai mal exprimé l'objet du zéroième tour. C'est n'est pas uniquement pour que les votants puissent se déterminer pour le jour venu. C'est aussi pour qu'entre temps, certains candidats décident de se retirer.
Et de ce point de vue, ça ne serait pas gênant que les candidats non progressistes soient proposés au zéroième tour. Je ne dis pas que je le souhaite. Mais si ça permet d'attirer davantage de votants, pourquoi pas. N'oublions pas que les électeurs passés des candidats non progressistes n'ont, eux non plus, jamais expérimenté un scrutin par "jugement majoritaire". Un vote de rejet "utile" dans un scrutin uninominal peut fort bien devenir un vote d'adhésion pour (entre autres) un candidat jusqu'ici moins connu.
Jocelyn Etienne Fri 3 Feb 2017 3:28PM
Une alternative : une "charte progressiste"
...que les candidats devraient signer pour être listés dans le scrutin
Cela a l'avantage de donner plus encore la main aux citoyens.
Il faudra par contre trouver des modalités efficaces pour l'écrire en 6 semaines, et qu'elle soit consensuelle !
Benoit Fri 3 Feb 2017 6:57PM
Je partage l'idée d'une ligne progressiste allant de l'extrème gauche au centre. La ligne de partage est pour moi clairement le progrès social (émancipation, égalité homme femme, souci des libertés publiques, de l'état de droit, de la transparence démocratique, etc.), et non les moyens pour l'atteindre (ce qui incluerait le volet économique hautement clivant à l'intérieur même des familles politiques droites et gauches).
Ceci dit, pour Macron, c'est pas si simple de connaitre son positionnement... Le cas Bayrou n'est pas simple non plus car je ne sais pas s'il est si progressiste que ça d'un point de vue sociétal. Son positionnement est en revanche clair sur l'état de droit et la démocratie, sans parler de l'attachement à une construction sociale et politique de l'Europe.
Benoit Fri 3 Feb 2017 7:00PM
Autre remarque, connexe : la liste des candidats va déterminer largement le corps électoral. Inclure des candidats "non progressistes" (appelons les conservateurs?) ne va pas changer le choix des électeurs du camps progressiste mais va attirer des électeurs conservateur.
Du coup on change le zeroième tour en un pré-1er tour par internet, avec pourquoi pas un candidat conservateur qui en sortirait vainqueur...
Jocelyn Etienne · Fri 3 Feb 2017 8:32AM
Pourquoi ai-je proposé une liste allant de l'extrême gauche au centre-droit ?
Il me paraît difficile et destructeur de tracer une ligne au sein de ce que nous appelons encore "la gauche". Le printemps 2016 nous a montré que les divergences sur les évolutions du code du travail, par exemple, sont très fortes. Cette initiative n'a pas pour but de choisir à la place de l'électeur si ces choix entrent dans "le progrès" ou non. Depuis la primaire citoyenne de janvier (note: cette initiative a été lancée entre les 2 tours), on a un fossé qui est grand entre le candidat du PS, Benoît Hamon, et Emmanuel Macron, mais l'éventail des opinions politiques entre les deux n'en existe pas moins : je ne crois pas que ce soit à nous de placer une ligne arbitraire entre ces deux candidats.
À partir de là, il ne paraissait pas normal d'exclure a priori le centre droit.
Le mode de scrutin (voir la discussion concernée) doit permettre une expression nuancée de chaque participant sur l'ensemble de ce panel presque continue de doctrines économiques et politiques.