Euro et UE : rester ou sortir ?

en bref

La sortie de l’euro n’est pas un préalable. C’est au contraire une arme à utiliser en dernier recours. La rupture devrait plutôt se faire sur des points qui permettraient de dégager de véritables marges de manœuvre : nationalisation des banques et dénonciation de la dette, contrôle de la bce et/ou refondation d'une banque centrale en France .....

En quelque sorte, la question n’est plus de savoir si "en théorie", la sortie de l’Euro est bonne ou non, mais plutôt de bien comprendre à quel moment elle serait utilement posée dans les rapports de forces politiques.

la sortie de l’Euro apportera pas la sortie du capitalisme, et moi c'est le capital exit que je souhaite
en attendant ou plutôt dans cette perspective je partage la vision de la fi et d'autres partis en europe : plan A renégociation collective des traités pour permettre notamment l’harmonisation sociale et fiscale, la mise d’en place d’un protectionnisme solidaire et écologique, une politique distributive et une réorientation des missions de la Banque centrale européenne. Et sinon plan B une arme indispensable consistant à construire de nouvelles coopérations européennes libérées des traités austéritaires avec l’ensemble des pays qui partageront ce projet et cela peut impliquer une sortie de l'euro.

Par ailleurs je récuse argumentation de sapir qui dit qu'on ne peut augmenter les salaire sans sortir de l'euro, la réalité prouve le contraire et d'autre part la hausse des salaires n'est pas hause des prix si elle est prise sur la part de la valeur ajouté que s’approprie les entreprises, hors cette la part des salaires est stable, mais à un niveau historiquement bas, et ce n’est pas parce que les salariés sont spoliés depuis 20 ans que cette situation est socialement et économiquement acceptable. La part des dividendes dans le revenu des entreprises a doublé entre 1998 et 2013, passant respectivement de 4,6 % à 9,5 %..

Formulé de cette façon, c'est forcément facile de renvoyer les autres à une forme de fétichisme. Le seul fétichisme que je vois pour ma part est cet attachement proprement irrationnel à cette forme institutionnelle qu'est la zone euro, y compris dans les rangs de la soi-disant "gauche radicale". Un attachement à une monnaie... On croît rêver. Nous pouvons formuler la revendication de cette façon : "nous exigeons la dissolution de la zone euro qui organise le dumping salarial à l'échelle continentale". C'est tout à fait recevable comme revendication. Et je maintiens : rien n'est possible sans sortie de l'euro. Donc d'un point de vue strictement logique, exiger la sortie de l'euro est un préalable afin de rendre possibles ce que nous souhaitons voir advenir par la suite.

Sylvie, je suis entièrement d'accord avec toi. L'euro est loin d'être la seule cause du ralentissement de la progression des salaires depuis les années 80. On n'a jamais dit le contraire. La mainmise de la finance actionnariale sur les entreprises (je renvoie aux travaux de Laurent Cordonnier sur le coût du capital réalisés en collaboration avec des économistes de la CGT) et le libre-échange sont tout autant de causes pressurant les salaires. Mais le fait est qu'augmenter les salaires en France dans le contexte actuel ne fera que creuser le déficit de la balance commerciale qui est déjà abyssale et accélérer la désindustrialisation de ce pays. D'un certain point de vue, nos adversaires politiques, je risque de vous choquer en disant ça, ont raison. Ce n'est pas pour rien que le CICE est maintenu. Sans ce dispositif (scandaleux cela va sans dire), il n'y aurait quasiment plus d'industrie en France. Mais nos adversaires politiques omettent de dire qu'il est possible de transformer les formes institutionnelles (monnaie unique, finance actionnariale, et libre-échange). Une fois les transformations institutionnelles nécessaires mises en place (sortie de l'euro, fin de la dictature actionnariale à préciser d'ailleurs car ce n'est pas non plus une mince affaire, et protectionnisme), nous pouvons dérouler notre programme économique alternatif.

Quant à la sortie du capitalisme, qui a dit que la sortie de l'euro allait la favoriser ? C'est complètement absurde. Comme il est absurde de dire qu'une augmentation du SMIC jusqu'à 1800€ fera disparaître le capitalisme. Il faut redescendre sur terre : on est encore très loin de la sortie du capitalisme surtout lorsqu'on lit la plupart des listes de revendications des Gilets Jaunes qui sont diffusées ici et là.

tu fais un glissement entre monnaie euros et zone euro (institution) crois tu que les pays hors zone euros comme Royaume-Uni, la Suède et le Danemark ne sont pas soumis à l’Europe libérale l'euro en est un instrument parmi d'autres

Concernant les élections européennes, je doute qu’il y ait beaucoup de gens au courant du fait qu’elles auront lieu en mai...

Sylvie, prends le temps de me lire. J’ai bien précisé que notre appartenance à la zone euro n'était pas l’unique cause de nos maux.