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Du D.U.T. au B.U.T. : vers quelles perspectives ?

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FD

Frédéric Drouhin Thu 3 Dec 2020 11:04AM

Ces prérequis doivent justement être travaillés dans le cadre du projet personnel et professionnel pour que les acquis, compétences des étudiants puissent être valorisées. Cette partie fait également partie du contrat pédagogique que nous devons établir pour chaque étudiant.

AA

Arnauld ALBERT Tue 1 Dec 2020 8:07AM

si je peux me permettre d'ajouter ma pierre à l'édifice. Cette réforme du BUT doit permettre aux équipes des différents départements d'adapter la pédagogie et le contenu des formations à la fois au nouveau public qui va arriver dans l'enseignement supérieur (nouveau bac généraux plus hétérogène à la fois en terme de niveau et surtout de composition de formation, nouveau bac technologique à priori moins différencié qu'auparavant) et aussi à la demande du tissu économique très demandeur de formation à Bac+3. La modification de cette pédagogie, passe par l'autonomie des étudiants acquises aux travers de projets semi encadrés (il va falloir y allez tout de même tranquillement car l'autonomie ça ne ce décide pas, ça s'acquiert), par l'approche par compétence permettant d'identifier point fort et "faiblesses" de l'étudiant et par cette approche par parcours. La mise en oeuvre des compétences est à mon avis un point fort de cette réforme car elle doit permettre aux étudiants de se positionner sur leur points forts et les aider ainsi à s'orienter vers un secteur d'activité y correspondant et par la même correspondant aussi à ses attentes. Du coté entreprise, cela peux améliorer la lisibilité des formations détaillant leur contenu non pas en savoir mais en compétences métiers, les savoirs et connaissance étant un support aux compétences et non un but en soi. Les parcours font aussi sens, permettant une spécialisation des étudiants dans l'un des secteurs d'activité couvert par la spécialité de BUT, spécialisation qui existait dans le cadre des licences professionnelle, mais qui sera dans le BUT introduite dès le semestre 2, ce qui est à mon sens une très bonne chose.

A propos des fameuses spécialités et du fait que nous ne pouvons pas au niveau du recrutement préciser si des spécialités sont requises pour intégrer la formation me cause par contre un peu de frayeur. En effet, les mathématiques, socle pour beaucoup de formation scientifiques ne seront peut-être pas présente chez bon nombre de candidats, qui, malgré les informations dans les lycées leur indiquant que les maths, même sous la forme de l'option sont un atout pour réussir dans une formation scientifique, n'auront pas suivi les recommandations. L'étude des profils, de la motivation, de la curiosité des candidats sera donc primordiale pour essayer d'identifier les réelles chance de réussite dans nos formations.

Pour finir sur l'apprentissage, il reste un atout majeur de nos formations et nous devons bien sur tendre vers un maximum d'apprentis dans les dernières années du diplômes (BUT 2 et BUT3). La présence d'alternance dès la première année est par contre très dépendantes du schéma de BUT adopté.

MD

MMickael Derivaz Tue 1 Dec 2020 9:03AM

La reforme du bac a de reelles incidences sur les compétences scientifiques des fururs bacheliers. Il faut faire attention de ne pas mentir aux lyceens en leur faisant croire que tout est possible.

MV

Mathieu Veuillet Tue 1 Dec 2020 9:09AM

La personnalisation des parcours entrainera forcément une disparité de niveau plus importante qu'actuellement. Je ne suis pas sûr qu'un rattrapage organisé (quelques soient le nombre d'heures allouées et la qualité de l'enseignement) comblera toutes les lacunes si les profils sont très variés. Je pense qu'une approche intéressante pourrait être de diviser chaque promotion en "cellules" d'étudiants (3-4 étudiants avec des profils divers composés par l'équipe de la formation) de manière à ce qu'ils partagent entre eux les connaissances initiales en s'appuyant sur différents outils, par exemple numériques. Une sorte de mise à niveau par les pairs qui pourrait être pérennisée sur toute l'année.

FD

Frédéric Drouhin Thu 3 Dec 2020 11:10AM

Effectivement, je suis sur la même optique, il faut que nous proposions des dispositifs pour que l'ensemble des lycéens puissent réussir et cela en fonction des options choisies par les lycéens. Donc des travaux par groupe sont nécessaires et pas forcément à liés une option mais plutôt un travail sur ses points forts et faibles.

EH

Eric Hueber Tue 1 Dec 2020 9:27AM

Tout est dit : il faut jongler entre une communication rassurante et attractive et des exigences en termes de prérequis. Et maintenant où place-t-on le curseur ? Et la discussion sous-jacente (interne à l'UHA) comment communique-t-on sans se faire concurrence ? A-t-on une stratégie concertée et un pilotage intelligent de ce recrutement ?

Est-ce que les conseillers d'orientation et les professeurs principaux dans les lycées ont toutes les informations ?

AA

Arnauld ALBERT Tue 1 Dec 2020 8:14PM

@MMickael Derivaz Je suis entièrement d'accord que les compétences scientifiques vont diminuer sur les publics qui vont arriver. La disparition d'un socle de base de mathématique du cursus commun des bac généraux me parait une vrai reculade. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils aient tous un niveau de bac S (voir du bac C, on peut toujours rêver), mais pas de maths du tout. Même pour des littéraires, un petit socle de base de connaissances mathématiques n'aurait pas fait de mal. Les scientifiques font bien du français et de la philo. Quand en ACD, certain collègues se réjouissaient que le niveau de maths de la spécialité était élevé, j'ai simplement indiqué que nous risquions plutôt d'avoir les étudiants qui n'avait fait que la spécialité informatique et pas les maths. Je pense qu'en licence ça risque d'être aussi le cas avec tous les profils qui ont pris les spécialités un peu exotique et qui ne trouve pas de place dans les filières qu'ils visaient avec ces choix. Le remédiation en début d'année et l'auto formation vont être absolument nécessaire pour intégrer au mieux ces étudiants.

@Eric Hueber la marge de manoeuvre sur les pré-requis est plutôt étroite vu que nous ne pouvons pas indiquer qu'une spécialité est nécéssaire pour réussir dans une filière universitaire particulière. J'espère que les conseiller d'orientation et toutes les personnes dans les lycées qui vont aider les élèves à formuler leurs voeux en adéquation avec leur souhaits et aussi leur parcours, sont informé de la réalité de nos formations, car même avec la meilleure volonté du monde, il va être difficile de faire le grand écart pour adapter l'acquisition de nos compétences avec des niveaux initiaux très (trop) hétérogènes.