Et pour le télétravail, qui prend en charge les coûts ?

je rajouterai qu il y a des frais indirects à être en télétravail : le chauffage par exemple (ou la clim en période chaude) l'hiver arrive pour Montpellier et être en télétravail deux jours par semaine va obliger certains de nos collègues à devoir se chauffer toute la journée

tout le monde n'a pas d'espace dédié de travail, avec le matériel permettant une qualité de travail : bureau et pas la table du salon ou de la cuisine, chaise de bureau et pas une chaise de cuisine ou de salon, rallonges électriques,

les impacts et questions sur cette obligation de TT sont multiples : est ce que j'utilise mon imprimante perso mais aurais je le droit de me faire rembourser le papier et les cartouches d encre ?

bref il faut des vraies conditions de télétravail et pas du travail à la maison pour les agents

Je vais aller à contre-courant du progrès social et je m'en excuse déjà... au moins mon intervention vous permettra peut-être de peaufiner quelques arguments. Pour moi on se complique la vie. Personnellement je pense qu'il est prioritaire de gagner le DROIT de télétravailler. Mais ça ne devrait pas être une obligation (hors période de crise comme aujourd'hui). Et si ce n'est pas une obligation, je ne vois pas bien pourquoi en plus d'économiser du temps, du stress et les coûts du transport on demanderait à l'employeur de payer pour le réaménagement de notre domicile (enfin si je vois mais eux il ne vont pas voir...). Mon employeur préféré me paie déjà un ordinateur portable tout à fait performant. La facture internet, je la paie déjà pour mon confort personnel. Si je ne suis pas bien installée chez moi, je ne suis pas obligée de télétravailler, j'ai un poste adéquat au bureau, avec du chauffage gratuit. A vouloir faire payer l'employeur ces choses là, j'ai peur qu'on ne puisse tout simplement pas obtenir ce droit.

Bonjour,
Je rejoins Virginie. Je pense que la première étape est déjà d'obtenir le droit de télétravailler et que cela soit reconnu comme du vrai travail. Rien que ça, ça n'est pas gagné... Le Cirad est très en retard sur ce simple principe, et le nombre de freins qu'imagine la Direction est considérable.
Ensuite, par principe, le télétravail ne doit pas être obligatoire. Donc, l'employeur doit toujours proposer un bureau à ses salariés, même ceux qui pratiquent régulièrement le télétravail. De ce fait, il me semble que le télétravail ne doit pas inclure de coûts supplémentaires pour l'employeur, si ce n'est celui de donner un ordinateur portable à la place d'un ordinateur classique.

Bonjour,

Je soutien à 100% les avis de Virginie et VB. Le télétravail doit être basé sur le volontariat et non imposé par l'employeur et donc il n'y a pas de raison de demander à l'employeur de payer des coûts supplémentaires alors qu'il nous fournit déjà un environnement de travail dans les locaux du Cirad.

Vincent, où est passé ton âme de syndicaliste ? ;-). C'est comme se dire, mais pourquoi l'employeur devrait me payer pendant mes congés, il est déjà bien assez bon de me laisser prendre du bon temps.

Oui, le télétravail doit être laissé à l'initiative du ou de la salarié.e. Mais vous sous-estimez l'intérêt pour l'employeur : 1) être doté d'un accord télétravail si un confinement devait reprendre ça peut aider, 2) ne plus être le seul centre de recherche de France a ne pas permettre à ses salarié.e.s de télétravailler, 3) maintenir l'envie de ses salarié.e.s de s'investir dans son travail, ou 4) être "attractif" auprès de futur.e.s salarié.e.s. Qu'est-il plus intéressant pour le Cirad en tant qu'employeur ? Que l'on passe 15 jours à écrire une discussion d'un article, entre 2 réunions ou 3 interruptions ou que l'on l'écrive en 2 jours en télétravail dans un environnement serein ?

Le télétravail en mode confinement a démontré que l'argument principal de la direction pour ne pas mettre en place le télétravail (la défiance qui se baser sur l'idée qu'on serait moins productifs à la maison) a volé en éclat. Politiquement, il n'est plus possible pour le Cirad de ne pas se doter d'un accord télétravail. Reste juste à savoir lequel.

Ne pas se soucier du coût de ce droit, c'est prendre le risque que ne demanderont à télétravailler que celles et ceux dont le salaire permet de prendre en charge l'aménagement nécessaire. Garantir un accompagnement de l'employeur à celles et ceux qui en ont besoin c'est permettre au plus grand nombre d'en profiter.

Je suis tellement d'accord Thomas ! Mais on voit bien que le Cirad ne voit pas où est son intérêt. Oui nos managers préfèrent nous voir présents plutôt qu'efficaces. Non ils n'ont aucune conscience du message envoyés aux futurs recrutés.

Salut,

Mon âme de syndicaliste est toujours là, enfin, je pense. ;-)
Je ne néglige pas les avantages de l'employeur, il faudrait d'ailleurs les chiffrer au niveau du CSE. Mais je ne néglige pas non plus les avantages pour les salariés.

A mon sens, le télétravail est une dynamique bénéfique pour tout le monde, y compris pour l'environnement (même si dans ce domaine, c'est difficile de tirer une conclusion simple).
De mon point de vu, évidemment sans être capable d'objectiver cela, il me semble qu'il n'est pas nécessaire de faire prendre en charge les coûts par l'employeur. C'est subjectif, mais c'est ce que je pense. Mais si je ne peux pas objectiver cela, c'est aussi vrai pour ceux qui veulent que l'employeur prenne les coûts en charge... à ce jour, personne n'est capable de dire ce qu'on gagne ou perd en télétravaillant, beaucoup sont juste sur des positions de principe, mais ce que je sais, c'est que si au final, le télétravail ne me convient pas (pour différentes raisons, économiques, organisationnel, de vie privée,...) je retournerai bosser tous les jours à Lavalette et ce sera réglé. Aux partenaires sociaux d'identifier les freins si le télétravail ne prend pas globalement dans l'établissement, et à eux d'apporter des améliorations.

On est plus à un an près sur la question du télétravail au Cirad, mais quand même... je pense qu'on doit aller vite maintenant et lever tous les freins imaginables de toutes parts, faire une sorte d'expérimentation globale, et se donner un an ou deux pour analyser les retours, puis revoir l'accord télétravail, sur toutes les questions qui seront vraiment importantes, et sur la base d'une vision du télétravail hors situation de crise.

Juste... l'argument du télétravail pour rendre le Cirad plus attractif est à mon avis une douce rigolade. Quand le Cirad emploi un ingénieur (sorti des grandes écoles) et ayant une thèse en 6.4 ce qui donne moins de 1900€ net mensuel, à mon avis, c'est ce sujet là, la valeur du point, qu'il faut travailler pour devenir réellement attractif...

nb: faut éviter de mettre en relation les congés, le bon temps quand on est sur le sujet du télétravail, laissons ça à la Direction 😉

Je suis tout à fait d'accord avec ces réflexions. Je voudrais juste donner mon témoignage personnel sur l'attractivité. Bon ce ne sera qu'un témoignage, pas un sondage mais bon... A titre personnel, la badgeuse et la rigidité des plages horaires obligatoires sont un vrai poids. La recherche c'est une passion, j'en fais à toute heure, et j'en suis heureuse. Le Cirad est bien heureux également que ce soit le cas car, il reste compliqué de briller dans la compétition internationale en en restant aux horaires de bureau. En compensation de cet engagement, qui est assez typique de la recherche, je trouverais normal d'avoir une certaine flexibilité. Ce n'est pas un rêve d'enfant gâtée contrairement à ce qu'on m'a expliqué rapidement après mon embauche. C'est la réalité de nombreux EPST. Le télétravail, ce serait une vraie bouffée d'air, de nature à me réconcilier au moins en partie avec la boite. Pour élargir un peu, je suis régulièrement contactée par de jeunes chercheurs intéressés par des postes au Cirad. Ils ont des questions. La question de la rigidité des horaires revient souvent. Certains renoncent même, parce que l'engagement qu'il faut pour arriver au stade où on peut prétendre à un poste de chercheur aujourd'hui fait qu'on peut être exigeant sur les conditions de travail. Ce dernier point semble aussi une caractéristique importante de la génération qui arrive sur le marché du travail. Donc je pense que le télétravail serait un élément d'attractivité certain. En tout cas, ne pas adopter les codes des boites qui sont pionnières en termes de conditions de travail serait délétère pour les recrutements à venir.