EN DÉBAT - Fiche 8 - Rénovation énergétique
➡️ Donnez votre avis sur les premières propositions à l'étude concernant la thématique de la rénovation énergétique.
📝 Diagnostic, état des lieux, initiatives locales à valoriser, ... A vous de jouer pour enrichir la réflexion et contribuer au débat !
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ID Tue 11 May 2021 2:10PM
Bonjour,
Concernant la formation des artisans du bâtiment, il conviendrait de les former aux enjeux spécifiques de rénovation énergétique et d'améliorer leur connaissance des dispositifs d’aides existants pour accompagner les plus précaires dans leurs projets de travaux. Les artisans ont un contact souvent privilégié avec les ménages dans la réalisation de travaux et peuvent établir une relation de confiance si la rénovation s’effectue dans le respect des règles et permet de réaliser des économies d’énergie dans la durée. La prise en compte des aides existantes dès l’élaboration du devis permettrait d’apporter de la visibilité au ménage et de faciliter le montage administratif des dossiers.
On peut également imaginer la création de groupements d’artisans afin de faciliter les rénovations globales performantes et concertées entre différents corps de métiers complémentaires, en s’inspirant de l’action de Dorémi assurant la formation et la coordination de groupements d’artisans.
Damien Renault Mon 10 May 2021 7:41PM
Quid de formations professionnelles rapides (pas plus d'un an?) dans le domaine du chauffage au bois, du chauffe-eau solaire, du solaire photovoltaïque pour des personnes sans qualification initiale dans le domaine? En effet, il me semble qu'aujourd'hui il faut un CAP (plombier ou chauffagiste ou électricien) plus un certificat de qualification professionnelle (CQP). Ces nouveaux métiers font appel à de nombreuses compétences (couverture, plomberie, fumisterie, électricité,...) et je doute que des parcours de plus d'un an (CAP+CQP) attirent des personnes intéressées par ces métiers qui sont pourtant à mobiliser rapidement. La stagnation des chauffe-eau solaires et la relative stagnation du chauffage au bois sont affligeantes.
François Billet Sat 24 Apr 2021 7:32PM
Bonjour, je viens d'expérimenter la rénovation énergétique de ma maison à Saint-Nazaire, en lien avec Ecorénove de la Carene.
Expérience très intéressante qui permet de voir le labyrinthe administratif, toute sa lourdeur, les entreprises qui surfent sur les aides, la promotion des produits d'isolation non naturels. Il y a un sérieux ménage à faire dans le sens de la simplification, et une orientation beaucoup plus écologique des matériaux subventionnés, le contrôle des primes attribuées par les pollueurs, la formation des artisans aux matériaux écologiques, etc ...
Très peu de gens font la démarche.
Exemple : Il faut obligatoirement commencer par un audit énergétique sérieux. Cela coute de l'ordre de 900 €. Cela mériterait d'être aider suivant une grille en fonction des revenus. Tout le monde peut avoir une aide de 200 €.
Etc ...
Brochard Fri 23 Apr 2021 3:47PM
pour prolonger les réflexions de sylvain et isolde et alimenter (enfin ) ce débat constructif.
j'avais pointé dans ma proposition de massification plusieurs points stratégiques que vous évoquez et sur lequel je reviens
La confiance des personnes qui sont en fait maitre d'ouvrage de travaux qui les dépassent. c'est un vrai problème que les conseils souvent théoriques des différentes agences ne remplissent pas. Les entreprises apportent souvent des expertises qui ne sont pas transversales. j'ai visité beaucoup de maisons avec des fenêtres neuves sans prise en compte de la ventilation inexistante !.( d'ou l'approche sur la santé) c'est pourquoi je pense qu'il faut élaborer des fiches pratiques à partir des typologies. Et si on peut massifier par typologie, cela encadre la qualité des travaux et la maitrise des couts. De plus cela peut prendre en compte la question de l'ampleur des interventions. car il faut tendre vers le plus en 1 intervention ( approche Negawatt) car on ne reviens pas 2 fois sur un chantier. Cela pose la question de bien apprécier l'ensemble des interventions, d'associer les entreprises et de maitriser les couts. Ce qu'une personne non professionnelle a du mal à faire. D'ou ma proposition de processus et de massification qui nécessite une agence ad hoc qui est à définir dans ses compétences et ses collaborations avec les organismes existants.
Les typologies sont simples à établir. elles sont basées sur les datations et les réglements ( ce qui souvent détermine les classement DPE), soit avant 1949 : avant 1974; RT 1974 ; 1986 ; 2000 ; 2005; 2012. Et les bases Insee donne les nombre de logements construits à ces époques. ce n'est pas parfait car Il manque les travaux effectués; mais cela permet d'établir les cahiers des charges et de mettre en place la massification.
name and shame ? je n'en vois pas l'intéret d'évaluer des entreprises qui font ce quelles peuvent. Il faut les former et surtout les aider à maitriser les couts. Ce qu'a initié Negawatt. Un service ad hoc -complémentaire et travaillant évidemment avec les organismes professionnels comme la CAPEB permettrait de mettre en place ces processus. J'avais mis en place cette approche avec une maison de l'emploi et des artisans. Mais le marché n'était encore que balbutiant car trop individuel.
Oui à la collaboration pour les FSL
je suis a disposition pour prolonger et apporter des exemples.
Emmanuel Brochard

Maillard Sylvain Fri 23 Apr 2021 3:11PM
Bonjour,
Pour répondre rapidement à Isolde sur 2 points :
Concernant le RGE ; il ne concerne pas spécifiquement des chantiers et compétences en rénovation énergétique, ne fait l'objet que d'un contrôle qualité d'un chantier maximum tous les deux ans (et ça c'est la théorie, la pratique étant bien moins efficace) et
ces contrôles n'ont pas pour objet d'évaluer l'atteinte des objectifs mais juste des principes de mise en œuvre et le respect de quelques règles. On n'y contrôle pas le résultat, mais les moyens et les actions. Le niveau technique même de ces contrôles est
très bas, trop bas pour être révélateur d'un niveau de performance, or c'est ce qu'on recherche quand on subvention une réno à un niveau BBC. Pour avoir fait réaliser les rénovations de centaines de logements et bâtiments tertiaires depuis la mise en place
du RGE en 2011, je peux affirmer que ça n'a pas changé grand-chose au résultat réel de la performance après rénovation. Il serait donc illusoire de croire que se baser sur le label RGE serait suffisant. C'est évidemment déjà un prérequis pour la plupart des
aides depuis des années (et donc si c'était efficace, ça se saurait), et il faut le maintenir, mais il faut un autre système de contrôle en parallèle.
Pour la problématique de RGPD pour mettre en place un principe de Name and Shame, aucun problème. La RGPD concerne les données personnelles des individus, pas les données des personnes morales. Les obtentions de labels ou de certification des entreprises sont
la plupart du temps rendues publiques. On peut très bien faire la même chose avec une publication des performances d'opérations de rénovation. Ce principe a déjà été utilisé pour du benchmark technique à l'échelle nationale dans le cadre de l'observatoire
du BBC, suivi par Effinergie, même si l'objectif n'était pas de contrôler, mais juste d'évaluer. Certes, ça n'est pas notre culture actuelle, mais il serait peut-être temps de faire évoluer la culture et le niveau technique du bâtiment en France.
A disposition pour en reparler.
Sylvain Maillard
De : ID (Framavox) notifications@framavox.org
Envoyé : vendredi 23 avril 2021 16:30
À : ms049@hotmail.fr ms049@hotmail.fr
Objet : [Le projet pour une région Pays de la Loire écologique, citoyenne et solidaire - Je donne mon avis !] EN DÉBAT - Fiche 8 - Rénovation énergétique
ID Fri 23 Apr 2021 2:30PM
Bonjour à vous tous,
Ayant modestement contribué à alimenter quelques unes de ces propositions et oeuvrant depuis de nombreuses années sur les politiques de lutte contre la précarité énergétique, je me permets de saluer vos différentes propositions et d'y apporter une modeste contribution.
Je partage avec Sylvain Maillard l'importance du contrôle de la qualité des travaux subventionnés qui fait actuellement défaut, même si la labellisation RGE devrait permettre de mieux la garantir (quitte à s'assurer sur un échantillon aléatoire d'artisans RGE du respect de leurs engagements). Je ne pense pas qu'une "liste noire" des artisans soit conforme avec les règles de la RGPD et là encore la labellisation RGE est une façon de promouvoir les artisans ayant suivi une formation qualifiante et reconnue. Je m'accorde également sur l'importance de fixer des objectifs de résultats ambitieux avec les agences de l'énergie co-financées par la Région. Toutefois, je pense qu'une agence régionale et solidaire délivrant un service public de sur l'énergie devrait comporter l'ensemble des services existants, et contrôler le process, quitte à internaliser des compétences déjà existantes à la région, afin d'en assurer l'efficacité et de pouvoir aisément assurer le suivi et l'efficacité des moyens mis en oeuvre, en mobilisant des moyens et des ressources adaptés aux objectifs fixés.
Je suis tout à fait d'accord pour une collaboration étroite de la Région avec les Conseils départementaux qui traitent des FSL Energie et qui sont par conséquent parfaitement à même d'identifier les dossiers d'impayés d'énergie à condition d'adjoindre à leurs services des agents compétents sur la question thermique qui assureraient des visites à domicile auprès des ménages en difficulté de paiement de façon à traiter durablement, par des travaux, les situations des ménages qui connaissent des impayés récurrents en raison de leur logement défaillant, à l'instar du CD d'Indre et Loire par exemple.
L'aide MaPrimeRénov s'adresse à tous, ménages modestes compris et si l'on exige un niveau BBC, il convient d'assurer un reste à charge nul ou quasi nul auprès des ménages pauvres et modestes ce qui suppose des financements plus importants (ou de nouveaux partenariats avec des organismes bancaires) afin de monter des dossiers de financement adaptés (et convaincants).
Concernant la santé, elle doit effectivement faire partie des critères à prendre en compte (notamment les coûts de santé évités (asthme / bronchites / maux de tête...) grâce aux travaux de rénovation). Il conviendra d'attendre les résultats d'études menées actuellement pour éclairer la façon de les inscrire dans des plans de programmation. En attendant, les métiers des CMEI (Conseillers Médicaux d'Environnement Intérieur) sont à développer car ces agents sont formés pour identifier les liens entre la santé et le bâtiment au domicile des ménages. Encore faut-il un réseau d'alertes actif qui permette d'identifier en amont les situations (médecins généralistes, travailleurs à domicile...).
Faut-il prioriser les rénovations par typologies de logement pour créer une offre de marché spécifique ? L'idée est intéressante mais requiert des instruments d'observation fins (données spécifiques à la maille adresse) et des compétences d'analyse, sans certitude que ce mode de repérage soit plus efficace que l'existant, mais il serait peut-être intéressant de l'expérimenter.
Enfin, les formations professionnelles des métiers de l'artisanat sont évidemment à soutenir et à revaloriser (ce n'est pas nouveau) quand on sait qu'il faut attendre plus d'un an pour bénéficier des services d'un tailleur de pierres dans la région.
Pour finir sur la connaissance d'un KW, il me semble que la vulgarisation des éléments techniques liés à la consommation d'énergie relève d'une expertise spécifique (ex : conseillers Faire, Espaces Info Energie) car elle doit nécessairement s'accompagner de conseils pour réaliser des économies d'énergie (et si nécessaire de travaux de rénovation).
Isolde Devalière

Maillard Sylvain Thu 22 Apr 2021 12:24PM
Bonjour,
J'avais déjà donné mes remarques pendant la rédaction de cette fiche, mais visiblement, elles n'ont pas été lues ou prises en compte. Je me permets donc de les recopier ici, espérant qu'elles soient un peu plus prises en compte, ayant déjà suffisamment travaillé de l'intérieur comme de l'extérieur de la Région sur ces questions depuis les deux derniers mandats.
Point 2 : Formation des professionnels et contrôle des travaux :
L'ensemble des régions de France nous envie la dynamique présente dans les entreprises ligériennes, avec notamment le cluster Novabuild et les actions de la CAPEB ou la FFB. Je trouve dommage de ne pas évoquer le souhait d'un travail collaboratif avec ce qui existe sur le tissu local des entreprises, pour que la région les aide davantage dans la formation des professionnels, mais aussi mette en place un système de contrôle du travail réalisé par les entreprises formées et qui interviennent sur des travaux financés. En dehors de l'aspect financier, un des principaux freins à la rénovation énergétique des logements est le manque de confiance des propriétaires (largement autant que le manque d'informations) dans les entreprises et dans les résultats escomptés. D'après-moi, une des pistes faciles à mettre en place est le système du "name and shame" utilisé dans le bâtiment dans certains autres pays ; une banque de données publique des entreprises du territoire labellisées avec pour chacune une mise en ligne des "notes" (taux de chantiers avec résultats obtenus et de chantiers avec résultats mauvais). Cet indicateur pousse à la fois les professionnels à bien travailler, à se former, et les propriétaires à s'engager financièrement. Il faut arrêter de financer des travaux pour engraisser des entreprises peu scrupuleuses ou qui refusent de se former comme on le fait depuis une douzaine d'années.
Pour la formation des professionnels, ilfaut que cette agence se contente de coordonner les actions et les acteurs reconnus et déjà sur ce créneau depuis de nombreuses années. Sinon, on créé encore une couche supplémentairement et de la concurrence.Il est important de le dire clairement, sinon on envoi une image négative aux filières déjà en place ou qui se démènent depuis des années pour mettre ça en place à défaut d'une politique régionale efficace.
Point 2 : conseil aux particuliers, entreprises, ...
il existe des dizaines de structures de conseil aux particulier (ALE, CEP, ... partout sur le territoire). Pourquoi en créer une supplémentaire ? Il faut juste que la région créé enfin son rôle de chef de réseau de ces agences locales, impulse la création d'agences locales là où il en manque, fasse grossir en moyens celles qui en manque, et co-finance les agences pour avoir un regard sur ce qui est fait et la qualité de la communication et des conseils techniques et financiers qui sont donnés, leur donne de meilleurs outils et profite de ces acteurs locaux pour identifier les blocages ou les contraintes freinant l'utilisation des dispositifs déjà existant ou nouvellement créés.
Point 2 : Que l'agence s'occupe de la MOA de rénovation énergétique du patrimoine régional (lycée en grande majorité) :
Absurde : Il existe déjà un service spécialisé avec des professionnels de l'énergie au sein de la direction du patrimoine de la Région. Sa mise en place a été longue et il faudrait assurément booster leurs moyens, mais inutile de mettre ça dans une autre structure, ce qui conduirait une fois de plus à multiplier les structures et rendre encore plus inefficace et couteuse l'action. Il faut juste que la Région gonfle cette équipe et le budget alloué à l'amélioration énergétique de son parc de bâtiment. Un gors PPI avait été voté dès 2011 ou 2012 pour la rénovation du patrimoine régional, mais sa mise en oeuvre a été ralentie et peu efficace par le manque d'organisation et de moyens affectés (une seule personne jusqu'en 2015 et seulement 3 aujourd'hui). Inutile de recommencer ces erreurs à travers une nouvelle structure externe aux équipes déjà en place.
Points 1 et 3 : très bien mais seulement si la question de la formation professionnelle et le contrôle du résultat avec publication sont mis en place comme expliqué plus haut. Sinon, on ne fera pas beaucoup mieux qualitativement que les deux mandats précédant.
point 4 : très bien, mais il pourrait aussi être proposé de travail main dans la main avec les départements qui, dans le cadre du FSL, connaissent déjà une grande partie des foyers en précarité énergétique. Les départements ont des compétences sociales. Les foyers suivis par ces équipes sont souvent les mêmes que celles touchées par la précarité énergétique. Encore une fois, il faut mettre en place un travail collectif et inter-collectivités sur ces questions.
A votre disposition pour plus d'info si besoin

Hamon Mon 19 Apr 2021 8:34PM
Bonjour,
Je rejoints les avis de Brochard sur la massification, l'aide à la formation et l'étude et la réalisation (ou le soutien à la réalisation) d'opération de rénovation groupée. Il s'agit à mon sens d'un enjeu majeur.
Je rajouterai également que plutôt que de doubler les aides, étendre le dispositif aux catégories modestes (critère de MaPrimeRénov) et doubler l'aide seulement en cas de rénovation atteignant le niveau BBC car l'investissement dans ce type de projet doit être encouragée afin de répondre à l'objectif qui s'est fixé l'Etat de rénover l'ensemble du parc de logement au niveau BBC d'ici à 2050.
Brochard Fri 16 Apr 2021 1:52PM
j'ai oublié d'ajouter aussi la question de la santé qui est rarement pris en compte dans la nécessité de rénovation. Combien d'habitants croient améliorer en changeant sur des conseils partiels, les fenêtres sans assurer une ventilation correcte avec les dégâts d'air vicié et de condensation excessive? le service public devrait intégrer cela dans ses missions.
Brochard · Sat 15 May 2021 12:55PM
bonjour; la formation est un défi à relever au vu de la qualité des formés et de la difficultés de recrutement. On pourrait peut-être imaginer une table ronde avec les professionnels et les enseignants pour identifier les pistes. Ce doit être une priorité.
Et ne pourrait on pas mettre ce débat en table ronde présentiel pour enfin échanger ?
e Brochard