Framavox
Sat 23 May 2020 1:12PM

Thématique d'action et de réflexion : l'école

MJ Magali Jacquemin Public Seen by 224

L'école, que nous voulons émancipatrice pour toutes et tous, est de toutes parts attaquée. Sa fonction, son fonctionnement, les modalités pour y accéder sont à mettre au centre de nos réflexions. Plus que jamais avec le déconfinement, dans ce que met en oeuvre ou prévoit le gouvernement, c'est la notion même d'école comme bien commun, accessible à toutes et tous, qui est en train de voler en éclat. Soyons force de proposition, prenons ce temps qui nous est volé à nous les enseignant.e.s et les parents d'élèves, de la réflexion pour la mise en oeuvre d'une école réellement émancipatrice, fondée sur la construction du lien social...

DU

eldino Sat 6 Jun 2020 1:43PM

Merci, j'aime beaucoup ce que tu as écris ;-)

SS

Sophie Sainte-Marie Fri 5 Jun 2020 9:30AM

Ce n'est pas un pavé dans la marre. On peut (aussi) le dire autrement, si les enfants étaient plus heureux à l'école, les parents seraient heureux d'y envoyer leurs enfants...

DU

eldino Fri 5 Jun 2020 8:56AM

Je jette un pavé, mais si les parents travaillaient moins ils pourraient s'occuper eux-mêmes de l'instruction et en plus cela redistribuerait le travail à ceux qui en cherchent désespérément. Bien- sur, cela doit être un choix autant pour travailler toute la journée. Chacun doit se sentir libre.

SS

Sophie Sainte-Marie Fri 5 Jun 2020 8:03AM

OUI ! pour une réunion et une discussion modalités, etc. Avec une question, comment ne pas s'épuiser avec nos militantismes antérieurs, mais au contraire réussir à ce qu'ils profitent à une synergie ?

Une des choses qui me tient à cœur, sur l'école, c'est RESF. En tant que Parisienne, j'a été très surprise que la FCPE du collège puis du lycée de mon fils cadet oublie parfois de rappeler l'existence de ce réseau. On l'a donc pointé, et, bien sûr, ça n'a posé aucun problème, mais on n'est jamais à l'abri d'une déperdition d'information. Bref, pour moi, l'école, c'est avant tout un endroit où on n'oublie pas qu'un élève est avant tout un enfant, avec une vie de famille. Le débat sur les rythmes scolaires a mis en avant une chose étrange : peu de gens avaient eu l'idée de demander leur avis aux enfants et si certains de ces enfants ne voulaient pas aller à l'école le samedi, c'est parce que c'est le jour où il voyaient leur père. La place des hommes, dans la vie des enfants, avant l'entrée au collège, est très faible. Beaucoup d'institutrices, beaucoup de mères. L'école mixte est en réalité une école féminine quoique peu féministe. Sur les contenus, ça a d'ailleurs une réelle incidence, l'apprentissage de la lecture est presque toujours envisagé à partir de textes de fiction. Or, on sait que dans la série des choses genrées, les garçons sont plus poussés vers les sciences que les filles. En réalité, promouvoir une lecture de textes de fiction ET de textes encyclopédiques feraient certainement plaisir à tout ces enfants. Les lions, les dinosaures, les planètes, les chats, le moyen-âge sont autant de sujets qui passionnent tous les enfants...

Dans ce pays, et ça vaut pour beaucoup de métiers intéressants, les salaires sont tellement bas que beaucoup de femmes qui occupent des postes dans les métiers de la culture ou de l'enseignement en primaire, le font parce que ce n'est pas le revenu principal du foyer. C'est une honte absolue qu'on ne puisse pas vivre décemment en étant "une mère isolée", par exemple, et en étant enseignante du premier degré !

Je ne sais pas exactement comment s'articulent ces thèmes, mais il me semble que les places assignés à des fonctions "élèves", "parents", "enseignants", réduisent la pensée de l'école comme lieu de socialisation paisible. En banlieue, il y a aussi un vrai problème de carte scolaire. Je ne suis pas certaine que mettre les enfants d'une citée entière dans la même école sans avoir les moyens humains de dénouer les problèmes de violence qui se sont noués antérieurement soit une très bonne idée.

Bref, ma question, finalement, c'est comment l'école peut-elle et doit-elle influer sur ce qui se passe à l'intérieur de ses murs, mais qui est souvent bien visible à l'intérieur ?

MJ

Magali Jacquemin Thu 4 Jun 2020 4:26PM

Sophie, je rebondis sur ta proposition de faire quelque chose par visio ou autre prochainement. Je suis vraiment pour à fond. On pourrait donc commencer à travailler sur cela.

Il me semble que continuer à faire vivre cette discussion sur la base de ce que serait l'école de nos rêves est vraiment porteuse et permet d'ouvrir le champ des possibles. Si l'on continue à filer la discussion de la sorte ici, cela pourra permettre ensuite de nourrir une première rencontre.

Donc, proposition : que ce fil de discussion continue à fonctionner sur deux axes :

1) On creuse l'école de nos rêves, au fil de nos interventions. (On pourrait aussi s'exprimer en terme de l'école que nous ne voulons pas).

2) On réfléchit à l'organisation d'une première rencontre, sur la base de ce que l'on raconte au fil de la discussion : modalités, date, objectifs....

Voilà pour une contribution du soir espoir !

Magali.

SS

Sophie Sainte-Marie Thu 4 Jun 2020 12:20PM

L'école dont je rêve, c'est déjà une école avec plus de moyens financiers. Les budgets sont tellement minces, que les enseignants de primaires ne peuvent pas acheter ne serait-ce que tous les manuels quand il y a une réforme...

Plus de moyens financiers, concrètement, cela permet aussi plus de moyens humains. Plus de temps pour la formation, plus de temps pour réfléchir l'école, plus de psychologues scolaires, d'infirmier.es etc.

Il y a tellement de choses à dire sur l'école, est-ce que ce groupe imagine faire une réunion par visio ou autre ?

P

PFlo Mon 8 Jun 2020 6:16PM

Bonsoir Magali. Je fais partie depuis le confinement des listes de diffusion de Freinet 2nd degré et d'un groupe départemental c'est vrai que c'est super sympa de voir ou pouvoir échanger avec des collègues. Hâte de faire des réunions en vraie !

Merci pour le lien je vais regarder ça !

Bonne soirée,

Pauline

MJ

Magali Jacquemin Wed 3 Jun 2020 9:56PM

Bonsoir. Pour te répondre, P. Flores, au sujet du collège, il existe effectivement des pratiques de classes coopératives en collège, où les enseignants des différentes matières travaillent en équipe. Dans le mouvement Freinet, ça existe et ce sont de très chouettes expériences.

Sur le concept de N'autre école : c'est en fait un nom que j'emprunte à la revue à laquelle je participe, la revue N'autre école, publiée par le collectif Questions de classe(s), signataire de l'appel.

Pour celles et ceux qui sont intéressé.e.s, voici le lien : https://www.questionsdeclasses.org/

Bonne soirée fédérée,

Magali.

P

PFlo Wed 3 Jun 2020 3:33PM

Bonjour,

Je suis enseignante en maths (actuellement remplacante TZR) depuis 2 ans.

L'école dont je rêve serait (voilà ce qui m'est venu à l'esprit au moment où j'ai écrit) :

Une école ancrée dans la réalité de la maternelle au lycée.

Revoir le rythme scolaire dans l’enseignement secondaire (emploi du temps réfléchi autrement qu’en heure de cours)

Faire du jardinage, du bricolage, des travaux pratiques, intégrer réellement les élèves dans la vie de l’établissement dès que cela est possible (de la maternelle jusqu'au lycée)

Appropriation des locaux par les élèves : poursuivre dans l’enseignement secondaire comme en primaire les élèves d’une même classe possède leur salle.

Avoir des programmes tirées de la vie réelle

Pouvoir faire des sorties plus librement

Construire un esprit d’équipe dans le secondaire (trop d’isolement)

J'aime beaucoup le concept de N'autre école !!! Je suis partante pour des discussions et des rencontres !

Bonne journée,

P. FLORES

MF

Marianne Fischman Tue 2 Jun 2020 7:53AM

Bonjour, quel vaste et passionnant sujet ! Je souhaite souligner deux points : 1/ la très très grande diversité de situations dans l’ecole de la maternelle à l’université ET de logiques partagées. De sorte qu’en parler tant du point de vue d’un constat que des envies d’à venir me semble impliquer de préciser d'où et de quoi l’on discute (ce qui a été fait ici). 2/l’importance aussi des programmes scolaires (contenu et fabrique), des évaluations scolaires, et des parcours scolaires dans la formation. Étant enseignante en sciences économiques et sociales, au lycée général donc puisque cet enseignement n’y est enseigné que dans ce cadre, je voudrais insister sur le caractère profondément politique de ces questions et des réformes successives qui ont été menées. Par ex en SES, les prg ont été à nouveau modifiés sous Blanquer au nom d’une soit-disante plus grande scientificité des savoirs enseignés, tout en supprimant les séries dans le lycée général et les dédoublements de classe et en construisant un baccalauréat basé sur le contrôle continu évalué dans les établissements en vue de fournir des notes aux algorithmes universitaires dans le dispositif de sélection des jeunes qu’est parcoursup. Et ceci s’est produit au détriment du pluralisme, de la compréhension des mécanismes de construction du social et des rapports de domination dans la société ainsi que du temps d’apprentissage dédié à l’élaboration de la pensée et de la réflexion nécessairement critique.

Je pourrais aussi développer sur les effets majeurs produits sur les comportements par cette réforme en profondeur du lycée ( qui touche également très fortement le lycée professionnel) tant pour les jeunes que pour les enseignants. Une autre fois peut-être. Mais c’est aussi politique. Et là encore, les effets sont majeurs dans la façon de vivre et de se représenter son rapport aux autres et au monde en général.

BC

BIRARD Chantal Mon 1 Jun 2020 1:49PM

Tout comme Monique Mercier je ne suis pas très compétente dans ce domaine de l'éducation. Toutefois une chose me paraît importante : apprendre aux enfants (surtout à ceux vivant dans les villes) la connaissance de leur environnement. Je n'ai pas de grandes théories mais il me semble qu'une grande partie du malheur de cette société de consommation support de notre monde capitaliste vient de là : nous avons oublié le lien fondamental qui nous unit à la nature et le grand respect qu'on lui doit.

MJ

Magali Jacquemin Sun 31 May 2020 8:15PM

Effectivement, ce que tu développes Eldino sur la place des parents dans l'école est vraiment essentiel. En pédagogie Freinet, c'est un élément très important de nos pratiques : partir du vécu et de la réalité des enfants, de leurs expériences de vie, de leur milieu, faire de l'échange des savoirs avec les parents...

De même la question de la sortie et de l'étude du milieu par la sortie libre et la collecte d'éléments à étudier, approfondir autour de l'école sont essentiels.

Partir de la vie et rendre les enfants auteurs de leurs savoirs.

MM

Mercier Monique Sun 31 May 2020 3:34PM

Je m'abstiens car je suis incompétente en la matière.

DU

eldino Sun 31 May 2020 2:48PM

Dans un esprit d'école idéale, j'aimerais que l'on reste attentif aux lois qui restreignent l'instruction dans la famille. De Droite ou de gauche, régulièrement ce mode d'instruction est attaqué en France.

En Europe, plusieurs états renforcent les contrôle tandis que les "droits de l'homme" (convention et déclaration) laisse le choix aux familles.

Je pense que l'on se doit d'être force de proposition et d'amélioration comme le propose Magali mais aussi force d'opposition.

Sinon pour avancer sur les propositions d'école rêvée, j'ajouterais:

  • le temps passé à l'école est pour moi, mal distribué, une sieste après le repas ou un temps de pause, puis une activité de partages, d'échanges comme le sport ou des jeux de sociétés sont indispensables dans l'éveil, la connaissance de l'autre et le plaisir de vivre ensemble.

  • il manque, la valorisation du travail des parents de leurs vies, combats et loisirs

  • les sorties extérieures plutôt que de partir en pays étranger, ou en bus à l'autre bout de la France

  • proposer des formations aux avancées technologiques pour permettre aux professeurs et instituteurs d'être force de propositions pour leurs établissements et pour les proposition d'avenir des enfants en prenant soin de ne pas tomber dans les formations sponsorisées et dirigées

  • mettre en avant l'open-source, proposer du matériel innovant

  • enfin, profiter de l'expérience des parents (pourquoi un instituteur devrait faire un cours sur la côte d'ivoire alors qu'une famille ivoirienne est arrivée récemment dans l’établissement ;-), expliquer l'aviation avec un parent ingénieur aéronautique, donner un cours d'informatique avec une maman docteur dans le domaine... )

SS

Sophie Sainte-Marie Fri 12 Jun 2020 1:20PM

Bonjour, nous préparons, sur un autre groupe que Se Fédérer, un texte pétition ou Tribune ou lettre ouverte.

On aurait besoin d'aide pour modifier, corriger, faire des ajouts, ou reprendre à zéro. Est-ce que vous auriez le temps de lire et de me faire des retours ? (Il manque, entre autre, un passage sur la représentation professionnelle).

Merci d'avance !

Sophie Sainte-Marie-Heim


80% des établissements scolaires sont ouverts, mais 80% des élèves restent chez eux, 
Mauvais parents, il faut les dénoncer ;
La continuité pédagogique est assurée, avec un enseignement à distance et en même temps en classe, pourtant 
Les enseignants sont paresseux, il faut les sanctionner ;
Le protocole sanitaire est simple à mettre en place et efficace pour la sécurité de tous ; mais il y a des municipalités réfractaires ;
Des activités « 2S2C » vont permettre de promouvoir le sport et la culture, mais des professionnels de la culture sont réfractaires (encore) ;
Les directeurs d’école, très bientôt, seront augmentés (enfin), et bénéficieront de « décharges », pour ne plus cumuler heures de cours et fonction de directeur, une belle proposition de loi ;
Des enseignants, eux aussi, seront augmentés, pas tous, que veut-on de plus ?

Mais, en réalité,
les parents ont le droit de s’inquiéter, ils en ont même le devoir et la responsabilité. Et s’ils s’inquiètent encore, c’est qu’aujourd’hui, personne ne sait comment se déroulera la rentrée de septembre ou un prochain épisode de coronavirus. Nous sommes en juin !

En réalité,
les enseignants ont travaillé sans consignes précises de leur hiérarchie ou du ministère, regardant, comme tout le monde, le journal télévisé pour avoir, au jour le jour, des informations. Les outils qui leur ont été offerts pour un enseignement « distanciel » étaient inappropriés ou ne fonctionnaient même pas. Les programmes du CNED auxquels ils avaient accès ne comportaient que 4 semaines de cours, comme si toutes les classes de France en étaient au même point des programmes, les plateformes internet étaient saturées. Ils ont dû inventer, au fur et à mesure, des moyens de rester en lien avec leurs élèves. Ne donner ni trop ni trop peu de travail. Rester ludiques, si possible, mais avancer dans les programmes avec rigueur. Remplacer l’oral par l’écrit ou faire des sessions de visioconférences. Se poser la question des moyens financiers pour chaque famille, avec ou sans imprimante, avec ou sans ordinateur disponible, avec l’envie ou non de montrer à chacun son logement. Autant de besoins différents à mesurer, à soupeser. Ils l’ont fait.

En réalité,
le protocole sanitaire était non seulement difficile, voire parfois impossible à mettre en place dans les bâtiments scolaires, mais il a été élaboré dans l’urgence et mis en place grâce au dévouement de nombreuses personnes, directeurs et directrices d’écoles, chefs d’établissements, qui ne sont jamais payées pour leurs heures supplémentaires. 
Les communes, pour les écoles primaires, les départements, pour les collèges, les régions, pour les lycées, sont responsables de ce que les bâtiments soient aux normes et salarient une partie des personnels qui travaillent dans les établissements scolaires. Dès lors, chaque territoire, suivant ses propres difficultés et ses moyens, a pris en charge comme il a pu, c’est une rupture de la continuité territoriale.

En réalité,
les professionnels du sport et de la culture ne sont pas des enseignants. Et, quand ils le sont, ils ont constaté que leurs postes, au collège et au lycée, disparaissaient et qu’on leur proposait, à la place, des missions mal payées plutôt qu’un salaire d’enseignant.

En réalité,
les directeurs d’école seront, si la proposition de loi est adoptée, nommés par le directeur académique. Leur emploi sera un emploi fonctionnel, c’est à dire un emploi temporaire. Les directeurs académiques pourront mettre fin à leurs fonctions. On ne sait pas comment ils seront évalués. Les directeurs d’école auront le droit de décider contre leur équipe, on peut craindre qu’ils en aient parfois même le devoir. Leur augmentation de revenus, probablement 200 € brut par mois, sera sous forme de prime qui ne comptera pas pour la retraite. S’ils seront déchargés de leur travail en classe, ils devront en revanche assurer une multitude de nouvelles fonctions.
En avril, les enseignants ont perdu, sans notification aucune, les primes auxquelles ils avaient parfois droit, comme celle, par exemple, pour l’enseignement dans des écoles difficiles dites en REP – Réseau d’Éducation Prioritaire. On peut donc craindre que de la même manière, les hausses de revenus prévues pour les enseignants en début de carrière, dans le but de rendre « le métier plus attractif », ne durent qu’un temps.

Il n’y a pas d’enfants heureux sans une école bienveillante envers les élèves, les membres de la communauté éducative, les parents.

Aussi, nous, adultes préoccupés par l’avenir des enfants et adolescents qui vivent dans ce pays, demandons que cessent les propos désobligeants, voire diffamatoires, à l’encontre des parents, des élus, des membres de la communauté éducative.
Nous demandons que cessent les menaces et les sanctions administratives.
Nous demandons qu’aucune arme ne puisse plus rentrer dans les établissements scolaires, fussent-elles portée par des policiers. 
Nous demandons que plus jamais, ni à l’intérieur, ni à l’extérieur d’un bâtiment scolaire, des élèves ne soient humiliés, mis à genoux ou fouillés.
Nous demandons que les salaires des enseignants et des membres de la communauté éducative soient enfin décents.
Nous demandons que ne soient pas amputées leurs congés.
Nous demandons que la formation continue soit possible, que la formation initiale soit plus complète.
Nous demandons que les représentants syndicaux soient remplacés quand ils sont absents de leurs classes. Leur absence est justifiée. Leur non remplacement ne l’est pas.
Nous demandons que, dans les écoles maternelles et élémentaires, il ne soit plus possible que deux enseignants stagiaires soient seuls en charge d’une même classe. Des classes avec deux professeurs, c’est déjà compliqué pour les enfants, mais deux stagiaires...
Nous demandons que les élèves en situation de handicap, pour qui la présence d’un ou d’une AVS (Assistant.e de Vie Scolaire) est indispensable, puisse bénéficier d’une aide à temps plein et non à temps partiel à cause d’un budget contraint.
Nous demandons que la médecine du travail soit effective pour toutes les personnes de la communauté éducative. Il ne peut être question de médecine du travail quand il n’y a qu’un médecin pour 20 000 agents fonctionnaires ou contractuels.
Nous demandons au Ministère de l’Éducation Nationale, le recrutement de médecins scolaires, de psychologues scolaires, d’infirmières et d’infirmiers scolaires, de personnes pour encadrer les tâches administratives et d’enseignants.
Nous demandons que l’État aident les communes, les départements, les régions, à fiancer les travaux des écoles, des collèges et des lycées, afin que les travaux qui s’avèrent nécessaires soient entrepris.
Nous demandons que les budgets affectés à l’achat de matériel scolaire soient enfin cohérents. Que chaque réforme des programmes puisse être, à minima, suivie de l’achat de manuels conformes, que chaque enfant puisse lire, en classe, des livres achetés par un autre argent que celui des parents.
Oui, nous sommes préoccupés. Nous ne voulons pas que l’école publique soit bradée, nous voulons encore la sauver.

G

Gicquel Sun 31 May 2020 4:01PM

Bonjour,

Je suis convaincu de l'importance des questions que Magali soulève.

J'aimerais attirer votre attention sur un problème que j'ai rencontré dans le cadre de mon action à la Croix-Rouge.

Un groupe de travail (croix-rouge) à été mis en place dans mon département pour répondre aux demandes de plusieurs parents, dont les enfants, scolarisés en primaire, étaient en difficultés importantes. Le soutien scolaire gratuit est une des actions de la CRF, généralement pour un public d'enfant allophone (ne maitrisant pas le Français, réfugié/migrants).

L'académie à été informée et à envoyée une chargé de mission DSDEN dont le rôle était assez mal défini. J'ai compris assez vite que la personne en question était un frein à notre action. Je m'étonnais qu'il n'y ai aucune demande trois semaines après le lancement officiel de l'action et ai téléphoné aux écoles primaires locales. Il m'a été fait savoir, que j'avais mis en péril l'action en téléphonant aux directeurs d'écoles pour leurs signaler la reprise du soutient scolaire.

Car l'inspecteur territorial était en charge de le faire et serait faché s'il apprenait qu'un autre que lui même contact les écoles. Et qu'il fallait surtout pas facher ce monsieur, sinon il bloquerait tout.

Les directeurs d'écoles semblaient pourtant clairement soulagé de l'apprendre, plusieurs directeur d'école étaient vraiment eux même dans un état de détresse (j'ai échangé longuement avec certains et je comprend cette détresse).

Il s'est instauré insidieusement une procédure pour ménager la DSDEN et l'académie tout en pouvant faire notre travail bénévole. Les échanges officiels (courier) auquels j'ai eu accès présentant en outre notre action comme un "partenariat" entre CRF et académie, en opposition direct avec le principe d'indépendance de la Croix-Rouge.

La dimension politique du problème me semble assez claire. Il me semble que le sous effectif et le manque de budget dans l'EN et les service public ont engendrés un hybride monstrueux entre le "corporate management" et la "tyrannie des chefs de services". Lors d'une réunion j'ai laissé entendre que "Blanquer était responsable de la situation, qu'il pourrait être utile de lui casser les jambes (pédagogie par la responsabilisation)". Cela a créé un certain malaise, mais tant pis.

Désolé pour la longueur de ce post, j'avais besoin de faire sortir

MJ

Magali Jacquemin Sun 31 May 2020 1:50PM

Bonjour à toutes et tous,

Pour entamer un travail sur la question de l'école et de l'éducation, je propose que nous réfléchissions ici à l'école telle que nous la rêvons.

Cela pemettra sans doute de

  • Prendra le contrepied de tout ce que nous y subissons déjà et nous nous apprêtons à y subir encore, nous, les élèves, les enseignant.e.s, les parents.

  • Rêver vraiment.

  • Aboutir à des propositions concrète pour une école, qui serait N'autre école.

Je commence en quelques points :

  • Une école primaire où les effectifs par classes sont bloqués à 18-20 élèves maximum et où le nombre de classe par école en zone urbaine est limité à 10 classes.

  • Une école primaire où la direction de chaque établissement est gérée de façon réellement coopérative, avec une co-direction (ou direction partagée) par l'ensemble des enseignant.e.s.

  • Une école primaire où chaque enseignant.e dispose de temps de décharge conséquents sur temps de travail pour : assurer la codirection de l'école, disposer de temps de réflexion pédagogique en équipe.

  • Une école primaire où l'intégralité des RASED sont présents dans chaque établissement, au minimum la moitié du temps scolaire.

  • Une école primaire où chaque classe dispose d'un espace minimum de 70 m2, où les espaces communs sont conséquents et ouverts, où les espaces destinés aux différentes activités de création sont conséquents et adaptés à ces activités, où les espaces extérieurs sont importants et végétalisés.

  • Une école primaire tournées vers l'émancipation collective de chaque enfant, où l'apprentissage de la coopération entre pairs et avec les adultes, de l'autonomie intellectuelle et matérielle, de l'esprit critique, de l'expression libre dans tous les domaines, le développement de projets, le regard sur le monde extérieur (proche et lointain), l'éducation à la non violence et à l'environnement sont au coeur de tous les enseignements.

  • Une école où chaque élève est pris en compte dans sa singularité d'enfant et en tant que personne à part entière, de façon à lui permettre de s'insérer dans le groupe à sa mesure.

  • .....

    A vos plumes !

    Magali.

SS

Sophie Sainte-Marie Sat 23 May 2020 4:47PM

J'imagine qu'avec la loi NOTRe, des problèmes se posent aussi en terme de transferts de compétences, avec du même coup, un problème de transfert, des conséquences financières. Le rapport de l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement note des besoins qui devraient, je suppose, pour certains, être pris en charge par les communes.

MJ

Magali Jacquemin Sat 23 May 2020 4:29PM

Oui, les réflexions de Meirieu seront utiles ici. Celles de la pédagogie critique en général. Irène Peirera et Laurence De Cock, mais aussi du collectif Questions de classe(s) (qui publie la revue N'autre école) et de membres de l'ICEM-Pédagogie Freinet sont signataires de l'appel en ce sens. Il s'agit de se réapproprier notre métier d'enseignant.e.s et de se réapproprier ce qu'est l'école ; en étant très vigilants au sujet des politiques gouvernementales en la matière, mais aussi en permettant aux mouvements pédagogiques dits de pédagogie critique de pouvoir être concrètement force de proposition.

SS

Sophie Sainte-Marie Sat 23 May 2020 4:09PM

La proposition de loi sur la fonction de directeur d'école (qui seraient nommés par leur hiérarchie) : http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2951_proposition-loi

Et celle "visant à instaurer l’enseignement numérique distanciel dans les lycées, collèges et écoles élémentaires" : http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2967_proposition-loi

Plus, bien sûr 2S2C.

Mais là, ça donne envie de retrouver les réflexions de Philippe Meirieu ou d'enseignants à l'INSPE, (ex ESPE, ex IUFM), de (re) questionner le choix de l'enseignement simultané contre celui de l'enseignement mutuel.