Proposition : organiser le samedi 22 juin une manifestation contre toutes les violences d'Etat, avec tous les groupes et organisations qui le voudront

Νοëlle Burgi
Université Paris I - CESSP
Département de Science Politique
17 Rue de la Sorbonne
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Le 7 juin 2019 à 16:37, Topalov (Framavox) notifications@framavox.org a écrit :

Françoise Bloch
Je ne comprends pas ce que vient faire cette proposition de manif alors que j'avais cru comprendre - et en avais lu le texte d'appel en grande partie rédigé par Ludivine - que serait organisé à Paris un grand meeting contre la violence d'Etat. Mais comme je ne participe pas à vos AG parisienne, peut-être ce projet de meeting a-t-il été abandonné ?
L'impression que j'ai, de loin certes, c'est qu'il y a une sorte de flottement voire de dispersion à vouloir se lier à TOUT ce qui proteste et lutte et que le contenu initial de la Tribune et ce qu'elle réclame se perdent : démission de Castaner et commission d'enquête indépendante.

Chère Françoise,

Ce mot pour répondre à ton message et préciser que deux initiatives distinctes étaient envisagées. Bien sûr, tous les récits sont situés et le mien n'est pas plus "objectif" qu'un autre.

Le 19 juin, était proposée une assemblée à l'EHESS à l'invitation des GJ Enseignement-Recherche réunissant témoignages et analyses contre toutes les violences d'Etat. Ç'aurait été un moment fort de convergence et de dialogue.

Le samedi 22 juin, était proposée une manifestation de rue contre toutes les violences d'Etat. L'objectif est ici d'essayer d'associer à l'appel le plus grand nombre possible de groupes et organisations issues de tous les mondes que frappe aujourd'hui la violence d'Etat. Là, nous sommes à l'initiative, mais aspirons à ce qu'appelle, avec nous ou de leur côté, peu importe, un arc de forces le plus vaste possible. C'est dans cet esprit qu'est proposé à la discussion du groupe le petit texte que je mets ci-dessous et que tu as déjà reçu.

Dans les deux cas, il s'agit bien d'élargir la protestation contre les violences d'Etat à d'autres forces que les gilets jaunes, des forces qui peuvent se lever ensemble sans pour autant partager les mêmes objectifs. Il s'agit d'aider à des convergences qui ne sont pas évidentes aujourd'hui. Appeler ces forces à dialoguer dans un amphi de l'EHESS est une chose. Leur proposer d'appeler, côte à côte et aux côtés des gilets jaunes, à manifester dans la rue en est une autre. Un peu plus difficile, il me semble, et moins assurée de réussir. L'existence de deux textes matérialise cette différence d'objectif: on peut en dire beaucoup plus dans un texte que nous signons tout seuls que dans un texte que nous proposons à d'autres, très divers, de signer avec nous.

Dans les deux cas, il s'agissait d'initiatives du collectif GJ E-R, qui devaient donc être discutées, prises en charge, validées par le collectif. Cela prend un peu plus de temps, cela demande plus d'échanges et de frottements, mais c'est le bien le plus précieux que nous avons: notre horizontalité. Elle est un peu brouillonne, et se plante, parfois, c'est la vie. Mais sans elle, le mouvement perdrait son sens et s'évanouirait, je crois.

L'initiative du 19 juin a été reportée, c'est vraiment dommage. Celle du 22 doit encore être discutée, validée, organisée concrètement (dans un espace de temps très très court...). Peut-être d'ailleurs, ne sera-t-elle pas jugée pertinente ou réaliste. Mais la discussion est ouverte et sera conclue par l'assemblée GJ E-R de mardi 11.

Un tout dernier point: une manifestation de rue à l'appel des "sous-marins jaunes" (le collectif des artistes) sur le thème "Hommage à nos victimes" était d'abord prévue pour le 22 juin, puis a été déplacée au 29. Il nous reste à discuter de notre articulation avec celle-ci. Là encore, le débat est ouvert.

J'espère avoir un peu répondu à tes perplexités et te dis mes sentiments fraternels.

Christian

Cher Christian,
J'ai raté une marche ou une info que je n'ai pas vu passer. J'ignorais que le meeting du 19 avait été annulé (auquel d'ailleurs je ne pouvais pas aller étant en Bretagne à ce moment-là jusqu'au 8 juillet !). Ceci résulte bien entendu du fait que je ne participe pas à vos AG et que mon discours est lui aussi " situé". Je vais donc écrire aux différentes personnes et assos auxquelles j'avais fait suivre le texte rédigé par Ludivine y appelant.

Etant loin de Paris et ne participant pas aux AG pas plus d'ailleurs qu'aux ronds points puisqu'il n'y en a pas là où je vis, comme pas mal de personnes vivant loin de la région parisienne, il est très difficile d'être partie prenante et de suivre tous les débats que vous avez entre vous dont je peux bien comprendre qu'ils ne sont pas toujours consensuels même s'ils sont dans le respect de chacunE et l'horizontalité.
Quant à une convergence des différents mouvements en lutte pour des revendications précises et pas simplement contre la répression, l'impression que j'ai de loin est que chacun d'entre eux voudrait bien la convergence mais sur leur objectif spécifique. En témoigne d'ailleurs l'appel de différents groupes à une manifestation.
Tant qu'il n'y a pas la positivité d'un objectif commun, ce sera certainement très difficile de faire converger. Il est plus facile d'être contre que pour quelque chose. L'expérience que j'ai faite du mouvement antinuk français qui est désormais complétement éclaté voire qui a explosé, le montre à l'évidence !!! Cet éclatement lié à des divergences de personnes, voire d'égos, est extrêmement grave et a des conséquences tragiques car il laisse toute la place au lobby nucléaire et au gouvernement français pour manipuler l'opinion et continuer sur sa lancée mortifère....et financière.
C'est pourquoi la proposition d'une commission indépendante pour enquêter sur les responsables des violences qui apparaissait comme conclusion de la Tribune me semblait un objectif commun
mais je sais combien ce sera difficile. Un Tribunal des peuples (comme il y en a eu un à Vienne ( Autriche) sur Tchernobyl en 1996 intitulé " conséquences sur l'environnement, la santé et les droits de la personne" ) s'instituant en lieu et place d'un tribunal français pour juger des violences policières et judiciaires avec des témoignages forts tant des blessés que des avocats et autres pourrait aussi être un objectif commun. Mais ceci n'est qu'une proposition qui permettrait de sortir de l'escalade de la violence mais surtout de l'essoufflement des mouvements de lutte qui ne trouvent aucune issue à leurs revendications.
De même un grand rassemblement le 4 aout (date que j'avais cru lire) serait symboliquement et historiquement important puisque le 4 aout 1789 fut censé être la "fin des privilèges" : j'avais des copains qui fêtaient le 4 aout tous les ans en Ardèche !
Bien amicalement,
Françoise

Chers gilets jaunes de l enseignement et de la recherche,je vous lis depuis plusieurs semaines et avec mon diplome de CAP plomberie,je doit dire que je suis plutot ravie de ne pas etre aller plus loin dans mes etudes,je vous conseil de vous rendre plus souvent sur les rond point et sur les reseaux sociaux et de rejoindre les GJ en place au lieu de vouloir créer vos petit truc de Parigots Bobos.

Autin, je comprends votre frustration voire votre animosité mais ce n'est pas avec des invectives que nous avancerons ensemble dans le respect mutuel de trajectoires de vie fort différentes
. 1/ tous les membres de cette liste ne sont pas parisiens
2/ ne sont pas tous-tes des bobos
3/ et je pense vraiment que nous avons tous et toutes à apprendre les unEs des autres dans ce respect mutuel si nécessaire actuellement.
Amitiés solidaires,
Françoise (et non Florence) de Genève

Je suis très d'accord pour l'objectif du 22, mais je crains vraiment que les délais ne soient trop courts pour monter quelque chose qui se fasse entendre avant le 29… Il y a le risque de perdre beaucoup de forces.

Les amis, on peut arrêter la discussion sur ce fil – et la reprendre sur un autre, où on envisage les perspectives pour la rentrée.

Françoise, je suis entièrement d’accord avec ton analyse et tes suggestions.
Il me semble évident que tous les mouvements doivent unir leurs luttes et leurs énergies sur un objectif commun , et la création une commission d’enquéte indépendante me semble parfait,!
Bien sûr il faut mettre les égos en veilleuse et ne garder comme cap que la cause commune! C’est primordial et c’est plutôt urgent.
Je voudrais aussi dire à tous ceux de Province qui sont tentés d’abandonner car il est difficile de suivre les débats et décisions à Paris de proposer des solutions alternatives. C’est ce à quoi je m’efforce de contribuer,, étant dans le même cas. Le mouvement évolue en ce sens et nos suggestions à tous de Province, et notre contribution est précieuse. Ne lâchez pas!

Chère Claude,
l'analyse et les suggestions que j'ai faites n'ont pas été diffusées sur la liste mais t'étaient adressées à toi et Mauricio.
Juste pour faire vite et ne pas encombrer la liste de diffusion qui règle actuellement des problèmes concrets. Selon moi, il faut marcher sur deux pieds : à la fois envisager une commission d'enquête indépendante, sans grande illusion qu'elle soit mise en place, voire le Tribunal des peuples comme celui qui a eu lieu pour Tchernobyl en 1996, et le second pied doit s'ancrer dans des alternatives de toutes sortes qui d'ailleurs existent déjà dans de nombreuses villes et pays et ceci depuis des années afin d'expérimenter d'autres manières de vivre, de se loger, d'échanger, de se nourrir, etc......de toute manière il ne lâcheront pas, et nous y serons bien un jour ou l'autre contraintEs. Mieux vaut anticiper comme nous le faisons dans de nombreux domaines ici et là.

Amitiés,
Françoise