Que vois tu possible maintenant ? À quoi as tu de l’énergie maintenant?

Je me demande ce qui est possible en terme de justice et de dialogue…. Dans le vivre ensemble.

J’ai, pour commencer, l’idée de revenir un moment sur mon parcours… grossièrement… autour de ce termes « cercles Restauratifs » et du travail transmit par Dominic Barter et d’autres innombrables. C’est le contexte… puis j’aimerais explorer ce qui devient possible maintenant…

J’ai rencontré Dominic Barter en 2010 à Lausanne. Dieudonné était là aussi. J’étais à Lyon en 2015 quand Dominic est venu. Mikaël était là aussi. Dieudonné et Solange aussi. Été 2015 Julien Berlusconi, Eva et d’autres ont organisé un week-end de quatre jours où nous étions une cinquantaine. J’y étais. Avec la facilitation de Julien nous avons co-crée notre système Restauratif, notre système de réponse au conflit. J’ai été invité à un cercle Restauratif que je ne sais plus qui a initié et que Jules Bourgine a facilité. Jules m’a fait part de mon invitation au cercle et il a facilité un pré cercle avec moi et avec chacun des autres personnes invitées a ce cercle.

Moi, Jules et les personnes invitées nous avons été jusqu’à bout du processus en passant par les trois phases que Dominic à identifié: pré-cercle disais-je, cercle avec plan d’actions (pour mieux nourrir les besoins identifiés dans les pre-cercles et cercles), puis après cercle pour évaluer l’efficacité du plan d’action. J’ai adoré . Ce fut une expérience magnifique… parler de cela pourrait faire l’objet d’une conversation…

J’ai participé à de multiple ateliers de pratiques de facilitation de cercle Restauratifs. En anglais et en français.

Et puis… quelque chose n’a pas pris pour moi. comment dire… ? Je me sens loin de sentir l’appartenance que j’aimerais sentir. Cela aussi pourrait être lieu de une discussion, ou une exploration plus détaillée mais pas maintenant.

Je suis de loin en loin les conversations sur ce framavox depuis quelques années sans trouver en moi ni l’énergie ni la clarté de ce qui est encore possible à mes yeux et mon cœur. J’avoue souvent, je ne trouve qu’à peine l’énergie de survoler les conversations ici et c’est avec une sorte de tristesse que je constate cela. Je sais parfois m’être senti très frustré aussi de ne pas avoir plus d’énergie, de dispo… je crois qu’accepter nos limites est souvent un endroit où recevoir de la compagnie Empathique est vraiment soutenant.

Je suis régulièrement en contact avec une des personnes qui a co-organisé la venue de Dominic à Lyon en 2015. Nous nous offrons de l’écoute mutuelle régulièrement. Et c’est soutenant et reliant dans un sens comme dans l’autre: être écouté et offrir de l’écoute.

Je vois que parler de ce qui marche dans cette relation de co-Ecoute pourrait aussi être le sujet d’une exploration plus approfondie.

Aujourd’hui J’aimerais plus de clarté sur la manière d’incarner ce que j’ai aperçu comme possible en découvrant Dominic et son travail en 2010.

Parfois je me raconte que je n’ai rien fait et que j’ai perdu mon temps depuis 2010. Mais bon c’est un pattern qui date d’avant 2010. Parfois je me compare à Dieudonné, à Mikaël, à Jeanne…de manière qui.. bref… des besoins en jeux… que je n’ai pas toujours les ressources de comprendre comme j’aime mais il m’est doux de rappeler que nous faisons, toi qui me lis et moi qui écris du mieux que nous pouvons.

Je me souvient de plusieurs expériences difficiles suivi de rupture de liens lors de deux ateliers de pratique de facilitation de cercle. là encore cela pourrait être lieu à une exploration plus développée. Je ne vais pas aller en détails ici.

Simplement, je veux reconnaître qu’il y a eu souffrance, conflit et que je n’ai ni trouvé en moi ni à l’extérieur de moi l’accès aux resources pour des réponses satisfaisantes. Parfois…

Par peur de faire plus de dégâts qu’autre chose, j’ai pris du recul… et ai sombré dans forme de dépression et de découragement ou désespoir de trouver comment m’engager de manière plus congruente dans le travail, tél que je le pressens plus ou moins clairement selon l’humeur, le soutien accessible et la complexité de la situation du moment.

Mon tableau peu sembler donner l’impression d’un homme déprimé mais ce n’est pas le cas.

Je me sens curieux et ouvert ce qui est devenu possible sachant que malgré tout ce qui n’est pas visible ici nous avons tous fait du chemin.

J’apprécie que cet espace existe.

Et je veux terminer avant d’entrer plus encore dans la question de ce qui est possible par la reconnaissance de l’expérience que j’ai eu avec Dominic en 2015 même si là encore cela pourrait être l’occasion d’une exploration plus approfondie.

longtemps j’ai cru que quelque chose était cassé et irréparable en moi. Les événements d’apprentissages avec Dominic et leur accessibilité a été pour moi une plongée dans un espoir renouvelé.

En ce jour de janvier 2015 où j’ai pris le Micro devant Dominic et environ 150 personnes participantes j’ai dit du mieux que j’ai pu, ma peine devant l’absence d’accords assez clairs sur la manière de répondre au conflit douloureux qui me traversait. En conséquence je me sentais seul tout en étant au sein d’un groupe de 150 personnes.

Ce dernier constat est venu chercher des sensations que j’avais essayé de nommer sur facebook la nuit sans sommeil précédente. LeS mots que j’ai écrit alors m’ont permis de rencontrer une femme formidable que je peux encore aujourd’hui considérer comme ma meilleure amie. Nous avons été un couple pendant sept années et nous avons eues de nombreuses conversations et expérimentations sur la manière dont nous voulions répondre au conflits. Mais bref encore un autre sujet.

Pour revenir à ce jour (qui a suivi cette fameuse nuit de coup de gueule sur Facebook) je suis donc au micro et fait mon coup de gueule devant Dominic.

La réponse de Dominic ma permis de passer de ce paradigme où je crois avoir quelque chose de cassé, irréparable (qui m’empêche de fonctionner avec des groupes) en tant qu’individu au paradigme où il est possible de questionner quelles sont les ressources nécessaires pour fonctionner individuellement et en tant que groupe.

Cette dernière question… c’est la question que j’aimerais explorer avec l’angle d’approche suivant:

Qu’est-ce qui est en train de devenir possible pour moi, pour toi, pour ma vie, pour ta vie, pour notre vivre ensemble ?

…et alors que tu m’as lu, merci si c’est le cas, même partiellement, j’aimerais que tu te sente invité à questionner ce que me lire rend possible pour toi et pour ta vie. Je constate que c’est une chose qui marche pour moi, en tout cas: me demander régulièrement tous les jours: à quoi ai-je de l’énergie maintenant? Qu’est-ce qui devient possible pour moi (et ma vie) maintenant?

Bref voici quelques mots pour donner une idée du contexte et de l’intention depuis lesquels le parle.

Merci pour ton attention.

Rémi