Comment faire participer celles et ceux qui ne le peuvent pas ?
Marianne Fischman Wed 3 Jun 2020 12:16PM
Bjr. Sujet majeur. Je vais peut-être dire des grosses bêtises. Dans ce cas vous corrigerez. Voici deux propositions pour donner de la puissance d’agir à celleux qui ne disposent pas des moyens de s’engager (j’ai bien compris la question ?) : 1. Se retrouver donc se réunir et mettre en commun nos difficultés et nos désirs d’agir. En faire ainsi un objet de lutte et de revendications. 2. Proposer des actions qui mettent en avant nos revendications en s’appuyant sur les moyens de celleux qui ń’ont pas nos soucis pour qu’ils nous soutiennent activement et nous donnent ainsi les moyens qui nous manquent (égalité par le partage !)
J’essaie de réfléchir à des exemples concrets mais je suis sure qu’il en existe déjà. Autant pour des actions dans la rue que dans des meetings/conf/espaces de formation/ de parole etc qu’en ligne/virtuel...
Thomas Souchet Wed 3 Jun 2020 12:41PM
Je trouve aussi qu'il s'agit d'un sujet majeur !
Je ne connais pas les problématiques liées aux handicaps mais j'ai été en situation de manque de temps : entre le travail et la vie de famille, il ne reste bien souvent que peu de disponibilité temporelle et mentale.
Pour celleux qui sont dans ce cas, je me demande si la maison ou le quartier pourraient être un lieu d'action ?
Partager ses idées avec ses proches (enfants, compagne/compagnon, voisins, etc ...) c'est faire réfléchir et créer du lien.
Partager ses idées, surtout si elles sont un peu politiques, c'est difficile en ce moment. Peut-être que nous pourrions créer de la matière pour aider à partager de manière douce, non-intrusive, positive ?
Je pense par exemple à la notion d'égalité : les enfants y sont très sensibles et parler d'égalité avec eux permet d'alimenter, par ricochet, une réflexion sur les inégalités.

diomandé ka Wed 3 Jun 2020 1:05PM
Bonjour je viens de lire vos différents échanges et je pense être carrément concernée pas cette question là, seropo depuis des lustres avec phobie sociale associée à une bipolarité somme toute apprivoisée je me déplace pas très facilement (sans voiture je ne sais pas conduire) j'ai peur des foules et je ne parle pas en public...Alors oui comment participer? et bien mon cerveau fonctionne clairement je peux écrire, réfléchir dessiner faire des bannières des affiches tout projet qui approche le domaine artistique trouvera un écho favorable me concernant et je suis sure que je ne suis pas la seule, ma production actuelle est plutôt éco féministe mais je suis entrain de penser à élargir mon expression, ce monde me fait crever de tristesse et je veux m'exprimer partager avec celles et ceux qui ont des idées des ressentis similaires ....Voilà on a tous je crois des compétences cachées endormies frustrées cherchons le, déterrons les vieux rêves , agissons!!! j'ai tjs dit à mes élèves n'écoutez que vous m^me faites vous confiance le chemin est rarement droit mais les chemins de traverse vous enrichiront...Tous nos chemins de traverse doivent bien créer un boulevard de rébellion non???
Véro Wed 3 Jun 2020 4:11PM
Je crois que c'est le moment de s'auto-organiser, créer des mini-coopératives dans la coopérative mais en essayant de faire en sorte qu'il ne s'agisse pas de simple pratiques d'entraide interindividuelle et que nous puissions transformer nos pratiques en programme politique. Par exemple, mères (et parfois pères, mais c'est plus rare) isolées d'enfants en bas âge, nous devons nous organiser nous-mêmes. Personne ne peut le faire à notre place, pour de multiples raisons, à commencer par le fait qu'il y a des situations qu'il faut vivre pour les comprendre vraiment ainsi que les frustrations qu'elles induisent. Mais nous devons également, il me semble, et comme le suggère Marianne, sortir de cette organisation un objet de lutte pour des transformations sociales, hors du carcan de la famille nucléaire. Ces petites coop devraient se mettre en réseau, et s'organiser de manière transversale avec celleux qui n'ont pas nos difficultés = elleux devraient mettre en oeuvre leurs moyens disponibles pour nous libérer, à nous aussi, nos capacités d'agir.
On y va ?
Alain M Thu 4 Jun 2020 10:20AM
Bonjour,
il me semble que c'est un sujet hyper important. Comment faire en sorte que l'engagement ne soit pas réservé à des privilégiés (disposant d'un "capital" financier, social, culturel, ou tout simplement de temps libre, libéré de charge mentale). Qu'est ce qui fait obstacle à l'engagement de personnes qu pourtant ressentent de la colère ou le désir de changer les choses ?
Sophie Sainte-Marie Thu 4 Jun 2020 12:24PM
Je poste le lien de gens qui ont réfléchi au sujet dans le cadre d'une proposition de loi qui a nié les pré requis du rapport en question... L'engagement, puisqu'il faut en avoir les moyens, doit se concevoir comme un droit assorti de moyens. Comme pour le syndicalisme, ça peut -être un temps pris sur le temps de travail.
https://vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/134000430.pdf
Véronique Coronel Fri 5 Jun 2020 10:28AM
Le lien ne fonctionne pas.
Sophie Sainte-Marie Fri 5 Jun 2020 11:03AM
https://vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/134000430.pdf
Celui-ci devrait fonctionner.
Véronique Coronel Fri 5 Jun 2020 10:47AM
S'engager peut être effrayant et si des problématiques compliquées s'ajoutent.
Je suis aussi très touchée par ce thème. Ressortir après le confinement peut s'avérer pour certains d'entre nous difficile alors s'engager...
Peut-être pourrions-nous réfléchir à un acte petit et très simple qui agirait comme un brise-glace. Dans les réunions, le brise-glace par exemple la météo émotionnelle permet de faire parler tout le monde une fois. (Sorte de pied dans la porte pour reprendre une terminologie de psychologie sociale.) Si une personne a déjà pris la parole, il sera plus facile pour elle de la reprendre ensuite.
L'idée d'une action simple à mettre en place vient du livre "Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes" de Srdja Popovic. Je sais que cet auteur est suspect aux yeux de beaucoup de militants. Il serait financé par la CIA. Il n'en reste pas moins que choisir une action simple et drôle peut permettre à beaucoup de gens d'agir.
Je me souviens aussi d'une manifestation en Chine où chacun arborait une fleur et semblait seulement se promener. Je reconnais que mon souvenir est un peu vague.
Donc l'idée serait de chercher un travers ridicule par exemple et de le détourner. Peut-être détourner l'absurde "penser printemps" et proposer à tous une action toute simple.
eldino · Wed 3 Jun 2020 9:30AM
Justement pas un site parallèle, juste une vitrine qui remonterait nos réflexions à ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas s'investir. Permettre de montrer la partie visible de l'iceberg pour essaimer.
Je verrais bien, une disposition au vote (mais un vote qui soit avec ou sans opposition et argumenter si possible afin de prendre les avis de chacun, échanger, amender jusqu'à ce que la proposition convienne à tous.) ensuite la proposition est mis en ligne sur le site telle quelle, sans modification ou ajout.
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