Framavox
Wed 18 Jul 2018 10:09AM

Charte de conduite ?

N Nils Public Seen by 49

Hello tout le monde,

Je me suis proposé pour faire une table ronde sur les chartes de conduite en GN, or j’ai un souci un peu méta… c’est sur LaboGN lui-même n’à pas de charte de conduite !

Une charte de conduite est un outil de sécurité communautaire, en particulier contre le harcèlement. Il s’agit de dire clairement :
Quels comportements sont interdits (harcèlement, attouchements, violences…)
Quelles mesures peuvent être prises (avertissements, expulsion…)
Comment remonter les problèmes (personnes attitrées, n° de tél…)
Que les personnes qui gèrent ces remontées seront correctement sensibilisées et formées.

Je suis conscient que je m’y prends tard, mais certaines de ces dispositions existent déjà sur LaboGN, en particulier avec le réseau de référents. Mais des décisions comme “Que fait-on en cas de problème” sont plus faciles à prendre en amont que sur le moment, à chaud.

Voici une chouette FAQ sur le sujet, avec en particulier des réponses à “Mais en a-t-on vraiment besoin ?” : https://www.ashedryden.com/blog/codes-of-conduct-101-faq

Qu’en pensez-vous ?

Z

Zandera Sat 4 Aug 2018 2:35PM

Il y a aussi @leila2 et Rémy JA sur ce mandat et je peux rester en aide aussi. Mais je ne serais pas contre avoir un poste de responsable en moins, j'en ai déjà plusieurs. En plus tu as l'air inspiré pour rédiger un topo sur le sujet alors que je ne le suis pas du tout.

A

Alexandre Sat 4 Aug 2018 2:54PM

OK, je prends la relève sur ce sujet alors.

Voici ce que j'ai écrit comme speech à dire durant la cérémonie d'ouverture :

"LaboGN a pour objectif de promouvoir une expérience agréable pour tous.tes les participant.es. Nous vous encourageons à interagir de façon respectueuse avec tous.es.

Voici un rappel de règles de bienséance que nous vous demandons de respecter :

Un “non” signifie “non”. Ne pas dire “oui” signifie “non”, “peut être” signifie “non”. Merci de ne pas insister. De votre côté donnez-vous le droit de refuser une interaction qui ne vous fait pas envie et celui de montrer clairement votre enthousiasme quand c’est votre ressenti.
Si une interaction dépasse vos limites, vous pouvez utiliser le safeword “CUT” pour exprimer que vous voulez que l’interaction se termine immédiatement.
Si vous avez besoin/envie d'un câlin ou souhaitez en proposer un à quelqu'un, faites le geste suivant et attendez son consentement explicite avant de le faire.

Nous vous demandons d'être vigilants à ne pas appuyer vos demandes si vous rencontrez un refus, et à éviter tout comportement pouvant générer de l'inconfort envers un.e autre laborantin.e, particulièrement si vous consommez des substances qui altèrent l'état de conscience. Cela implique les comportements à caractère sexuel, le harcèlement, les commentaires sur des aspects de la vie des gens allant de leur orientation sexuelle, leur identité de genre, à leur apparence physique ou leur régime alimentaire.
Nous invitons toutes les personnes qui subissent ou sont témoins de tels comportements ou simplement d'incitations à les porter à la connaissance des référents : Alexandre, Leïla, Rémy. Tout événement de ce type sera traité et une réponse y sera apportée. Le cas échéant, l'équipe organisatrice se réserve la possibilité d'expulser de LaboGN tout.e participant.e qui commettrait des actes allant à l'encontre de ce code de conduite.

La sécurité physique et émotionnelle de chaque laborantin.e est l'affaire de tous. Nous encourageons la résolution des conflits par le dialogue. Toutefois, en cas de litige important, l'équipe peut vous aider à chercher des solutions. "

Z

Zandera Sat 4 Aug 2018 3:10PM

Mets-moi dans la liste des référant-e-s à contacter : je pense que c'est bien que nous soyons assez nombreux/ses, ce sera plus facile de trouver l'un ou l'une d'entre nous.

A

Alexandre Sun 5 Aug 2018 8:51AM

Ok. Je vous propose également les mesures suivantes, après avoir creusé un peu les liens qu'a transmis Nils :
- en cas de comportement subversif porté à la connaissance des référents, est organisée dans la foulée l'audition de la personne qui rapporte les faits. Un lieu neutre devra être identifié pour permettre à l'audition de se dérouler de façon confidentielle et en sécurité. Au moins 2 référents doivent être présents pour enregistrer le rapport.
- En premier lieu, demander à la personne auditionnée comment elle va, si elle a besoin de quelque chose qu'on peut lui fournir dans l'immédiat, et si elle veut être accompagnée par une personne de confiance pendant l'audition. Le cas échéant, lui fournir ce dont elle a besoin.
- Tout témoignage sera enregistré sous forme d'un rapport dont je vais produire une trame. Basiquement, il s'agit d'enregistrer ses nom prénom, la nature des faits observés ou subis, les circonstances dans lesquelles ils ont eu lieu, l'identité de la ou des personnes impliquées, la date et l'heure.
- Proposer à la personne auditionnée une liste d'organismes vers lesquels elle peut se tourner si besoin (ce serait bon d'avoir une liste des secours de proximité, l'hôpital le plus proche par exemple...) et l'aide des référents si elle désire porter plainte.
- Si la sécurité des participant.es est en jeu, faire intervenir les forces de l'ordre (j'espère qu'on n'en arrivera pas là!).
- Dans tous les autres cas, informer la personne, si elle est victime, qu'elle peut choisir de porter plainte. Eviter de dire qu'elle peut retirer sa plainte car ça peut l'encourager à penser qu'elle doit le faire.
- Demander son accord pour traiter la situation lors d'une réunion avec les autres membre de l'équipe (il faudra qu'on définisse qui : toute l'équipe orga? Seuls les référents litiges?) afin de les informer de la situation. Préciser que son identité et celle des personnes impliquées ne sera révélée qu'avec son accord, même aux autres membres de l'équipe.
- Eviter de demander son avis à la victime sur ce qu'il convient de faire ou quelle sanction mettre en oeuvre, c'est de la responsabilité des organisateurs.
- Terminer l'audition par un commentaire du type "Merci de ton témoignage, ça a l'air d'une violation de notre code de conduite. On va organiser une réunion avec des membres de l'équipe organisatrice/référents pour déterminer de la réponse qu'on va donner." Si c'était un événement privé, lui demander son accord pour organiser cette réunion.
- Si la personne ne veut pas que l'équipe donne suite à son témoignage, informer quand même l'équipe organisatrice de l'événement et du fait que la personne ne souhaite pas donner suite sans mentionner son identité.
- Organiser dès que possible une réunion avec l'équipe organisatrice pour informer de l'événement. Le cas échéant, déterminer quelles actions vont être entreprises en réponse, qui va les faire et quand. Si la personne impliquée fait partie de l'équipe orga ou des référents, ne pas la faire participer.
- Informer la personne impliquée qu'une plainte a été déposée la concernant et lui demander sa version des faits, à l'occasion de la réunion de l'équipe orga ou plus tard.
- Informer la personne impliquée des mesures qui ont été prises. Si la personne proteste, appliquer quand même les mesures et lui indiquer un ou des interlocuteurs auprès de qui argumenter.
- Informer également la personne victime des mesures prises.

Les mesures prises peuvent s'étaler sur l'échelle suivante :
- Avertissement pour cesser son comportement. S'il continue, des sanctions seront prises.
- Demander l'arrêt de toute interaction avec la victime jusqu'à la fin de l'événement.
- Si la personne a eu ce comportement pendant un événement qu'elle organise, lui demander de ne plus organiser d'événement.
- Mettre fin à ses responsabilités dans l'équipe orga ou de référents.
- Expulser le participant de l'événement.
- Le bannir des futurs événements.
- Si la personne concernée est liée par un contrat de travail à l'événement, informer son employeur.
- Si le comportement a eu lieu en public, expliquer les mesures prises brièvement en public (lors d'une réunion extraordinaire ou des groupes de débrief). Rappeler le code de conduite à cette occasion.
- Empêcher la personne d'offrir ses excuses à la victime. Eventuellement, lui proposer de les lui transmettre via un tiers. Les excuses doivent être transmises de façon neutre et brève, du genre : "X s'excuse et accepte d'éviter les interactions avec toi."

Il faudra également se mettre d'accord sur une stratégie de rétention des informations : les rapports, les mesures prises devront être gardées et transmises aux futures équipes orga avec un souci de confidentialité.

Pouvez-vous indiquer ici vos remarques par rapport à ces propositions, largement inspirées des liens fournis par Nils? Je les compilerai dans un document sur le Drive dès vos retours.

Z

Zandera Sun 5 Aug 2018 1:26PM

"Eviter de demander son avis à la victime sur ce qu'il convient de faire ou quelle sanction mettre en oeuvre, c'est de la responsabilité des organisateurs."

Mais il ne faut pas non plus entreprendre d'actions sans l'accord de la victime, ou la forcer à entreprendre quelque chose qu'elle ne veut pas, par exemple déposer une plainte, car ce serait une violence supplémentaire à son encontre. Son bien-être personnel passe avant toute autre préoccupation à ce moment là, même celle de "rendre justice".

Est-ce que tu pourras préparer des petites fiches avec toute cette procédure pour chacun-e des référent-e-s stp ?

A

Alexandre Sun 5 Aug 2018 1:39PM

Oui Zandera, on est bien d'accord : la victime est seule décisionnaire de porter plainte ou des suites qu'elle veut donner à l'événement, cette partie concerne exclusivement les mesures prises à l'encontre de la personne en tort par l'équipe orga pour ce qui concerne le bon déroulement de l'événement, c'est-à-dire les mesures à prendre en fin de mon texte.

Ca n'inclut pas le dépôt de plainte car ce n'est pas de la compétence des orgas de prendre une plainte ou d'en déposer une auprès des autorités, même si je comprends que ça puisse être confus car j'ai employé le même vocabulaire de plainte et de déposition auprès des orga.

Peut-être que ce serait plus clair si j'utilisais les termes "entretien" au lieu d'"audition" et "rapport" au lieu de "plainte" pour ce qui concerne les interactions entre la victime et l'équipe orga.