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Se fixer un objectif de réduction d'empreinte carbone

FM Facundo Muñoz Public Seen by 12

L'objectif et le délai reste à déterminer. Concevoir un plan d'action réaliste avec un engagement prioritaire. C'est à dire, accepter de renoncer à des choses, où réduire la qualité de certaines activités.

M

mariline Tue 2 Nov 2021 1:28PM

bonne idée. A la RSO il était discuter de fixer un objectif de -5% par an jusqu'en 2050, pour respecter l'accord de Paris

J

J-Charles Thu 18 Nov 2021 1:09PM

Plusieurs commentaires assez transversaux:

  • sur le terme réaliste (et plus globalement la signification des mots) : il ne s'agit pas d'être pointilleux ni de "chipoter", mais de savoir de quoi on parle car si chacun attribue un sens personnel aux mots, aucune discussion n'a de sens et ne peut aboutir. À mon sens, et particulièrement dans ce contexte, le terme réaliste ne peut que signifier "qui prend en compte la réalité". Si on n'est pas d'accord sur cela alors il est inutile d'aller plus loin. Pour nombre de personne réaliste signifie tout autre chose: rester dans une fourchette d'action acceptable, faire des choses qui ne bouleversent pas trop son fonctionnement habituel, un autre synonyme tout aussi vague est faisable, etc... Pour le producteur de pétrole qui gagne (des milliards!) avec son activité il n'est pas réaliste d'envisager d'arrêter son gagne pain(!). Ni même simplement de diminuer ses bénéfices au lieu de les augmenter. Pourtant ça l'est. Chacun à son niveau, personnel ou professionnel, se trouve à divers degrés dans une "réalité" similaire. Tout dépend de quelle réalité chacun considère (et priorise!): de nombreuses réalités co-existent. Je pense qu'on ne peut faire l'économie et qu'il n'est simplement pas réaliste de ne pas les considérer toutes! Chacun tient à la vie qu'il a construite et par exemple sa maison, ses biens, son travail... et faire une action à l'encontre de cela ne lui parait pas réaliste. Sauf que cela le devient quand survient l'éruption d'un volcan et sa coulée de lave et qu'il faut fuir. Désolé de cet exemple mais il est très approprié à la situation. La réalité climatique est simple: il faut cesser au plus tôt (car au lieu de les diminuer depuis qu'on le sait, on a fait tout l'inverse) toute émission de GES dont le CO2 fossile sous peine que l'avenir (déjà très sombre) ne soit irréversiblement fait que de souffrances et de morts. Cette réalité là domine toutes les autres de fait car elle les conditionne toutes. Il faut donc savoir si "concevoir un plan d'action réaliste" consiste à limiter les actions envisageables à la "réalité" du fonctionnement de Astre (et du Cirad) qui ne doit pas être altéré (one week, mandat, objectifs, etc...) ou à mettre en oeuvre les actions indispensables pour répondre aux exigences de l'urgence climatique? La question de fond qui me parait bien plus essentielle à se poser est : le Cirad (et Astre) peuvent-ils envisager de fonctionner sans aucun déplacements internationaux ? ou : Que devient le sens de notre rôle et de nos projets dans un contexte sans énergie de remplacement au pétrole et où nous déplacer va à l'encontre des intérêts des populations qu'on est sensé aider (et du notre) ?

  • sur le commentaire de Mariline: d'une part l'accord de Paris n'est nullement respectable en soi car il est extrêmement clair que même si les États signataires le respectaient il est totalement insuffisant à respecter lui la continuité de la vie humaine sur Terre. C'est la seule chose qui soit respectable. D'autre part, en espérant que la limitation du réchauffement global à +1.5°C soit suffisante pour permettre une situation climatique acceptable et durable, cette limitation exige que au minimum, à partir de maintenant (été 2021), nous diminuions de 50% nos émissions de CO2 fossile d'ici 2030 (c'est bien plus que 5% par an) Et poursuivions dans cette baisse jusqu'à 100%. Une diminution de 4%/an correspond à ce qu'il aurait fallut faire à partir de l'an 2000... et nous aurions eu jusqu'à la fin du siècle pour développer l'hydrogène vert... Plus nous attendons pour commencer à diminuer drastiquement (monumental) nos émissions de CO2 fossiles, plus la diminution devra être drastique et sur des délais extrêmement courts. Le terme (terme adéquat : dead line) étant une baisse requise de 100% dans l'année 2028 (ou plus tôt selon nos émissions actuelles).

    Le minimum requis donc pour ne pas provoquer un effondrement climatique est (à partir de maintenant!) de -50% d'ici 2030 : ce me semble le minimum comme objectif à se fixer pour nous. Même si je pense qu'on peut faire beaucoup mieux à plus grande échelle.

  • sur le "renoncement" et la perte de qualité: je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée très répandue mais je reconnais qu'hélas elle va devenir une dure réalité plus nous tardons à changer de cap. Cette idée de renoncement à une qualité et confort de vie provient de l'illusion totale que nous avons d'être dans cette qualité de vie: de moins en moins de gens peuvent en témoigner et dans 10 ans plus personne n'accordera de crédit à ce que je peux dire (si ce n'est déjà le cas), mais moi qui ai 60 ans, je peux témoigner que ce dernier demi-siècle nous avons infiniment plus perdu de qualité de vie, de libertés, d'humanité et de bien-être que nous n'en avons gagné. Et comment peut-on même penser que nous vivons dans le confort et la qualité quand nous vivons aux dépends des jeunes générations et que nous détruisons à grande vitesse les ressources, les espaces et la nature de la planète? En 7 mois (2021) nous avons consommé toute la production planétaire et consommons depuis les sources mêmes de cette production. Vous imaginez ce qui va se passer? Ce à quoi nous devons renoncer, c'est justement à continuer de détruire la planète, les libertés, le climat... et à au contraire les faire progresser et les rendre durables. Voilà ce que la plupart des gens refusent de faire.

FM

Facundo Muñoz Thu 18 Nov 2021 1:47PM

@J-Charles, je suis d'accord. Bien évidemment, ce qui est réaliste ou pas, dépend de chaque personne. Je le disais dans le sens de se poser un objectif qu'on soit collectivement d'accord en engagés (réellement) pour tenir et atteindre.

HA

Haoues Alout Fri 19 Nov 2021 3:44PM

Mais il faut pouvoir aussi agir dans l'équité. Si "nous vivons aux dépends des jeunes générations", l'effort ne doit pas être le même pour chaque génération et doit tout particulièrement peser sur nos plus anciennes générations même s'il doit être partagé bien sûr.

SM

Sophie Molia Wed 16 Mar 2022 10:36AM

A mon sens, on doit avoir le même objectif que celui que s'est fixé l'UE : -55% d'ici 2030

SM

Sophie Molia Wed 16 Mar 2022 10:39AM

Voici un extrait de ce que j'ai mis dans mon rapport quadriennal de 2020 dans la section "Résultats et réalisations des quatre dernières années": tous mes déplacements vers France et ses pays frontaliers sont maintenant faits en train ; je ne vais aux conférences que si elles ont lieu en Europe ou peuvent être couplées à une mission ; je privilégie la visioconférence avec les partenaires ; et je m’appuie sur les collègues expatriés pour des missions de terrain/interactions avec les partenaires que j’aurais autrefois faites moi-même. Sur la période 2016-2019, j’estime mes émissions liées aux déplacements en avion à 21 210 kg éq CO2 (pour 14 allers-simples long courrier, 4 allers-simples moyen-courrier, 14 allers-simples court-courrier) réparties comme suit : 17 640 kg sur la période 2016-2017, et 3 570 kg sur la période 2018-2019 soit une réduction très significative. A titre de comparaison mes 36 allers-simples en train sur la période 2016-2019 ont émis un total de 56 kg éq CO2.