Qui sommes-nous? CIVOIR (Lyon)
Nous sommes des chercheurs et chercheuses appartenant à divers laboratoires de sciences humaines et sociales de l’Université de Lyon (notamment ECP, DIPHE, ELICO, TRIANGLE) qui avons lancé une enquête exploratoire auprès d’acteurs du monde éducatif sur la circulation des savoirs en éducation et formation. Le projet CIVOIR (Circulation des savoirs en éducation et en formation) est un programme de recherche sur la circulation des savoirs entre différentes sphères (sociales, culturelles, politiques et économiques). Initiée en Rhône-Alpes Auvergne, l’étude sera ensuite conduite dans d’autres régions et d’autres pays avec une visée comparatiste. Elle bénéficie du soutien financier du Projet IDEXLYON de l’Université de Lyon dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir (ANR-16-IDEX-000).
Quelques questions
Il s’agit de déconstruire les processus à travers lesquels des connaissances, des valeurs et des normes sont traduites, appropriées ou imposées à travers les frontières et les époques. Il s’agit, aussi, de comprendre comment des acteurs éducatifs coopèrent ou disputent autour de la définition des savoirs qui sont considérés comme dignes de circuler ainsi qu’autour des règles facilitant le flux des savoirs au-delà les frontières nationales, institutionnelles et disciplinaires.
Le processus de circulation des savoirs entre sciences, politiques et pratiques est à la fois banal et peu étudié quant à ses effets sur la production et la transmission des savoirs. Les savoirs issus de ce processus sont des ressources sociales mobilisées par les acteurs en fonction des problèmes qu’ils ont à résoudre, de leurs intentions et projets, notamment dans le domaine de l’éducation et de la formation.
La circulation des savoirs se situe à différentes échelles et met en relation divers univers sociaux et professionnels: familles, média, acteurs politiques et socio-économiques, professionnels de l’éducation et de la formation, chercheurs. Les processus de traduction, d’hybridation ou de confrontation des savoirs engendrent des discordances d’objectifs et de pratiques recouvrant parfois des discordances épistémologiques et cognitives. La traduction et la circulation des savoirs, plus ou moins perceptibles et fluides, utilise des médiations humaines, des dispositifs sociotechniques, et s’incarnent dans différentes formes de récits.
Ils sont aussi sources de tensions entre les groupes professionnels relevant de différents univers sociaux (politique, de la formation, du travail, de la recherche, etc.). Ces groupes sont conduits à et sommés de « travailler ensemble », interagir et surtout communiquer. Leurs frontières sont parfois plus floues et poreuses, ce qui entraîne des luttes entre groupes d’acteurs, des reconfigurations provoquant des débats à propos de la classification et de la hiérarchisation des savoirs, des controverses sur la définition et la mise en récit des savoirs légitimes.
La compréhension de ces processus est un enjeu majeur tant pour la formation que pour les politiques éducatives, la recherche, les pratiques sociales. Un premier enjeu concerne la compréhension des processus de circulation des savoirs et de leurs effets: comment la nature des savoirs académiques ou sociaux est-elle affectée par les processus de circulation des savoirs? Le second enjeu intéresse les pratiques sociales et de formation : comment les savoirs sont-ils mobilisés dans les controverses publiques, transformés dans l’activité ?
Ces questions s’inscrivent dans le thème Humanités et urbanité de l’IDEX et dans le document prospectif du collège académique Education, Cognition, Langages (EDUCOLA) dont un des axes porte sur la circulation des savoirs entre sciences, politiques et pratiques.
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